Pour une Marseillaise, cette ville mosaïque, dont chaque immigration finit par adopter l’accent, la richesse du « multiethnique » n’est pas à démontrer et elle ne se limite pas à la guerre. Pareil pour Cuba. L’URSS a été la civilisation de la paix et de la reconnaissance de la diversité et c’est ce que regrettent le plus tous ceux qui ont vécu sous sa paix. Dans les BRICS aujourd’hui la Russie est un facteur de paix y compris ceux qui comme l’Inde nationaliste d’aujourd’hui craignent la puissance de la Chine communiste. C’est pour cela que le trio Chine, Russie et Cuba est internationalement irrésistible, d’abord parce que le néo-colonialisme impérialiste n’a plus rien à donner sinon les guerres et la misère, ensuite parce qu’il y a dans les pays qui ont fait la révolution une aspiration à l’égalité, à la souveraineté, à la diversité que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Notez la tendance à transformer les religions en pratiques culturelles qui comme les langues sont respectées en tant que telles. Danielle Bleitrach
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p class= »entry-title »>par Vera Zherdeva.
L’Occident collectif a longtemps cru que la composition multinationale était le point faible de la Russie. C’était un mauvais calcul.
La diversité des peuples et des langues de la Russie est un énorme avantage. Ainsi, les forces armées et les représentants des agences de renseignement occidentales ont rencontré des difficultés pour déchiffrer les communications radio dans la zone d’opérations spéciales en raison de la participation d’unités nationales. Il s’agit des représentants des bataillons formés en Bouriatie, Touva, Daghestan et Yakoutie. On peut également y ajouter les forces tchétchènes de la « Rosgvardia » (Garde russe).
Le point commun de ces unités est que les soldats se parlent dans leur langue nationale. Il s’est avéré que ni l’AFU ni les agences de renseignement occidentales ne comptent dans leurs rangs des spécialistes capables de parler les langues des peuples de Russie.
La CIA, en se préparant au conflit en Ukraine, a mis la main sur du personnel connaissant le russe et l’ukrainien. Et le reste des langues, apparemment, n’a pas été pris en compte. Bien qu’ils auraient dû. Parce que pendant la Seconde Guerre mondiale, les Américains eux-mêmes ont utilisé les Indiens Navajo comme chiffreurs. Ils transmettaient des messages codés dans leur propre langue, qui est considéré comme l’une des plus difficiles. Les Allemands et les Japonais ont dû avoir le cerveau en ébullition lorsqu’ils ont essayé de déchiffrer ce « code ».
L’histoire russe devrait être enseignée à ces Stirlitz d’outre-mer, afin qu’ils ne soient pas pris en défaut. Car dans la Russie tsariste, des représentants de diverses nations ont servi dans l’armée au cours des siècles. Et précisément dans des formations nationales, qui reflétaient largement les particularités de leur culture et de leur mentalité. Cela concernait les habitants du Caucase et de l’Asie centrale, les peuples indigènes de Sibérie et du Grand Nord.
Sous le pouvoir soviétique, il y avait plusieurs divisions nationales dans l’Armée rouge jusqu’en 1938, mais avant la guerre, ce système a été abandonné. Cependant la spécificité nationale a continué à être prise en compte. Ainsi, les divisions de tirailleurs de montagne étaient composées principalement de natifs des régions montagneuses du Caucase ou de l’Asie centrale.
Lorsque la Grande Guerre patriotique a éclaté, la pratique de la création d’unités nationales a été reprise. Par exemple, les célèbres fusiliers yakoutes, soldats des 3e, 19e et 40e brigades de ski du 12e corps de fusiliers de la Garde, étaient pour la plupart des chasseurs. C’est-à-dire qu’ils excellaient en ski et étaient exceptionnellement précis au tir, ce qui n’est pas surprenant compte tenu des conditions de leur vie habituelle. Beaucoup d’entre eux sont devenus des tireurs d’élite réputés, capables d’engager l’ennemi d’un seul coup.
Malheureusement, il n’y a pas de données exactes sur le nombre d’ennemis tués par les Yakoutes, car ce genre d’informations provenait le plus souvent des listes de récompenses au moment de la présentation pour une médaille. Le nombre réel de snipers est en fait plus élevé que le chiffre officiel. Par exemple, le Yakoute Fedor Okhlopkov, surnommé « sergent sans échec », a, selon certaines sources, tué plus d’un millier d’Allemands, car il a servi comme mitrailleur avant de devenir tireur d’élite.
Autre exemple : les Touviniens (Touva était indépendant jusqu’en 1944, puis a fait partie de l’URSS, mais des volontaires Touvains ont participé à la Seconde Guerre mondiale au sein des unités de l’Armée rouge), à leur tour, ont effrayé les Allemands par leur seule apparence. Les « vrais Aryens » considéraient les « barbares » montés sur de petits chevaux hirsutes comme les guerriers d’Attila. Ils sont surnommés der Schwarze Tod – « la mort noire ». Et pas seulement à cause de leur apparence « sauvage ». Les Touvains avaient leurs propres idées sur les règles de la guerre : par principe, ils ne faisaient pas de prisonniers chez l’ennemi.
Ce serait une grande folie de ne pas utiliser certaines des qualités des peuples de Russie dans l’opération spéciale, dit Sergei Gontcharov, un vétéran des services spéciaux.
« Le fait que les Ukrainiens et leurs manipulateurs occidentaux aient du mal à déchiffrer est une très bonne chose, c’est à notre avantage. Mais ce n’est qu’une partie du problème auquel ils sont confrontés. Les combattants tchétchènes sont différents non seulement parce qu’ils se parlent en tchétchène. Disons franchement que ce sont d’excellents guerriers, cela est connu des campagnes militaires de l’époque de Shamil, et cela ne fait aucun doute. Mais ils ont aussi une attitude particulière envers les prisonniers de guerre, pas comme les Russes. Ils ne se soucient pas de savoir si vous levez les mains ou non, si vous priez ou pleurez, si vous expliquez qu’au fond de vous, vous êtes pour les Russes – ils ne s’y retrouvent tout simplement pas. Il est clair que les Ukrainiens ont beaucoup plus peur des Tchétchènes que des Russes. Et, oui, ils sont une force sérieuse dans une opération spéciale. Ils soulignent toujours qu’ils sont russes, mais que crient-ils quand ils partent au combat ? Allahu akbar ! Et c’est normal. En général, je pense que chaque unité participant aux combats a droit à toute action approuvée par le commandement », déclare Serguei Gontcharov.
L’avantage sur le champ de bataille n’est pas le seul atout de la diversité nationale, est convaincu le politologue Sergei Markov.
« Tous les peuples de Russie contribuent à son développement. Certains ont traditionnellement la réputation d’être d’excellents constructeurs, d’autres excellent dans l’agriculture, la métallurgie, le travail du bois, la fabrication de bijoux, etc. Tous sont actifs à la fois dans les projets de gestion et dans la vie économique, créant ainsi un énorme marché. En outre, de nombreux groupes ethniques ont des diasporas à l’étranger. Ils communiquent activement entre eux, allant même jusqu’à mettre en œuvre des projets économiques et culturels communs. Ces liens sont l’occasion de développer et de renforcer les relations d’alliance entre les pays et de présenter la Russie sous son jour le plus favorable ».
source : SV Pressa
traduction Marianne Dunlop pour Histoire et Société
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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