Avant, dans l’ancien temps, dans la presse magazine, et même dans les publications sérieuses du type Le Monde, chaque année, quand l’été tirait sur sa fin, après la deuxième quinzaine d’août, quand tout le monde était revenu, on découvrait, un peu comme un remaniement ministériel, la course à l’échalote entre animateurs et chroniqueurs.
Sébastien entrait chez Fun pour 30 000 euros (par mois), Jean-Michel sur Canal pour 50 000, Fred sur Canal aussi pour 29 000 (c’était d’ailleurs le nom initial de son talk-show), Laurent sur Europe 1 pour 50 000 tout compris, etc. Aujourd’hui, tout le monde s’en fout, puisque les postes vont aux mêmes, en gros les mêmes profils à d’autres places. Certes, ce sont des professionnels, des talents, mais ils trustent tellement toutes les places, à l’image des hommes politiques, que ça en devient louche.
N’entre pas qui veut, dans ce cercle de lumière, il faut montrer patte blanche, esprit compatible, systémo-compatible. À l’arrivée, ça donne cette impression nauséeuse de se taper la même famille consanguine, avec les mêmes réactions, les mêmes tics, les mêmes pensées, la même connerie, quoi. Et le même désintérêt croissant chez les téléspectateurs et auditeurs. Y a qu’à voir la fin télévisuelle de Ruquier, qui a imposé sa bobine le samedi soir à la télé pendant des années alors que les Français le rejetaient. Quand l’ego est plus fort que la raison…
Alors, bien sûr, si la télé se casse la gueule et la presse agonise, la radio, elle, marche encore, les Français l’écoutent (presque) toujours autant, mais on sent que ça fatigue aussi, surtout quand on voit l’entre-soi nauséabond des socialo-sionistes de France Inter. Et de Radio France, qui a été rebaptisée pour l’occasion, histoire qu’on oublie la mainmise d’une minorité sur les médias de service public. On va quand même vous servir le mercato de l’été, mais c’est comme l’annonce de Cristiano Ronaldo à l’OM, du fake pour booster les abonnements avant la mise au point salvatrice…
Le mercato, donc : Bourdin repêché par Sud Radio, chez l’ami Bercoff, les deux anciens auront plein d’histoires à se raconter, et pas que de politique… Viré pour des raisons de mal-pensance, et aussi parce qu’il a un peu serré une jolie brune il y a 9 ans (la plainte de Fanny Agostini a été classée sans suite), Bourdin va sûrement faire monter encore l’audience de Sud, qui grignote RMC depuis des années.
Les chiffres de l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias publiés hier confortent également cette tendance avec une progression fulgurante de +111 % sur 1 an (audiences digitales) soit 657 000 nouveaux auditeurs. « Sud Radio s’installe et devient ainsi une nouvelle référence dans le paysage digital de la radio, avec une forte identité. Les résultats confortent Sud Radio dans sa stratégie et ses choix éditoriaux. Malgré une année particulière, Sud Radio fidélise et conquiert chaque jour de nouveaux auditeurs » souligne un communiqué. (La Lettre pro (2020))
Il est vrai que RMC, derrière la grossièreté de façade, c’est pas le genre pluraliste : on y a habilement fait croire que liberté d’expression rimait avec vulgarité, ce populaire du pauvre. Dans Les Grandes Gueules, on n’apprend pas grand-chose. Chez Bercoff, c’est quand même plus pointu.
Evincé de BFM et RMC après des accusations d’agression sexuelle, Jean-Jacques Bourdin rebondit à Sud Radio
Le journaliste de 73 ans se voit offrir un tranche quotidienne sur la radio réac’.https://t.co/lXOFhfbPnO
— Libération (@libe) August 24, 2022
L’autre gigantesque transfert de l’équipe de Sud, du même niveau qu’un Neymar ou qu’un Messi pour le PSG, c’est le commissaire Nulleau, Éric Naulleau à la ville. Les fans du Nulleau pourront l’écouter chaque vendredi matin pour un édito et un débrief de l’actu, dit le dépliant publicitaire. C’est sûr qu’on aura l’oreille collée au poste ! On va pas le louper, le Riton, façon de parler.
La bonne affaire du mercato, elle est pour Europe 1 qui a sorti son chéquier pour Gaspard Proust, qui se fait rare dans les médias et qui remplit ses salles, ce qui fait mécaniquement monter sa cote. Le seul problème, c’est qu’il fera une chronique hebdo en alternance avec Philippe Val, Yann Moix, Géraldine Woessner et Catherine Nay. Val, Moix et Nay, on connaît. Voici Géraldine :
Voilà, c’était le mercato, pas la peine de s’affoler, c’est pas à la rentrée qu’on va entendre la petite voix dissonante mais néanmoins juste d’E&R quelque part. Mais rien n’est perdu…
« Je suis un peu le Didier Deschamps de la télévision, j’observe, je réfléchis et je prendrai des décisions » (Hanouna)
Mes chéris je vous donne rendez-vous lundi en direct sur @C8TV exceptionnellement dès 18h pour une nouvelle saison de #TPMP ! Et je vous le dis, ça va être la folie dès la première émission ! pic.twitter.com/JLxTjvsuZq
— Cyril Hanouna (@Cyrilhanouna) August 25, 2022
Pour être justes, il y a une injection de sang frais chez Hanouna, qui veut orienter son émission vers « plus de divertissement ». Pure People écrit :
Du côté des petits nouveaux, on retrouve Radia Kebaili, prothésiste ongulaire qui était venue débattre sur leur port du voile, la journaliste Céline Alonzo (Sud Radio), l’influenceuse belge Camille Fischbach, Nicolas Perrin (un homme qui visiblement voyage beaucoup), Lamal El Pistolero (artiste vu dans Face à Baba), Sally Sanogo (mannequin et comédienne), Antoni Ruiz (William à midi) ou encore Anthony Ross (comédien).
Bon, il va falloir être patients.
Gaspard Proust répond poliment à une dame
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation