Une œuvre qualifiée d’antisémite exposée à la foire d’art contemporain Documenta, qui s’est ouverte récemment à Cassel (centre), va être recouverte après des demandes de retrait de l’ambassade d’Israël et des représentants des juifs d’Allemagne, ont annoncé lundi les organisateurs. C’est un nouveau coup dur pour ce rendez-vous incontournable de la création contemporaine, qui se déroule tous les cinq ans, et a fait face ces derniers mois à des accusations d’antisémitisme.
Dans l’édition qui s’est ouverte samedi, une œuvre du collectif indonésien Taring Padi montre un soldat avec une tête de porc, une étoile de David et l’inscription « Mossad » sur son casque. On y voit aussi un homme aux longues dents, cheveux bouclés, un chapeau avec l’inscription des SS nazi et un cigare au coin de la bouche, rappelant les caricatures antisémites de juifs orthodoxes. L’œuvre, crée « dans un contexte de manifestations politiques en Indonésie », sera désormais cachée et une « explication » sera installée à proximité, selon un communiqué des organisateurs de la Documenta.
Plusieurs voix avaient demandé lundi le retrait de la peinture qui « présente clairement des motifs antisémites », selon le directeur du Centre Anne Frank et professeur à l’université de Francfort, Meron Mendel, sur Twitter. « Les éléments rappellent la propagande de Goebbels » diffusée « au plus sombre moment de l’histoire allemande » et « doivent être immédiatement retirés de l’exposition », a demandé dans un communiqué l’ambassade d’Israël à Berlin, se disant « dégoûtée ». « La liberté d’art s’arrête là où la misanthropie commence », a de son côté dénoncé Josef Schuster, président du Conseil des juifs d’Allemagne. « Les responsables de la Documenta doivent en tirer les conséquences. »
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