Vivant en Chine, je ne sais si j’ai encore le droit de lire les actualités de RT, elles s’attaqueraient irrémédiablement aux cellules grises et seraient me dit-on plus dangereuses que le Covid 19, ou pire encore, quelle horreur, un livre de Dostoievski !
Mais le titre était clairement là pour attirer mon regard… Beijing aurait-il brutalement… non, pardon… autoritairement, changé de doctrine sur la liberté d’être vacciné ou pas ?
Voyons, voyons…
L’article RT de pousuivre :
« Beijing a annoncé jeudi la suppression d’un projet qui limiterait l’accès aux lieux publics aux seuls résidents vaccinés en raison de la résistance du public. Le règlement n’a été annoncé que mercredi dans la capitale chinoise.
Un fonctionnaire de Beijing a déclaré aux médias d’État que les résidents de Pékin ont maintenant accès à tous les lieux publics, moins de 72 heures avant le test négatif pour le nouveau coronavirus et le test de température corporelle, sans vaccination. Il a ajouté que le Gouvernement continuera de promouvoir la vaccination sur la base du consentement volontaire et éclairé. »
« Ce renversement montre la force de l’opinion publique », a déclaré Hu Xijin, ancien rédacteur en chef du Global Times, sur son compte Weibo, expliquant que, bien que « la société chinoise soit dominée par le Gouvernement », ce dernier « a reculé devant la pression du public, ce qui signifie qu’il a accepté l’opinion du public selon laquelle la vaccination obligatoire est illégale » .
Bien que 90% de la population chinoise ait été vaccinée, cette disposition visait en partie à promouvoir la vaccination des personnes âgées – le taux de vaccination des personnes âgées à Pékin est supérieur à 80%, mais les derniers récalcitrants continuent d’être réticents, exaspérant ceux qui accusent ces personnes âgées de gêner la stratégie nationale de zéro Covid.
Finalement, RT n’est pas étranger aux manipulations médiatiques pas tout à fait innocentes.
Car il faut être clair, lorsque RT parle ici de « Beijing », il ne s’agit pas du Gouvernement central de la Chine, mais de la mairie de Pékin.
Nuance.
Donc oui, c’était la première fois en Chine qu’il y avait une tentative de limiter les déplacements aux non-vaccinés, autrement dit, et pour que les lecteurs français comprennent mieux, l’idée était d’imposer un Pass vaccinal.
Je reconnais bien là mes Chinois, car après deux jours de fort mécontentement public affiché sur les réseaux sociaux, cette tentative est passée aux oubliettes.
Et je ne voudrais pas ajouter à la douleur des citoyens de nos soi-disant démocraties occidentales, mais le vaccin chinois est quelque chose qui ressemble à tous les vaccins, et non pas une sorte d’expérimentation génique douteuse…
Mais au fait, quand est-ce que le Gouvernement français a modifié sa politique en deux jours (ou en deux mois si vous préfèrez) à la suite d’une forte protestation publique, et pacifique de surcroît ?
Ne cherchez pas de réponse, cela risquerait d’être douloureux.
Et donc… En passant uniquement par les médias sociaux chinois, vous pouvez remettre en question la politique du Gouvernement local en matière de vaccins et l’efficacité des vaccins ? Et être entendu par le gouvernement central ?
… Oh que oui, et ce n’est jamais qu’un exemple de plus parmi des centaines.
Si la démocratie est un moyen de donner la parole au peuple, la Chine est plus démocratique que la France.
C’est un fait indiscutable.
Vous pouvez critiquer la Chine, et ne pas soutenir l’adoption d’un système chinois en Europe, mais ne vous fatiguez pas à prétendre que le peuple chinois vit dans une sorte de « dictature ».
L’opinion publique a un sens réel en Chine, le peuple a la capacité de résister et présenter ses critiques à tout moment et sur tous sujets au Gouvernement central, et il sera entendu.
Ce n’est simplement pas le cas en France, en Europe, et aux États-Unis.
C’est un autre fait indiscutable : les démocraties sont devenues incompatibles avec les libertés individuelles.
Envoyer une pétition au Gouvernement a autant de chance de succès que de vous adresser à la mafia pour que s’arrête un trafic de drogue au coin de la rue ;
Georges RODI
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir