«Guéris ce que tu juges bon de guérir»

«Guéris ce que tu juges bon de guérir»

Judith Trudeau voulait des enfants, mais n’en avait pas. Son histoire est un témoignage d’accueil de la grâce dans une situation de vie en apparence stérile.

Pleine de vitalité, Judith nous accueille dans sa maison chaleureuse, à Saint-Nicolas. Son mari André, musicien de profession, s’est absenté pour aider un ami à produire un vidéoclip. Chez les Nadeau, le don de soi fait partie de la routine. Dans le salon, il y a des photos de leur fille et de leur garçon. Ils sont au cœur de l’histoire que Judith va me raconter avec des yeux brillants de gratitude.

Avant de désirer leur présence, le couple s’est marié à l’Église en 2005, dans la fleur de la vingtaine. À ce moment, les jeunes amoureux s’envolent pour Paris. Judith y fait des stages en médecine; André parcourt les salles de spectacle de la capitale de la chanson francophone. La belle vie, quoi.

À leur retour, les conditions sont réunies pour que Judith interrompe la prise de la pilule contraceptive, qu’on lui avait prescrite pour calibrer un problème hormonal. Entrée dans la trentaine, elle n’a plus de temps à perdre.

«André et moi, nous avions tellement de joie à être ensemble. Je ne voulais pas seulement garder ça pour nous. Qui peut plus partager notre bonheur que des enfants, tout le temps avec nous? C’était ma motivation pour en avoir.»

Impossible maitrise

Les pages du calendrier se tournent et Judith ne tombe toujours pas enceinte. Après six mois d’essais infructueux, elle songe à consulter dans une clinique de fertilité. Ses problèmes hormonaux la rendent plus soucieuse de prendre les choses en main.

À la clinique, le diagnostic confirme ses intuitions. «Je commence à prendre des médicaments pour déclencher les ovulations, car je faisais des cycles anovulatoires. J’ai bien confiance en la médecine, je suis moi-même médecin. Je mets mon mari au garde-à-vous toutes les 48 heures, nous essayons de nous synchroniser. Quelques mois plus tard, toujours pas d’enfants, malgré l’aide de la médecine.»

Dans ce processus, Judith ne se décourage pas. Gardant l’espoir d’un enfant, elle souhaite mieux se préparer à ce rôle colossal. «Je savais que moins tu es blessé, plus tu es capable d’aimer. Je voulais perfectionner mon état psychologique pour être une meilleure mère. Naturellement, je n’étais pas très maternelle.»

Question de guérir quelques vieilles blessures afin de mieux vivre les prochaines étapes de sa vie, elle cherche un lieu où se ressourcer, puis se souvient de l’existence du centre de thérapie et de prière Le Cénacle, à Cacouna. Elle s’y inscrit avec son mari pour une session d’une semaine.

Cet article est d’abord paru dans notre magazine. Cliquez sur la bannière pour y accéder en format Web.

Pouvoir de guérir

Durant la semaine de retraite, Judith apprend qu’une demi-journée est consacrée à la guérison physique.

«On nous lit un passage de la Bible sur une femme qui a des pertes sanguines depuis des années. Elle met toute sa foi en Jésus et son pouvoir de guérison. Elle se fraie un chemin dans la foule, touche à ses vêtements, et une force sort de lui qui la guérit instantanément», se souvient Judith.

On invite les participants «à avoir la même attitude de confiance envers Jésus». On leur remet un papier pour inscrire ce dont ils voudraient guérir.

«Un problème de santé?» Judith réfléchit un instant. «Ah! bien oui, mon infertilité!» Elle écrit le mot, se lève pour déposer le billet dans le tronc commun, mais à mi-chemin, fait demi-tour et déchire son papier.

«Qui suis-je pour savoir si, oui ou non, mon infertilité doit être guérie? Peut-être que le Seigneur nous appelle à partager notre bonheur et notre temps à d’autres personnes que des enfants?» Judith reformule sa demande : Guéris ce que tu juges bon de guérir.

Les bénévoles qui les accompagnent prient en silence avec les participants. Certains partagent à voix haute des paroles qui montent dans leur cœur. Puis, Judith dépose son billet. Elle touche avec foi le ciboire placé devant elle, les yeux fermés, en prière. «Au même moment où je pose la main, une bénévole – qui ne connait pas mon histoire – dit à voix haute : “Gloire à Dieu qui guérit les organes reproducteurs d’une femme.”»

«J’ai cru que cette parole était pour moi.»

Confiance féconde

Après la retraite, Judith et André sont heureux de se retrouver. Judith tombe enceinte dans la semaine du retour.

«Je constate et je dois avouer que, autant pour moi-même que pour ma clientèle, je ne contrôle pas la réussite des soins, même en 2022, avec notre médecine si avancée. Même diagnostic, même pathologie, même traitement: parfois ça marche, parfois non. Il y a une part de mystère là-dedans. Ça me force à être humble et ça me jette dans les bras de mon Père aussi. Ma guérison à l’agapèthérapie, à Cacouna, a augmenté ma foi en Dieu mon Père qui prend soin de moi personnellement.»

«Si nous étions tous en bonne santé, il y aurait tellement moins de compassion, le monde serait plus dur. La maladie donne des occasions d’être humain et d’être divin. Et nous, nous sommes très handicapés par rapport à Dieu. Mais nos handicaps lui permettent d’exprimer sa miséricorde envers nous.»

Marie-France, l’ainée des deux enfants de la famille, apparait dans le salon à la fin de l’entrevue. Judith se tourne vers elle et lui confirme qu’elle n’est pas le fruit du hasard. «Toi et ton frère avez la chance de savoir à quel point Dieu vous voulait sur terre!»

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