Selon une vidéo diffusée le 22 août 2022 sur des comptes libyens dans les réseaux sociaux, un drone de combat de type General Atomics MQ-9A Reaper a été abattu par un missile Sol-Air portable près de la ville de Benghazi en Cyrénaïque (Libye orientale).
L’Armee nationale libyenne (LNA) a annoncé avoir abattu un drone de combat non identifié près de l’aérodrome de Benina, non loin de Benghazi.
Un officier supérieur de la LNA, commandée par le général Khalifa Haftar a précisé que l’appareil a pénétré l’espace aérien libyen près d’Al-Radjma avant de poursuivre son vol vers la base aérienne de Benina où il a été abattu à l’aide d’un missile antiaérien portable. La LNA dispose de missiles Strela-10 et Sa-8 Gecko. Cependant il y a une possibilité pour que le MQ-9 abattu en Libye ait été ciblé par un système Panstir.
Selon diverses sources, l’appareil pourrait être américain. Les missions de drones d’attaque et de reconnaissance US en Libye sont très fréquentes, notamment à partir de la base aérienne US de Sigonella (province de Syracuse) en Sicile.
En plus des États-Unis, le MQ-9 est utilisé par la Belgique, l’Espagne, la France, L’Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni au sein de l’OTAN.
La destruction de cet appareil marque certainement un changement de posture au sein de la LNA que dirige le très controversé Khalifa Haftar, un ancien général de l’armée libyenne qui a fait défection lors de la Guerre du Tchad contre la France pour se réfugier aux États-Unis. De retour en Libye après la chute de l’ancien régime en 2011 sous les coups d’une guerre hybride de haute intensité mêlant rébellion armée locale et campagne aérienne de l’OTAN, Haftar se déclare Chef d’état-major de l’armée. Il lance son armée rebelle dans les batailles pour le contrôle du Golfe de Syrte et à Bréga avant d’attaquer en 2014 le parlement et une partie des milices alliées qu’il qualifie de terroristes. En 2015, il est nommé commandant de l’armée nationales libyenne (LNA) dans un pays divisé entre la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan.
Les vols de reconnaissance de drones US ont pour mission de surveiller les unités de la compagnie de sécurité privée PMC Wagner avec laquelle Hafrar s’est alliée pour contrer les forces turques alliées au gouvernement de Tripoli. D’abord proche de Washington, il semble que Haftar a voulu s’affranchir d’un “allié” connu pour ses volte-face et les retournements de situation en se rapprochant de Moscou sans toutefois accorder sa confiance aux Russes, lesquels eux-mêmes ne lui ont jamais fait confiance.
Il se pourrait également que le drone d’attaque Reaper, fer de lance du programme mondial d’assassinat ciblés de la CIA sous l’administration de Barack Obama ait été abattu par des éléments de Wagner.
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