La vie est violence, mais la violence de la vie n’est pas volontaire : il n’y a pas une volonté qui décide de la violence de la vie. Il n’y a pas de courroux d’un dieu. C’est l’humain qui caractérise la violence volontaire. La nature n’a pas de volonté : elle est telle qu’elle est et elle réagit simplement à ce qui est.
La nature, on peut comme humain la dire belle, généreuse, opulente, agressive ou violente; rien de tel n’est issu d’une volonté de la nature, car la nature n’a pas de volonté : elle n’est que ce qu’elle est. La nature est; c’est tout. Mystérieuse certes, mais involontaire.
L’humain peut être généreux, bon, égoïste, altruiste, agressif et violent, etc. : ces caractéristiques naissent de sa volonté et de son pouvoir d’être comme tel, de son pouvoir de penser, d’imaginer, de créer. L’humain pratique ainsi les vertus ou les vices que l’humanité lui a enseignés. L’animal n’est pas vertueux ni vicieux : il est naturel; il n’a pas la faculté de penser ni de créer ni de détruire. L’humain a la capacité de juger si sa nature est bonne ou mauvaise; l’animal, la nature n’a pas cette capacité de juger de ses actions. La nature va au gré des saisons, sans réflexion.
Juger, être juge de ses actions sur soi et l’autre, tous les autres, sur la nature aussi. Savoir juger, apprendre à juger de ses actes : l’adulte mature doit atteindre ce niveau de capacité morale. C’est exigeant : ça demande effort. Seul, l’humain peut être moral ou immoral.
Un ingénieur de Trois-Rivières, diplômé de ce génie humain, reconnaît sa culpabilité d’avoir manqué de jugement et de respect envers une femme et d’avoir abusé de sa nature. Un juge de notre système de justice lui accorde une absolution conditionnelle. L’inculpé est libéré de ses manquements de civilité afin de sauver son génie professionnel! Mais qu’en est-il de sa maturité d’humain? Son génie lui avait-il donné la maturité, celle qui accorde le respect à toutes et à tous? Non pas : l’ingénieur avait reconnu sa culpabilité d’avoir manqué de maturité, mais un juge, en manque de maturité humaine et civilisationnelle, a jugé qu’il devait l’absoudre afin de sauver son métier de génie!
Nos génies font pitié et notre civilisation est en déroute; nous manquons de maturité et nos lois le confirment. L’autorité n’a plus d’autorité : elle est d’une médiocrité avérée.
Société de génie, mais société immature.
Ainsi sommes-nous.
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