Le Roi Abdullah II de Jordanie s’est déclaré favorable à la création d’une alliance militaire similaire à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord au Moyen-Orient à condition que ses missions et les attributions de ses membres soient clairement définis.
Un détail toujours omis: la Jordanie a participé militairement à presque tous les conflits menés par Washington ou dans lesquels l’OTAN a été plus ou moins directement impliqué. Des guerres en Afghanistan et en Irak jusqu’à l’assaut final sur Tripoli puis en Syrie, au Yémen, dans le Caucase et même en Europe orientale, les forces spéciales jordaniennes ont toujours été présentes sous une forme ou une autre, le plus souvent aux côtés des Britanniques mais parfois en encadrant des forces rebelles supplétives comme ce fut le cas lors de la prise de Tripoli en Libye.
Quel serait le rôle d’un OTAN moyen-oriental dans une région totalement déstructurée? Contenir l’Iran et offrir une assistance supplémentaire Israël , lequel vit en ces moments sa pire crise existentialiste depuis l’apparition de l’idéologie sioniste. Ou bien recréer le défunt Pacte de Baghdad (METO/CENTO) composé de la Grande-Bretagne, l’Iraq, l’Iran, le Pakistan et la Turquie et dissous par la force des bouleversements géopolitiques en partie induits par la politique étrangère US en 1979?
C’est en peu de mots près le même objectif de la création d’une alliance similaire dans l’océan pacifique (surnommé l’océan bleu pour l’occasion) et destiné à lutter contre la Chine.
Si ces alliances militaires régionales suivent la même politique de l’OTAN en Europe, laquelle a abouti à un désastre complet dans son expansion vers l’Est et la probable transformation de l’ancienne contrée prussienne de Königsberg, aujourd’hui enclave russe entre la Lituanie et la Pologne en poudrière susceptible de déclencher un conflit nucléaire, il est fort probable que la prolifération de ces alliances calquées sur un modèle n’ayant pu aboutir à garantir un semblant de stabilité aura pour conséquence de démultiplier les causes d’un conflit global.
Ce n’est plus une roulette russe où une balle sur les six que peut contenir le barillet d’un vieux revolver joue avec le hasard mais c’est un jeu suicidaire avec une arme chargée.
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