RapSit-USA2022 :Logique de la sécession-Texit
Nous apportons ici des précisions sur une décision importante de la plate-forme électorale du parti républicain du Texas qui d’une part déclare illégitime et frauduleuse l’élection de Biden en 2020 et d’autre part décide qu’un référendum sur la sécession du Texas aura lien en 2023. Le développement de ces décisions et les précisions sur leurs dispositions viennent d’une volonté partisane de la presseSystème nationale de bloquer toute précision sur ces décisions considérées comme tabous. L’effet contre-productif de cette censure (pas d’autres mots) est qu’aucune résistance organisée et efficace ne peut être montée contre cette évolution.
Nous allons présenter un texte de l’analyste indépendant Drago Bosnic qui, paradoxalement pour l’apparence logique, ne donne que peu d’informations sur les deux faits (nous avons déjà parlé de l’un des deux). Mais plusieurs choses :
1). Il les lie l’un à l’autre ;
2). Il les place directement en rapport avec ce que l’auteur désigne comme « une crise profonde à presque tous les niveaux » affectant les États-Unis.
3). Le texte est diffusé par le site ‘SouthFront.org’, particulièrement bien informé sur les événements crisiques en cours, mais qui ne privilégie pas aujourd’hui celle des USA ; s’il a choisi de publier ce texte, c’est que son contenu désigne pour ce site une situation jugée importante et qui entre dans une phase critique.
Enfin un quatrième point est également d’une importance extrême : le cadre général choisi est celui des interventions extérieures des USA, contre les deux “Ennemis” favoris, la Russie et la Chine, et deux lignes de tendance en pleine effervescence. Il est fait un rapport immédiat et direct entre ces deux lignes crisiques extérieures et la grave crise intérieure US, les premiers alimentant la seconde.
Cette analyse nous paraît juste, alors qu’elle est le contraire de ce qu’on juge en général : une crise extérieure interventionniste US est en général faite pour distraire de malaises intérieurs et refaire une unité nationale. Ici, c’est exactement e contraire, et cela rencontre complètement notre jugement. Ce paragraphe d’introduction résume parfaitement le propos :
« Les États-Unis traversent une crise profonde à presque tous les niveaux. Les deux partis politiques du pays ont déversé leurs problèmes internes sur l'arène mondiale, les entrelaçant avec les superpuissances mondiales, rendant presque impossible l'établissement de liens diplomatiques normaux. Alors que le GOP [républicain] est sinophobe, le DNC [démocrate] est cliniquement russophobe. Cela ne veut pas dire que le GOP est prorusse ou le DNC prochinois, bien que les deux partis se soient accusés mutuellement de ces “crimes”. En réalité, ils perçoivent simplement différemment l'urgence d'une prétendue menace à long terme de la Chine et de la Russie. Cette incapacité à séparer les politiques intérieure et extérieure débouche sur une nouvelle ère de confrontation mondiale, cimentant effectivement une nouvelle guerre froide, que ce soit contre la Chine ou la Russie. Cela ne fait qu'exacerber les problèmes internes, ce qui crée un cercle vicieux. »
Nous allons diviser le texte de Basic en trois parties, qui traitent chacune d’une question spécifique mais d’une façon chronologique, en enchaînant l’une sur l’autre et en exposant ainsi les causes et la dynamique de l’aggravation de la crise US, montrant par là, — là aussi selon notre thèse favorite, – que l’essentiel de la GrandeCrise est la crise du système de l’américanisme.
D’abord, la période Trump, où ce président improbable est présenté comme un réaliste, qui n’est pas directement contre les interventions extérieures mais cherche à les limiter pour redresser la situation intérieure (résoudre ses crises) selon le principe ‘America First’, en acceptant la transition vers un monde multipolaire parce que l’unipolarité hégémoniste des USA est devenue trop coûteuse et impossible à tenir :
« Depuis Obama, certains ont naïvement commencé à voir le GOP comme moins pro-guerre, mais en réalité, c'est plutôt le résultat des politiques de Trump. Cependant, même ses politiques n'étaient guère antiguerre. La présidence de Trump était simplement basée sur la realpolitik plus que jamais depuis l'ère Reagan. Après la fin de la (première) guerre froide, mais surtout après le 11 septembre, l'Amérique a consacré une grande partie de ses ressources à la destruction et au pillage du monde. Elle a agressé et démantelé de nombreuses puissances régionales “non conformes”, consacrant des décennies à rendre son énorme complexe militaro-industriel plus puissant qu'à aucun autre moment de l’histoire des États-Unis, y compris à l’apogée de la (première) guerre froide.
» Pour le reste du monde, la seule différence était que les Républicains préféraient l’intervention terrestre [‘boots on the ground’], tandis que le DNC s'appuyait sur la puissance aérienne (pilotée ou non) et les subterfuges [révolution de couleur, ‘regime change’] pour servir les intérêts de l’oligarchie américaine. Pour la population mondiale, il importait peu que des Marines, des chars, des drones, des bombardiers stratégiques ou des avions à réaction américains les tuent. Au moment où il a décidé de se présenter à la présidence, Trump a compris où ce train en marche se dirigeait et a essayé de l'arrêter. Ce n'était pas à cause de ses convictions altruistes ou quoi que ce soit d'autre. Simplement, Trump faisait partie des milliardaires qui ont largement profité de l’impression monétaire sans fin et sans garantie de l'Amérique et du vol des ressources mondiales dans le processus. Il voulait atténuer les effets secondaires de la surenchère impériale américaine et faire en sorte que la position des États-Unis dans le nouveau monde multipolaire soit la meilleure possible. Le statut de l’Amérique en tant que “seule superpuissance” du monde était insoutenable, mais elle aurait certainement pu conserver le statut de ‘primus inter pares’, – “le premier parmi les égaux”. »
Mais Trump a été éliminé, par tous les moyens, des simulacres comme ‘Russiagate’ aux fraudes électorales que les anticomplotistes-Système et autres flics du Camp du Bien continuent à décrier malgré l’accumulation de la documentation (voir le documentaire « 2 000 mules » de Dinesh D’Souza). Trump a été remplacé par l’incroyable Joe Biden pour stopper ce qui été jugé par le ‘DeepState’ comme une aggravation de la crise du fait de Trump. Cela produisit son exact contraire : accélération de l’aggravation de la crise américaniste, principalement marquée par l’effondrement de l’influence, de l’autorité et de la légitimité d’un pouvoir fédéral représenté par un vieillard atteint de démence sénile… Riche idée !
« Cependant, l'oligarchie belliqueuse avait d'autres plans. Trump a été évincé et “l’Amérique est de retour”, comme l'a déclaré le président Biden. Et en effet, elle était de retour, comme on peut le voir dans la forte reprise de l'instabilité mondiale. Cependant, le nouveau président n'a pratiquement pas pris de décisions, sa santé mentale constituant un blocage catastrophique. S'il y avait eu encore un doute sur le fait que les présidents américains ne contrôlent pas l'establishment politique, il a disparu, probablement pour toujours, puisque Biden a été élu et continue officiellement à diriger un pays doté de plus de 5 000 armes nucléaires. Ironiquement, c'est un peu un soulagement qu'une personne de sa stature mentale (de son propre aveu) ne soit pas aux commandes. Pourtant, le soulagement s'estompe rapidement, car nous réalisons que l'establishment refuse de changer de cap.
» Alors que le DNC tente de s'accrocher au pouvoir tout en poursuivant l'agenda de la thalassocratie (néo)impérialiste, les divisions internes sont poussées à l'extrême, qu'il s'agisse du contrôle des armes à feu, des lois sur l'avortement, de la race, de l'immigration illégale, etc. Les questions accumulées au fil des décennies sont devenues grossièrement politisées et inextricablement liées aux intérêts des partis politiques et de leurs sponsors, qu'il s'agisse des sociétés de médias, du complexe militaro-industriel, des cartels du renseignement, etc. Le DNC utilise ces questions pour garder le pouvoir, car la résolution finale de ces problèmes leur enlèverait les principaux composants de leur simulacre de légitimité politique. En revanche, le GOP se rend compte que ces problèmes ne seront pratiquement jamais résolus et, par conséquent, il essaie de vivre avec, en se concentrant sur le maintien du statu quo ou sur le renversement [au niveau des États] de certaines des politiques adoptées par l'autre camp. Le résultat est une division majeure entre les États “bleus” [démocrates] et “rouges” [républicains]. »
Ainsi en arrive-t-on à la situation actuelle où, comme nous le disons depuis au moins deux ans, le pouvoir est transféré progressivement de Washington D.C. vers les États, avec affrontement entre les bleus et les rouges.
C’est dans ce cadre précisément que Basic place, fort justement, les dispositions prises par le GOP texan, d’inscrire dans son programme la contestation de l’élection de Biden, et donc son illégitimité, et d’autre part un référendum sur la sécession ; et ceci engendre automatiquement cela, et ainsi l’hypothèse de la sécession n’apparaît pas comme une initiative de pure conviction idéologique, de pure volonté de souveraineté, mais aussi et d’abord une sorte d’éventuelle nécessité opérationnelle : puisque le pouvoir central devient inopérant, et il est proclamé comme tel par l’argument de l’illégitimité expliquant la paralysie de Washington D.C., il importe de doter l’État du Texas de tous les moyens d’un État souverain.
« Puisque la législation fédérale est de plus en plus déléguée aux différents États, ces divisions sont exacerbées. Les partis politiques ne peuvent pas résoudre les problèmes existants ou les nouveaux problèmes, ils essaient donc de conserver le pouvoir qui leur reste dans leurs comtés et leurs États. Comme les États continuent de diverger de manière significative sur des questions clés, le centre fédéral devient paralysé en essayant de trouver un terrain d'entente pour ces problèmes polarisants. Les États rouges veulent des lois laxistes sur les armes à feu et des lois plus strictes sur l'avortement et la protection des frontières, tandis que les États bleus veulent exactement le contraire. Cette division est devenue si extrême que le Texas, l'un des États américains les plus importants, envisage un vote de sécession en 2023.
» Selon le ‘Daily Mail’, le GOP du Texas a ajouté un référendum sur la sécession à sa plateforme pour 2023. Ils ont abordé la question de la sécession lors du dernier jour de la convention de leur parti d'État, déclarant également illégitime la victoire de Biden à la présidentielle. La plateforme comporte une section intitulée “Souveraineté de l'État” qui se lit comme suit : “Conformément à l'article 1, section 1, de la Constitution du Texas, le gouvernement fédéral a porté atteinte à notre droit à l'autonomie locale. Par conséquent, la législation fédérale qui empiète sur les droits du 10e amendement du Texas doit être ignorée, combattue, refusée et annulée”. Bien qu'il ne soit pas clair si le GOP fait simplement pression sur le centre fédéral contrôlé par le DNC, ou s'il appelle véritablement à la sécession, les dés sont jetés. L'Amérique a le choix : elle peut arrêter son agression mondiale et essayer de résoudre les problèmes internes croissants ou imploser sous le poids de sa propre surcharge impériale. »
Une obligation plus qu’une cause ?
Ainsi ce texte permet de développer de façon très claire la question de la sécession, non pas comme un but, une philosophie, une ambition, mais comme une conséquence peut-être inéluctable dans un pays absolument déchiré, où les deux tendances (progressistes et conservateurs) se parlent en termes marquées d’une haine et d’un mépris souvent hystériques, — l’hystérie étant surtout la marque des progressistes et de leur wokenisme déconstructeur. Il faut réaliser que ce climat ne trouvera en principe aucune possibilité d’apaisement jusqu’en janvier 2025, – cette date-butoir étant théorique, selon l’hypothèse de tous les événements qui peuvent se dérouler d’ici là, – les USA étant coincés au niveau de l’exécutif dans une direction suprême démocrate catastrophique dont le catastrophisme devrait être accentuée avec le probable retour de républicains en force au Ciongrès en novembre prochain :
• Soit le maintien de Biden dans sa fonction, dans la condition mentale et cognitive qu’on lui voit, elle aussi catastrophique, bien entendu avec la seule évolution de la voir empirer ;
• Soit Harris, si Biden est obligé de partir, avec des capacités et une réputation épouvantables, complètement dévalorisée avant quelque action qu’elle puisse poser si elle le peut, et jusqu’ici ayant montré une inaction absolument extraordinaire en tant que vice-présidente alors que tout l’invitait à agir d’une façon marquante, y compris par le président lui-même.
Autrement dit, d’ici début 2025 (sans même imaginer ce qui viendrait après), les USA sont un pays sans tête, laissé à la lutte des pouvoirs, des lobbies, des groupes de pression, sans aucun arbitrage ou capacité de quiconque d’imposer une ligne politique cohérente, dans des conditions électorales alimentées par le soupçon, la manipulation, des accusations réciproques de fraude systématique. Même l’autorité suprême de la Loi et du Droit (la Constitution en personne, dans le chef de neuf ‘Justices’ [les juges de la SCOTUS]) est complètement contestée, et discréditée par l’irrespect d’une partie importante de la population, et par les ambitions réformatrices radicales des démocrates à son encontre (faire passer le nombre des ‘Justices’ à 14, avec automatisme de la présence de progressistes, etc.).
Dans de telles conditions, on comprend que, pour de telles entités que sont des États de la puissance du Texas (qui par exemple a promulgué une loi de contrôle et de limitation de l’IVG au départ, avant même que SCOTUS ne statue), la seule solution de sauvegarde apparaisse de plus en plus la recherche de l’autonomie par les États, c’est-à-dire la sécession. Ce n’est pas y venir par idéologie ou philosophie, c’est y être conduit par la nécessité. (On put ajouter, bien entendu, que, dans l’hypothèse de telles conditions pour le Texas, il y aurait évidemment un effet de suivisme dans d’autres États, notamment des États républicains comme la Floride).
Il faut savoir que le mouvement sécessionniste au Texas est historiquement vieux mais a toujours été assez marginal, sans véritable soutien populaire organisé, et surtout sans soutien de l’un des grands partis. Il y a deux-trois ans, le mouvement poursuivait son travail pour dresser une pétition atteignant les normes nécessaires pour avoir l’autorisation de le proposer comme référendum lors des élections. Cette fois, la démarche est différente puisqu’elle est inscrite dans le programme d’un des grands partis.
Un autre atout conforte la montée du parti républicain au Texas. Il y a l’évolution spectaculaire des Latinos ; bien que souvent catholiques conservateurs puisque d’origine mexicaine, ils étaient jusqu’alors démocrates au nom de la démagogie de la défense des minorités ; mais avec l’intérêt commun de contrôler les frontières et d’endiguer l’afflux de migrations manipulées par les cartels de la drogue, le crime organisé, etc., les Latinos du Texas se rapprochent spectaculairement des républicains (voir le cas de Marya Florès, républicaine élue-surprise à la Chambre). A cet égard, il y a aussi une proximité potentielle d’un mouvement républicain sécessionniste avec le Mexique ; le président ALMO a déjà confié à des interlocuteurs texans qu’il préférerait traiter avec un Texas indépendant (qui occupe autour de 2000 des 3200 kilomètres de la frontière des USA avec le Mexique) qu’avec les États-Unis d’Amérique du gouvernement washingtonien.
Bien entendu, cette position prise par le GOP texan pourrait déclencher des réactions négatives des instances du parti républicain au niveau des directions, des autorités nationales, etc. Encore n’en est-on pas assuré car on ne peut dire que ces autorités soient placées dans les meilleures conditions possibles. Prises sous l’attaque constante des démocrates qui les expédient comme conservateurs extrémistes sinon comme fascistes, elles sont également en butte aux récriminations de la base qui les trouvent trop molles sinon ‘collabos’ des démocrates (d’où leur surnom de RINO : ‘Republicans In Name Only’).
Et pendant ce temps se poursuivent les aventures extérieures qui, comme on l’a vu, au lieu de rassembler les citoyens accentuent au contraire leurs divisions.
Mise en ligne le 29 juin 2022 à 16H30
Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org