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Campagne de dons Juin 2022
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par Mikhail Gamandiy-Egorov.
Le secteur pétrolier traduit une configuration mondiale qui suit parfaitement les changements majeurs observés sur la scène internationale, dans le cadre de l’ordre multipolaire. Et en ce sens, l’Occident est loin de représenter une quelconque priorité.
« Grâce à la Chine et l’Inde, le pétrole rapporte encore gros à la Russie » – annonce la chaine Euronews – l’un des principaux porte-voix des européistes bruxellois. En effet, selon l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), cité par ledit reportage – la Russie a tiré des exportations de pétrole un revenu estimé à 20 milliards de dollars pour le seul mois de mai.
Par ailleurs, les importations chinoises de pétrole en provenance de Russie ont augmenté de 28% le mois dernier, et comme résultat l’État russe est devenu le premier fournisseur pétrolier de la Chine, en dépassant l’Arabie saoudite. Du côté de l’Inde, autre grande puissance non-occidentale et tout comme la Chine et la Russie – membre des BRICS et de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) – pour la seule demi-année en cours elle a acheté 60 millions de barils de pétrole russe, tandis pour toute l’année 2021 le volume de pétrole acheté à la Russie était de 12 millions de barils.
Les observateurs occidentaux aiment rappeler que Moscou vend son pétrole à Pékin et New Delhi avec un discount intéressant, ce qui est d’ailleurs vrai, mais en oubliant parfois d’indiquer que l’augmentation nette des prix pour cette matière stratégique à l’échelle internationale compense largement aujourd’hui tous les possibles discounts. D’autant plus des discounts faits à des partenaires dignes de ce nom. À l’énorme différence des régimes occidentaux. Après tout, vous avez bien droit de vendre le produit demandé au prix qui varie selon le niveau de fiabilité du client, et des relations qui vous lient à lui.
Tout cela traduit plusieurs aspects. Tout d’abord qu’il est effectivement grand temps pour la Russie de prioriser au maximum les marchés asiatiques et d’autres espaces non-occidentaux. Pas seulement pour le pétrole d’ailleurs. Dans le cas plus particulier du pétrole, les responsables et experts russes l’ont maintes fois indiqué : le pétrole russe trouvera preneur partout dans le monde, même si l’establishment atlantiste interdirait complètement son importation pour les compagnies occidentales.
De l’autre, que de manière générale et connaissant ce que représentent les marchés asiatiques, à savoir de loin les principaux consommateurs, il est également parfaitement naturel de se focaliser sur ces orientations. Et pas seulement du point de vue démographique, même si là aussi tout est dans les faits : la Chine et l’Inde à elles seules représentent près de 2,8 milliards de personnes. Cela sans même comptabiliser de nombreuses autres nations d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique latine. Quant aux USA et leurs fidèles sous-traitants de l’UE : pas plus que 800 millions…
Mais au-delà de l’aspect démographique qui a bien évidemment toute son importance, et peut-être aujourd’hui plus que jamais, pour rappeler aux nostalgiques de l’unipolarité où se trouve la véritable communauté internationale, la réalité économique n’est pas en reste. Faut-il justement rappeler qu’à ce titre, la Chine est la première puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat et l’Inde – troisième ?
Un sujet qu’Observateur Continental avait déjà abordé nombre de fois. Avec en prime le rappel que la Russie dans un avenir proche dépassera l’Allemagne (première économie de l’UE) pour devenir la 5ème puissance économique du monde, et que des pays comme le Royaume-Uni et la France quitteront, et ce également dans un avenir assez proche, le Top 10 des principales économies mondiales pour laisser place à des nations comme la Turquie ou encore le Mexique.
Bien sûr, nous savons tous que cela fait mal, et peut-être très mal, aujourd’hui pour l’Occident de devoir reconnaitre le fait d’être non seulement une extrême minorité planétaire sur le plan démographique, mais également de regarder avec énorme jalousie les portefeuilles de ses principaux adversaires géopolitiques et géoéconomiques. Qui ne sont autres que les grandes puissances non-occidentales, et partisanes de l’ordre multipolaire international par la même occasion.
Et lorsqu’on prend en compte tous ces aspects, et quelques autres, on comprend mieux pourquoi l’Occident a tellement de mal à maintenir une domination mondiale. Une domination qui non seulement s’est essoufflée, mais qui de facto est morte. Encore une fois il faut bien rappeler et préciser qu’au départ il n’était pas question d’exclure l’Occident de la communauté internationale au vrai sens du terme. Mais les élites occidentales ont de par leur extrême arrogance et une pure mentalité néocoloniale préféré s’autoexclure elles-mêmes. Et ainsi nous permettre non seulement de poursuivre le développement de l’ordre multipolaire international, mais également d’ouvrir la page de l’ère multipolaire post-occidentale. Une ère dans laquelle les ressources réelles joueront un rôle clé dans le développement des peuples, et non pas la spéculation sans aucun support derrière.
Quelles en seront les conséquences pour l’Occident ? Difficile de le dire de manière exacte pour le moment. Il faudrait juste peut-être rappeler que les diverses croisades occidentales du Moyen-Age avaient peut-être des objectifs spirituels que pour certains de ses participants. Mais pour les instigateurs, n’hésitant pas à attaquer musulmans comme chrétiens orthodoxes (voir pillage de la ville de Constantinople de 1204), l’objectif était uniquement économique. À une période où cette fameuse Europe aujourd’hui si arrogante mourrait de la faim et de la peste, et n’avait pratiquement aucune notion digne de ce nom de la médecine. À la grande différence notamment du monde arabe.
source : Observateur Continental
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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