(En diabolisant la gauche, l’élite bourgeoise ouvre en grand les portes du parlement à l’Extrême-droite)
Vous savez quoi ? Je ne me réjouis absolument pas des résultats de ces élections législatives. Je suis même consterné.
D’abord toujours cette énorme abstention (54%) qui montre un désintérêt endémique de la population pour l’exercice de la démocratie, mais aussi le refus de choisir entre une crapule républicaine et une crapule facho, et il faut bien le dire une bonne part de je-m’en-foutisme. Le civisme, qui devrait exprimer le respect de l’intérêt général de la Nation, sombre peu à peu dans les solidarités communautaires, les réseaux « sociaux » numériques et dans la progression encouragée mais mortelle des comportements individualistes.
Et puis, il y a ce coup de tonnerre : Mes « chers » concitoyens, tellement nombreux, envoient la bagatelle de 89 députés fachos, racistes, xénophobes, haineux, anti-sociaux violents, ultra-libéraux, rassemblés sous la bannière pétainiste RN, siéger à l’Assemblée Nationale… Les barrières républicaines ont sauté. Pour moi, c’est un désastre ! Même eux ne s’y attendaient pas. Un tsunami disent-ils ! Ça ne s’est jamais vu depuis que la France est républicaine (35 en 1986 lorsque la proportionnelle a été instituée par Mitterrand). Là, ça me fait vraiment mal. Et je dis que ceux que ça n’effraie pas, me dégoûtent !
Quant à la gauche, ne nous leurrons pas, elle n’a pas atteint les objectifs ambitieux qu’elle proclamait. Si elle a progressé dans son ensemble, éliminé quelques souillures « En Marche », elle n’a pas réussi à obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale qui aurait permis un changement immédiat de politique en faveur des travailleurs. Elle a simplement contraint LREM à s’allier avec les forces de droite pour s’assurer d’une majorité de gouvernement, sans doute précaire mais forcément plus à droite. On peut encore craindre le pire. Nous l’observerons dans la future composition du gouvernement.
Bref, je n’ai pas le cœur à sourire. Encore une fois, le combat sera rude pour que chacun ait une vie décente, à l’Assemblée comme dans la rue où nous attendra une extrême-droite euphorique dont la hure menaçante se relève. J’essaierai d’y prendre toute ma part. En espérant que tous les partis qui composent la NUPES se mobilisent, se renforcent, restent unis dans un même combat, et que chacun d’eux, avec son originalité et son ancrage populaire, engage toutes ses forces citoyennes dans un affrontement dont l’enjeu vital est d’empêcher un véritable recul de civilisation.
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir