Dans les livres scolaires en France, il n’y a rien sur la Révolution haïtienne

Dans les livres scolaires en France, il n’y a rien sur la Révolution haïtienne

par Joseph Leandre.

Il n’y a rien sur la Révolution haïtienne. Rien. Ça ne fait pas partie des programmes : c’est ce qu’a déclaré l’historienne de l’esclavage Myriam Cottias en référence aux difficultés de la France à se pencher sur son passé esclavagiste, lors d’une entrevue accordée à Mediapart, suite à la publication d’une série d’articles du New York Times sur la « dette de l’indépendance » payée par Haïti à ses anciens colons français.

Myriam Cottias, actuellement directrice de recherche au CNRS, directrice du Centre international de recherche sur les esclavages et les post-esclavages (CIRESC) et chercheuse au Laboratoire caribéen de sciences sociales (LC2S) revient sur un aspect de l’éducation nationale haïtienne et française, autour de thématiques (entre autres, la dette de l’indépendance et le passé esclavagiste de Haïti vis-à-vis de la France) qui devraient constituer de liens extrêmes étroits entre la France et son ancienne colonie.

En effet, au-delà de la dette de l’indépendance, une dette morale s’impose à la France à travers une certaine redevabilité envers l’histoire et Haïti. Selon l’historienne, il y a une reconnaissance symbolique et morale à faire, qui doit ensuite se traduire très précisément par des politiques publiques en direction d’Haïti au nom de cette responsabilité.

Si l’éducation était l’un des écrous pour bien fixer cette responsabilité de la part de la France, une démarche qui exprime une certaine volonté des deux parties s’exprime de manière unilatérale, puisque ce sont les Haïtiens qui, jusqu’à aujourd’hui ont inséré dans leur système éducatif le lien douloureux entre la France et Haïti, d’un point de vue historique, mais aussi culturel et social.

Les petits Haïtiens non seulement apprennent à l’école le lourd passé colonial avec la France, mais aussi, une bonne partie de la littérature française ainsi que les déterminants de la Révolution française, alors que d’un autre côté, la France observe un silence complet sur la Révolution haïtienne dans son système éducatif, et les prouesses des anciens esclaves noirs qui ont su mettre en défaite l’armée napoléonienne, la plus puissante à l’époque…

La spécialiste de l’esclavage dans l’espace caribéen a donc confié à Mediapart que dans les livres scolaires actuellement, en France, il n’y a rien sur la révolution haïtienne. Rien. Ça ne fait pas partie des programmes !

« Moi qui suis de la Martinique par ma mère, l’histoire de Saint-Domingue et d’Haïti, je n’en avais jamais entendu parler – je l’ai apprise en me spécialisant sur la mémoire de l’esclavage », a confié l’historienne…

Contactée par la rédaction de Le Courrier du Monde, la Guadeloupéenne Manick Siar-Titeca, psychologue de l’Éducation nationale, a confié que la thématique de l’esclavage coloniale est fort peu abordée dans le système éducatif de la France hexagonale, elle est au programme, mais genre une page et demie.

« On parle surtout du commerce triangulaire, mais très peu de la colonisation comme on aimerait que cela soit étudié… »

La directrice de la maison d’Édition de livres audio « Une Voix Une Histoire » a continué pour expliquer que, dans le cadre du travail avec l’UNESCO, la Révolution haïtienne avec Boukman a été abordée dans « Grand-Mère ça commence où la route de l’esclavage » de Dany Bebel Gisler, un bouquin sous forme de petit livret illustré pour les enfants, mais qui n’a pas fait grand bruit en France…

Le retour de la question de la dette haïtienne dans la presse internationale, puisque cette question de dette a été initiée par l’ancien président haïtien, Jean-Bertrand Aristide en 2004, est une très bonne occasion de raviver les mémoires, et mettre les projecteurs sur le passé colonial de la France vis-à-vis de Haïti, et aussi d’apprendre aux générations futures les liens douloureux de l’esclavage qui rapprochent la Métropole française aux îles d’Amérique.

source : Le Courrier du Monde
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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