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À Madrid, l’OTAN a acté l’occupation dans le temps du territoire européen, grâce au conflit en Ukraine, que le monde atlantiste a lui-même préparé, lancé, armé, financé et entretient avec amour depuis. L’on comprend mieux pourquoi Macron déclare que la Russie ne doit pas gagner – sinon, c’est la fin de ce monde.
L’OTAN est la main armée du monde global, elle est la structure militaire, qui assure également la couverture de la domination militaire américaine et de l’occupation du territoire européen. Occuper physiquement le territoire est bien toujours le seul moyen de le contrôler, rien ici n’a changé et ne peut changer. Stoltenberg annonce donc que la Russie est la plus grande menace, elle est inscrite comme tel dans la nouvelle conception stratégique adoptée à Madrid (et qui était donc déjà prêt avant que ces États dits « souverains » n’aient eu leur mot à dire). C’est la conception globaliste de la souveraineté, à savoir quand les États sont des structures utilisées dans des buts, qui ne sont pas déterminés au niveau national.
Il est vrai que la Russie, depuis son réveil de février, présente un danger vital pour le monde global. Rappelons que depuis 2014, au moins, l’OTAN s’est installé en Ukraine, que les pays de l’OTAN ont formé et armé les Ukrainiens, qu’avant cela ils ont financé et soutenu les mouvements néonazis afin de déstabiliser la société et maintenir la population dans la terreur, et que les décisions politiques intérieures sont directement adoptées selon la volonté et les indications des curateurs extérieurs (qu’il s’agisse des organismes internationaux ou des ministres étrangers, qui furent présents au Gouvernement ukrainien post-Maîdan pour mettre en route la machine). Rappelons également que les groupes néonazis et l’armée ukrainienne ont été lancés contre les populations russophones et les « superviseurs » de l’OTAN les téléguidaient dès 2014.
Il est donc très surprenant de lire dans cette nouvelle conception stratégique de 2022, que la Russie a violé le droit international et qu’elle présente une agressivité telle qu’elle met en péril la sécurité internationale, quand dans les faits, les États-Unis et leurs satellites européens et canadiens ont déstabilisé la société ukrainienne (en 2004 et en 2014), afin de provoquer un conflit avec la Russie. L’Ukraine, seule et souveraine avant cela, ne se serait jamais engagée dans cette voie, il a fallu la briser pour l’y lancer.
Or, en février, la Russie a décidé de réagir, quand la politique atlantiste s’est faite de plus en plus dangereuse pour la sécurité dans la région, quand il s’est agi de fournir l’arme nucléaire à l’Ukraine ou de l’intégrer dans l’OTAN. Après deux années de covido-alignement, le monde global pensait que les élites russes globalistes avaient finalement réussi à totalement contrôler l’espace de gouvernance, qu’elle avaient réussi à réduire au silence l’instinct de survie national. Et ce fut une erreur. Notons que ces élites globalistes sont toujours en place, aux manettes, mais leur marge de manoeuvre est plus réduite, elles sont plus affaiblies en raison de l’attitude ouvertement guerrière de leurs curateurs.
Ainsi, en provoquant et ensuite entretenant un conflit, l’OTAN permet le renforcement du contrôle du territoire européen. Les forces américaines, qui sont déjà de 100 000 militaires en Europe, seront encore renforcées :
« Les États-Unis porteraient de 4 à 6 le nombre de leurs destroyers sur la base navale de Rota en Espagne et établira en Pologne « un quartier général permanent du 5e corps d’armée américain ». Il s’agira, a précisé le Pentagone, de la première présence américaine permanente sur le « flanc oriental » de l’OTAN. « Nous allons maintenir une brigade supplémentaire » composée au total de 5000 personnes, qui sera basée en Roumanie, a également déclaré Joe Biden. Le président américain a, par ailleurs, annoncé des « déploiements supplémentaires dans les États baltes », le Pentagone précisant que cela concernerait aussi bien l’artillerie, l’aviation, la défense antiaérienne que la présence de troupes d’élite. (…) Lors d’une courte allocution, Joe Biden a encore précisé que Washington allait « envoyer deux escadrilles supplémentaires » d’avions de combat F-35 au Royaume-Uni, sur la base de Lakenheath dans l’ouest du pays et « positionner des capacités supplémentaires de défense aérienne » en Allemagne et en Italie. »
Par ailleurs, Stoltenberg annonce que la force de réaction de l’OTAN sera portée à 300 000 hommes. Ainsi, après avoir créé le problème, le pompier-pyromane met en place les forces, qui permettront d’entretenir le feu. Dans ce contexte, l’on comprend pourquoi Macron déclare que la Russie ne peut pas gagner et surtout qu’elle ne le doit pas.
L’enjeu dépasse de loin l’Ukraine. L’Ukraine a été lancée comme place d’armes par les Atlantistes, mais le combat qui se mène est celui de la globalisation, donc de la disparition des États comme structure gouvernante. La Russie, se conduisant comme État, menant un combat classique, met en danger cette organisation, faisant des structures étatiques de simples structures d’exécution. Et si elle gagne, en ne suivant pas les règles du jeu global, cela veut dire qu’il existe une vie et donc une voie en dehors de la domination totalitaire atlantiste, ce qui serait une catastrophe pour l’hégémonie américaine. Car finalement, c’est bien cela que défendent les pays européens, l’hégémonie de leur maître.
source : Russie Politics
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