Bernard Landry, qui pouvait s’emporter, avait dit en pleine assemblée nationale à son jeune lieutenant qu’il ne serait jamais premier ministre. Il a eu raison et moi aussi, hélas pour l’indépendance et le PQ qui commençait une très difficile séquence! Quand André Boisclair s’est présenté pour succéder à Bernard Landry, j’ai voté pour Pauline Marois, qui a été battue, au profit du jeune député de Gouin. Sa jeunesse n’était pas un argument suffisant pour l’élire. Il ne me semblait pas avoir les nerfs assez solides pour le poste. Il pouvait être arrogant avec les journalistes et contrôlait mal ses émotions en public. Avec sa consommation de cocaïne, il ne pouvait éviter de répondre à des questions désagréables. Si comme député, vous ne supportez pas la pression, ce sera pire chef de parti et premier ministre! Il m’arrive de me tromper, mais en politique, je pense que j’ai un assez bon jugement.
Je suis indépendantiste et péquiste de longue date, aussi bien dire depuis toujours, j’ai 66 ans, la création du parti coïncide avec mon arrivée à l’âge adulte. Boisclair n’est pas le seul qui soit critiquable. Bien des libéraux de Charest auraient dû faire face à la justice. Comme on dit, c’est arrangé avec le gars des vues. L’UPAC a été créée pour que Charest se débarrasse de la patate chaude de la corruption, tout en étant le moins éclaboussé que possible. Le très intrigant, c’est un euphémisme, commissaire Lafrenière a été nommé par les libéraux qu’il devait enquêter. Ajoutez à cela une SQ politique, même le chroniqueur de La Presse, Patrick Lagacé qu’on ne peut soupçonner de sympathies péquistes, le dit, des juges libéraux et l’arrêt Jordan, ça donne des crimes impunis.
Je suis un partisan du P.Q., mais pas un partisan aveugle. Je trouve important de donner l’exemple au P.Q., de s’autocritiquer et de ne pas taire ce qu’on dénonce chez les adversaires. Pour moi, faire de la politique autrement ça devrait être ça. Boisclair n’a pas été un simple député inconnu du public, je ne peux pas faire comme si ça n’existait pas. En ce qui me concerne, sa peine de deux ans moins un jour, au bout du compte très probablement, le sixième de la peine purgée, n’est pas assez sévère. Ce texte, c’est aussi une critique de notre justice trop laxiste en général.
Pierre Boucher
Fonctionnaire retraité
Québec
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