par Nicolas Bonnal.
Le couple franco-allemand est brinquebalant mais terriblement totalitaire et belliqueux. Rien ne l’arrêtera dans sa volonté de faire souffrir ses propres populations (les « peuples » ayant disparu) ou de guerroyer pour l’occident, notion nazie utilisée par Rebatet dans ses Décombres.
Voyons alors d’où peut lui venir une telle volonté de nuire et de détruire à ce couple maudit.
Je citerai le général, lui laissant la responsabilité de ses paroles ! Sur la fin si théâtrale de Hitler, voici ce qu’il écrivait, en 1959, de son grand style enflammé, si proche de celui de son modèle Chateaubriand :
« C’est le suicide, non la trahison, qui mettait fin à l’entreprise de Hitler. Lui-même l’avait incarnée. Il la terminait lui-même. Pour n’être point enchaîné, Prométhée se jetait au gouffre. Cet homme, parti de rien, s’était offert à l’Allemagne au moment où elle éprouvait le désir d’un amant nouveau. Lasse de l’empereur tombé, des généraux vaincus, des politiciens dérisoires, elle s’était donnée au passant inconnu qui représentait l’aventure, promettait la domination, et dont la voix passionnée remuait ses instincts secrets… L’Allemagne, séduite au plus profond d’elle-même, suivit son Führer d’un élan. Jusqu’à la fin, elle lui fut soumise, le servant de plus d’efforts qu’aucun peuple, jamais, n’en offrit à aucun chef ».
En 1945, Henri de Kerillis avait défini le gaullisme comme un national-socialisme dans le camp des vainqueurs ! Comme cette formule lui coûterait cher aujourd’hui ! Elle n’est certes pas très exacte, même si elle reflète la secrète fascination et même la secrète admiration de De Gaulle. Qu’on en juge :
« L’entreprise de Hitler fut surhumaine et inhumaine. Il la soutint sans répit. Jusqu’aux dernières heures d’agonie au fond du Bunker berlinois, il demeura indiscuté, inflexible, impitoyable, comme il l’avait été dans les jours les plus éclatants. Pour la sombre grandeur de son combat et de sa mémoire, il avait choisi de ne jamais hésiter, transiger ou reculer. Le Titan qui s’efforce à soulever le monde ne saurait fléchir ni s’adoucir. Mais, vaincu, écrasé, peut-être redevient-il un homme, juste le temps d’une larme secrète, au moment où tout finit »…
Je laisse l’historien de l’hitlérisme Bernard Plouvier commenter : « jamais, l’on n’écrivit mieux ni plus justement sur le destin de AH. On saisit l’ampleur de ce qui sépare de Gaulle de la plupart de ses contemporains. »
Sur l’exécution de Keitel et de Jodl, alors qu’on avait tout de même signé l’armistice avec Keitel, le général déclara : « C’était une erreur de les pendre comme de vulgaires criminels. Il fallait les exécuter avec des armes de guerre. C’est une vilenie de plus à l’actif des démocraties. »
De Gaulle parlait bien sûr des démocraties anglo-saxonnes auxquelles il montra tant de juste mépris plus tard. Il déclara d’ailleurs sur Churchill :
« Toute sa vie, il a fait des affaires avec le diable. C’est la méchanceté et l’alcool qui le conservent. »
Je termine par la fameuse lettre de Himmler tant ignorée de ceux qui s’estiment les gérants de la mémoire du général – qui pourtant la publie dans ses mémoires de guerre (III). Elle n’est pas piquée des vers (sic) non plus, annonçant notre couple franco-allemand, qui, bon an mal an, tient bon depuis soixante ans et qui semble encore prêt à tout. C’est même un des documents les plus extraordinaires du siècle écoulé.
« À moi-même, Himmler fait parvenir officieusement un mémoire qui laisse apparaître la ruse sous la détresse. « C’est entendu ! Vous avez gagné », reconnaît le document. « Quand on sait d’où vous êtes parti, on doit, général de Gaulle, vous tirer très bas son chapeau… Mais maintenant, qu’allez-vous faire ? Vous en remettre aux Anglo-Saxons ? Ils vous traiteront en satellite et vous feront perdre l’honneur. Vous associer aux Soviets ? Ils soumettront la France à leur loi et vous liquideront vous-mêmes… En vérité, le seul chemin qui puisse mener votre peuple à la grandeur et à l’indépendance, c’est celui de l’entente avec l’Allemagne vaincue. Proclamez-le tout de suite ! Entrez en rapport, sans délai, avec les hommes qui, dans le Reich, disposent encore d’un pouvoir de fait et veulent conduire leur pays dans une direction nouvelle… Ils y sont prêts. Ils vous le demandent… Si vous dominez l’esprit de la vengeance, si vous saisissez l’occasion que l’Histoire vous offre aujourd’hui, vous serez le plus grand homme de tous les temps. »
Et la cerise sur le gâteau, œuvre du général et de son style impeccable : « Mise à part la flatterie dont s’orne à mon endroit ce message du bord de la tombe, il y a, sans doute, du vrai dans l’aperçu qu’il dessine. »
Il faut croire que Himmler savait ce qu’il faisait : construire une Europe allemande décidée à refaire la guerre perdue contre la Russie. La France aura servi d’idiot utile.
Nicolas Bonnal
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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