Disruptif, encore et toujours. Emmanuel Macron a refusé, mardi 21 juin, la démission que lui a soumise sa Première ministre, Élisabeth Borne, et ce « afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche », a annoncé l’Élysée. Il est pourtant de tradition, après les élections législatives, que le chef du gouvernement propose sa démission. Cette démarche revient à une nouvelle légitimation du Premier ministre, aussitôt renommé à son poste par le Président.
Mme Borne, ainsi confirmée à son poste jusqu’à nouvel ordre, réunissait l’ensemble du gouvernement à Matignon en début d’après-midi, a annoncé son entourage à l’Agence France-Presse.
Si le Président a refusé la démission du gouvernement, c’est, explique-t-on au sommet de l’État, pour éviter de se retrouver avec un exécutif « empêché », qui en serait réduit à « expédier les affaires courantes » en attendant la nomination d’une nouvelle équipe. Or des « décrets importants » doivent être signés dans les jours à venir, plaide un macroniste, évoquant des textes sur Parcoursup, le point d’indice des fonctionnaires, la mise en œuvre des mesures préconisées par la mission flash sur les urgences hospitalières – qui n’est pas censé aboutir avant le mardi 28 juin, date de remise des conclusions de cette mission –, ou encore la prolongation du bonus automobile au 1er juillet.
Cela veut dire que la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, ou encore celle de la Santé, Brigitte Bourguignon, pourtant battues aux élections législatives, signeront ces décrets. « La règle ne change pas », précise, pour autant, un conseiller : les deux femmes, comme la secrétaire d’État à la Mer, Justine Benin, seront invitées à quitter le gouvernement en temps et en heure.
Rien ne montre non plus que la place d’Élisabeth Borne à Matignon soit assurée. Mais, dans un premier temps, Emmanuel Macron veut laisser libre cours à la consultation des différentes forces politiques, mardi et mercredi, à l’Élysée, afin de déterminer si des « solutions constructives » peuvent émerger à l’Assemblée nationale malgré sa simple majorité relative, a fait savoir son entourage. En agissant de la sorte, le président de la République s’octroie un peu de répit, à la veille d’un possible « big bang » de son dispositif politique, que ce soit au Parlement ou au gouvernement.
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