Sur le front d’Artemovsk (Nord Donbass) et sur celui de Donetsk les forces alliées continuent de repousser les forces ukrainiennes dans des combats et des bombardements violents. Face au rouleau compresseur russe qui libère pas à pas le Donbass, Washington n’a pas d’autre choix que de tenter le freiner en préservant le maximum de soldats ukrainiens via des aides militaires de plus en plus fortes afin de rechercher diversion et attrition sur d’autres fronts de ce conflit russo-ukrainien qui est au seuil déjà de 6 mois d’affrontements intenses entre les forces russo-républicaines et les forces ukro-atlantistes.
Ainsi sur le front de Kherson, la contre-offensive ukrainienne annoncée pourtant à force trompettes médiatiques fait long feu depuis 1 mois, les unités de combat ukrainiennes improvisées à l’arrière entre mai et juillet, après avoir conquis quelques hameaux agricoles au Nord du Dniepr, étant à nouveau clouées dans la steppe par les frappes de l’artillerie russe. Aussi, l’état-major ukro-atlantiste, tout en entretenant le fantasme médiatique de sa contre-offensive sur Kherson a t-il engagé, grâce aux aides directes de l’OTAN, des attaques provocatrices sur les arrières du front russe et jusque sur le territoire de la péninsule de Crimée. Cette stratégie ukro-atlantiste, qui est autant désespérée qu’audacieuse, cherche à affaiblir le dispositif militaire russe et prolonger unn temps de récupération sans lesquels sa contre-offensive – qui sera dans tous les cas un échec à moyen terme – ne pourra jamais voir le jour.
De plus en plus les personnels des pays de l’OTAN deviennent les cibles prioritaires
des opérations militaires russes en Ukraine, ici un bâtiment à Zatoka, entre la
Roumanie et Odessa qui servait de base d’accueil à des mercenaires
La situation sur le front de Kherson
Par rapport à mon dernier SITREP consacré à ce front Sud, la ligne de front courant en parallèle de la rive droite du Dniepr, de son embouchure à sa retenue d’eau 200 km en amont, n’a pas beaucoup évolué et est animée principalement par des échanges d’artillerie entre forces russes et forces ukrainiennes.
La situation sur le front Sud dans le secteur de Kherson, même si elle ne s’est pas ouverte vers une nouvelle stratégie de manœuvre, russe ou ukrainienne, continue de s’exacerber chaque jour, autour de cette tête de pont russe réalisée au Nord du Dniepr.
En prenant le contrôle de Kherson et de la rive droite du Dniepr sur environ 30 km de profondeur et 100 km de front, les forces russes ont conquis la quasi totalité de l’oblast (région) de Kherson, permettant ainsi :
• politiquement, d’organiser un référendum populaire de rattachement de la région au sein de la Fédération de Russie et de peser dans d’éventuelles futures négociations entre Moscou et Kiev.
• militairement, d’organiser des bases d’assaut pour relancer des offensives, soit en direction de Krivoï Rog (au Nord sur la rive droite du Dniepr) et/ou en direction de Nikolaïev puis d’Odessa (à l’Ouest sur les bords de la mer Noire).
Sur la ligne de contact, nous assistons toujours à des échanges d’artillerie appuyant des attaques et contre attaques tactiques au sortir desquelles la ligne de front ne bouge pas de façon significative.
Sur le front de Kherson, affrontement entre russes et ukrainiens dans une zone boisée
À l’arrière du front, chacun des belligérants mène des frappes de précision visant principalement les ressources de commandement et de logistique adverses (états-majors, centres de transmission, dépôts de munitions et carburant, aérodromes, ponts, etc.). Du côté russe, les bombardements stratégiques sont doublés par des pilonnages quotidiens et massifs sur les ceintures défensives ukrainiennes protégeant Nikolaïev qui verrouille la traversée du large « Boug Méridional » et la route vers Odessa.
Bombardements russes sur les positions ukrainiennes entourant Nikolaïev (10 août)
Une stratégie ukro-atlantiste poussant les européens vers la guerre
Depuis l’exacerbation du front de Kherson, annoncée par les ordres médiatiques de Zelensky d’y lancer une contre-offensive ukrainienne (reportée régulièrement depuis), les forces ukrainiennes ont mené plusieurs actions dans ce secteur du front :
• Plusieurs attaques terrestres, notamment au Nord de Kherson, là où les lignes de défense russes ne s’appuient pas avantageusement sur la rivière « Ingoulets ». Quelques progressions tactiques ukrainiennes ont pu être réalisées avant d’être écrasées par les tirs de barrage de l’artillerie russe et les contre-attaques terrestres, notamment celles menées par les parachutistes de la 98e division aéroportée.
• Sur le Dniepr, l’artillerie ukrainienne, via les systèmes d’artillerie occidentaux HIMARS et l’appui offensif des ressources du renseignement étasunien fournissant le guidage GPS à leurs roquettes, a réussi à toucher les 3 ponts traversant le Dniepr dans ce secteur (pont routier et pont ferroviaire de Kherson et pont routier sur le barrage de Novaïa Kharkova), les endommageant suffisamment pour les rendre impraticables aux véhicules lourds.
• Dans ce secteur de Kherson plusieurs dépôts de munitions et états-majors russes ont été également détruits par les HIMARS ukro-atlantistes, afin, par une attrition régulière, de réduire les capacités offensives russes beaucoup plus que de préparer la contre offensive ukrainienne fantasmée qui est loin de pouvoir opposer aux russes des effectifs blindés et des appuis feu suffisants pour repousser les forces russes (environ 20 000 hommes) sur la rive gauche du Dniepr.
À Novaïa Kharkova, en amont de Kherson de nouveaux tirs d’HIMARS
ont frappé une base militaire russe et dépôts de munitions
Dans le narratif propagandiste ukro-atlantiste il est souvent question d’une stratégie ukrainienne visant à « isoler » le corps de bataille russe déployé au Nord du Dniepr. Certes la neutralisation des ponts sur le fleuve, les destructions régulières de dépôts de munitions posent pour leur logistique de l’avant un problème à l’état-major russe, mais il est très loin d’être insurmontable car les forces russes disposent de moyens de franchissement mobiles, de barges, de flotte d’hélicoptères permettant d’assurer en cas d’urgence une continuité logistique suffisante pour contrer des offensives ukrainiennes dans la région.
Le principal danger de cette stratégie ukrainienne ne concerne pas les forces russes, malgré des pertes humaines et matérielles provoquées et sensibles, mais les pays occidentaux aidant militairement l’Ukraine car leur factuelle co-belligérance est en train de devenir un belligérance morale et même juridique menaçant la Russie mais aussi toute cette région d’Europe :
A/ Le chantage nucléaire à Energodar
Les bombardements ukrainiens contre la centrale nucléaire de Zaporodje, qui est située au Nord Est du front de Kherson à Energodar, continuent malgré les avertissements à Kiev et alertes à l’ONU lancées par les autorités russes.
Ce 17 août, les forces ukrainiennes positionnées sur la rive droite du Dniepr (secteur de Nikopol) ont mené de nouvelles frappes sur le périmètre de la centrale nucléaire mais aussi les quartiers résidentiels limitrophes où un civil qui promenait son chien a été tué.
Arrivée d’un roquette ukrainienne sur Energodar filmée par une caméra de surveillance le 15 août
Géolocalisation du bombardement et de son origine
Même si les réacteurs en eux-mêmes ont une protection suffisante pour résister à ces bombardements, le risque d’un grave incident nucléaire reste très important car ces tirs qui endommagent les centrales électriques menacent le système de refroidissement des réacteurs mais aussi menacent de détruire les entrepôts des barres de combustible radioactif usagées qui sont entreposées en surface, ce qui provoquerait des radiations importantes.
Et lorsqu’on entend des collabos irresponsables comme le président français Macron exiger face à cette menace que « la Russie retire ses troupes d’Energodar » au lieu de d’exiger logiquement que l’Ukraine cesse de la bombarder, on observe bien ici que les pays occidentaux de droite ou de gauche soutiennent pleinement ce chantage nucléaire ukro-atlantiste qui pourtant menace leurs propres populations !
Pour ceux qui auraient oublié Tchernobyl voici pour rappel la position
d’Energodar ainsi que les directions dominantes des vents régionaux
B/ Les attaques contre la Crimée
Les autres actions ukrainiennes impliquant gravement la responsabilité des pays occidentaux soutenant l’armée ukrainienne jusqu’au risque d’entrainer à moyen terme leurs populations dans ce conflit qui ne les concerne pas, sont les bombardements réalisées depuis plusieurs jours sur le territoire de la péninsule de Crimée, vraisemblablement par des systèmes longue portée occidentaux ou au minimum avec l’assistance offensive de leurs satellites militaires.
Dans un article du 12 juillet que j’intitulais « Un problème urgent à régler », je signalais le danger réel que représentent les systèmes d’artillerie de précision longue portée fournis par l’OTAN à Kiev, n’en déplaise aux couillons propagandistes pro-russes qui prétendent que les HIMARS sont inefficaces et détruits au fur et à mesure qu’ils arrivent sur le front (certains de ces charlatans vont même raconter, à l’instar des canons CAESAR français « vendus » à la Russie, qu’un HIMARS aurait déjà été « abandonné » aux russes par les ukrainiens).
Aujourd’hui il y a entre 22 et 25 HIMARS (M142, M270, MARS 2) officiellement déployés sur le front, principalement sur le front Sud du conflit où ils peuvent opérer en restant hors de portée de la majorité des contre-batteries russes. Comparer avec dédain les quelques HIMARS avec la masse des lance roquettes multiples russes relève de la même erreur que de comparer un sniper avec un grenadier voltigeur. En effet, si ce type de système d’armes occidental ne peut évidemment pas gagner la guerre, il représente en revanche, tout comme les missiles russes frappant avec précision leurs objectifs stratégiques ukrainiens, une menace suffisamment importante pour peser dans la balance des opérations militaires.
Lorsqu’en juin 2022, Biden a autorisé la livraison des HIMARS, il était alors question de les approvisionner seulement avec les roquettes d’une portée de 84 km maximum et en aucun cas avec les missiles ATACMS pouvant avec la même précision frapper des cibles situées à 300 km. La raison hypocrite invoquée était de « ne pas risquer de voir l’Ukraine frapper le territoire national russe avec des armes américaines » et éviter que l’aide militaire industrielle ne devienne une « co-belligérance » dérapant logiquement vers une belligérance juridique voire militaire de Washington et donc de l’OTAN.
Or, voilà ce que nous avons pu observer en Crimée pendant cette première quinzaine d’août :
• Le 9 août, 3 explosions importantes intervenues sur la base aérienne russe de Saky près de Novofedorivka (Côte Ouest à 50 km au Nord de Sébastopol) ont détruit une dizaines d’avions de combat russes (Sukhoï 30 et 24) ainsi que plusieurs dépôts extérieurs.
Explosions sur la base de Saky le 9 août 22
• Le 16 août, 2 attaques ont frappé, dans le secteur de Djankoï (à 60 km au Nord de Simferopol) un dépôt de munitions à Maïskoe puis une station électrique ferroviaire située à Azovske et qui commande le plus gros carrefour ferroviaire reliant la Crimée à Kherson.
Explosion sur la base de Maïskoe, le 16 août 22
Les HIMARS, et par extension les systèmes d’armes occidentaux à portée stratégique, sont donc un problème sérieux pour l’état-major russe mais aussi pour le Kremlin, car si les forces russes doivent éradiquer leur menace, il leur faudra un jour ou l’autre s’attaquer aux composantes occidentales qui participent à leur acheminement et leur mise en œuvre : les dépôts intermédiaires frontaliers avec l’Ukraine par où transitent ces armes et munitions de l’OTAN avant leurs entrées furtives en Ukraine, et surtout la neutralisation des réseaux et ressources satellitaires étasuniens sans lesquels leurs munitions guidées ne peuvent pas atteindre leurs cibles.
Une colonne d’une dizaine de HIMARS vue à l’Est de la Roumanie… pour les forces de l’OTAN en Roumanie ?
Possible… pour les forces ukrainiennes du front Sud ? Probable
Traiter le problème des HIMARS à sa source cela supposera une extension géographique et juridique de ce conflit déjà factuellement internationalisé, ce qui mènera encore plus vite l’Europe asservie à Washington vers un conflit militaire ouvert avec Moscou après avoir été contraint et à ses dépends de lui déclarer une guerre politique, économique et médiatique. Alors que le devoir des européens était justement d’éviter toute explosion de ce volcan géopolitique ukrainien, les aides militaires exponentielles accordées par les occidentaux aux bandéristes de Kiev depuis les émeutes du Maïdan ont, dans leur ingérence belliciste, transformé une crise politique en guerre civile, une guerre civile en guerre régionale et maintenant menacent de la faire basculer dans un conflit mondial !
Dans un clabaudage russophobe délirant Attal, le porte parole de Macron reconnait que
la France a été un des premiers pays de l’OTAN à livrer des armes à l’Ukraine, et ce depuis 2014,
alors que Paris était « garant des accords de paix » de Minsk »… cherchez l’erreur.
En conclusion
Dans ce conflit qui est une guerre à part entière (hormis qu’elle n’a pas été encore « déclarée » ni nommée), l’implication politico-militaire occidentale exponentielle dans le conflit russo-ukrainien n’est plus un secret, le soldat ukrainien étant devenu un proxy du Pentagone autant que Zelensky un porte parole de la Maison Blanche, tous deux sacrifiables sur l’autel des intérêts d’une ploutocratie internationale. Les objectifs géostratégiques occidentaux sont multiples dans ce nouveau conflit européen : accorder (après la mascarade sanitaire du COVID) un nouveau sursis à l’effondrement économique et radicaliser la domestication des pays occidentaux via l’obéissance servile à leurs États-nations lesquels sont consubstantiellement asservis depuis des siècles aux hégémonies historiques d’une pensée unique protéiforme. Ce double asservissement protéiforme des populations et des politiciens occidentaux alimente la cinétique d’un capitalisme aliénant à sa marchandise suicidaire les peuples qui sont clivés par des querelles horizontales stériles, atomisés par un individualisme idéologique et aveuglés par un consumérisme narcissique illimité.
Le drame de cette pensée occidentale mortifère se prenant pour le nombril du Monde est qu’elle a fini par croire à ses propres mensonges avec lesquels elle cherche à cacher ses intérêts élitistes, domestiquer les peuples et asservir la planète à son anthropocentrisme narcissique, délirant et suicidaire. Aujourd’hui ce système hégémonique occidental qui se cache derrière des dogmes monothéistes sécularisés et toujours hérétiques par rapport aux valeurs agitées au dessus de ses mouvements militaires, économiques ou médiatiques, veut détruire la Russie puis la Chine pour tenter de survivre à sa propre folie tout en la portant dans une fuite en avant incontrôlée vers son paroxysme suicidaire…
Une croyance obstinée et suicidaire que le pire peut régler le mal.
Même le vieux faucon de guerre Henri Kissinger, dont la signature apparait en bas de milliers de massacres perpétrés du Chili au Vietnam vient d’admettre au seuil des 100 années de son existence nuisible:
« Nous sommes au bord de la guerre avec la Russie et la Chine sur des problèmes que nous avons en partie créés, sans aucune idée de la façon dont cela va se terminer ou de ce à quoi cela est censé conduire ».
Je pense sincèrement que seuls les peuples d’Europe pourraient éviter un chaos militaire général en s’opposant à la politique suicidaire de leurs États-nations fantoches dans un mouvement populaire appuyé par des résistances passives et des grèves générales massives paralysant les systèmes politiques, économiques, policiers des gouvernorats occidentaux de l’OTAN…
Malheureusement les siècles de domestication des populations menée par les États-nations marchands ont conduit à une veulerie consumériste, et un individualisme tel que par exemple, après avois râlé et gémi pendant 5 ans sous la botte d’un macronisme bourgeois amoral et violent, non seulement les français n’ont pas initié l’ombre d’une révolte réelle mais ont reconduit au pouvoir le laquais des Rothshild.
Il faudra donc attendre le fin du chaos général qui vient, pour voir peut-être les européens au milieu de leurs ruines comprendre qu’il n’y a ni droite ni gauche mais seulement une ploutocratie capitaliste et ses laquais étatiques asservissant verticalement les peuples et leurs libertés. Et cette servitude des peuples européens est d’autant plus facile à mener qu’ils sont d’abord les esclaves d’eux mêmes, de leurs communautarismes stupides, mythifications nationales, fantasmes idéologiques, croyances anthropocentriques etc. avant d’être les idiots utiles d’un système qui les dressent ainsi les uns contre les autres dans des querelles horizontales loin des palais étatiques.
Mais il sera probablement trop tard pour les nombreuses générations à venir, car personne en Europe ne semble comprendre que la Russie mène en Ukraine une guerre existentielle.
En Russie la société civile est consciente que les aides militaires occidentales,
loin d’apporter une victoire militaire à l’Ukraine vont au contraire envenimer le
conflit et le mener vers une guerre totale d’où personne ne sortira vainqueur.
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source : Alawata rebellion
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