Au résultat final des élections présidentielles, les bras nous sont tombés. Avec les législatives, ce sont les jambes. Il ne nous reste plus que notre tronc inerte, rempli de désespoir. Que faire face à ce décérébrage général, sinon de nous regrouper et s’organiser pour faire face aux prochains tumultes inexorables ?
Pour les plus anciens parmi nous, le rappel des années 80 remonte à la surface. Le plan de rigueur de Delors avec dans sa panoplie de l’infamie la fin du SMIV collé à l’inflration, le ratissage économique américain avec un dollar à 12 fr qui s’offrait les meilleures entreprises de par le monde, l’achat massif des terres Argentines et Brésiliennes par les fonds de pension et autres indélicats de la finance spéculative. Puis il a a eu Tchernobyl, la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS. Dans le même temps, la Chine ouvre ses portes au capitalisme et l’Europe prend le virage de sa concrétisation dictatoriale annexée à l’Imperium américain.
Notre situation actuelle ressemble donc fort étrangement à la configuration des années 90 des pays de l’Est. Malheureusement pour nous, nous n’avons pas un Poutine à la manœuvre.
Depuis des mois, nous essayons d’échafauder une résistance pratique où la solidarité et le réseautage sont les deux premiers piliers. Nous trouvons peu d’écho et les forces qui s’organisent restent dans leur petit pré carré. Elles entretiennent la fragmentation si profitable au système. Nous ne referons pas la mentalité humaine en quelques jours. Nos harangues qui appellent à la création d’un centre commun ne voient pas l’ombre d’une adhésion enthousiaste. A titre personnel, j’en prend acte. Je reste persuadé que seule la vague de misère qui va bientôt s’abattre sur nous balaiera les égos qui s’accrochent à leur rocher solitaire. Leur acrimonie dogmatique envers les autres groupes est hors de propos, contre-productive, mortifère.
Par ailleurs, il faut bien en convenir, l’ensemble de la population n’est pas encore trop impacté par la crise au point de se mettre en mode économie et parcimonieux comme l’étaient nos grands-parents. Malgré quelques restrictions matérielles, la psychologie globale de la population reste entièrement volage et irresponsable. Qu’elle profite bien de ses derniers moments d’immaturité sociétale. Elle va subir un réveil brusque et brutal dans quelques temps.
Bientôt, personne ne pourra plus tirer encore quelques marrons du feu. Bien ignobles sont les boomers qui se disent « après moi le déluge ». Toute leur vie ils ont fait de la merde, nous ne voyons pas pourquoi ce fait égoïste changerait. A cause d’eux, la reculade sociale et économique est notoire. Ils ont trahi tous les idéaux de leur jeunesse pour le confort matériel individualiste. Ils se moquent éperdument de l’avenir de leurs petits-enfants. C’est assez sidérant, mais c’est un fait. Ils ont choisi Macron pour maintenir leur statu quo. C’est ce qu’ils croient et bien dure sera pour eux la réalité palpable des prochains mois.
Pour ceux qui ont compris que la déferlante létale montre déjà sa crête et que seule l’union fait la force, ils doivent donc travailler à faire converger toutes les initiatives en un seul pôle d’intérêt. Nous sommes assez lourdauds par la répétition de cet appel sur ce point car il est capital sinon fondamental de bien le comprendre et de l’édifier si nous voulons tenir bon dans la prochaine tempête.
Signé : WD
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