La majorité présidentielle ne devrait pas obtenir la majorité absolue, alors que la dynamique de la Nupes semble s’être essoufflée. Le Rassemblement national, lui, enregistre un score historiquement haut.
La déroute pour Emmanuel Macron, un succès en demi-teinte pour Jean-Luc Mélenchon mais surtout une percée inattendue du parti de Marine Le Pen. Voilà les enseignements qu’il faut tirer des premiers résultats du second tour des législatives, qui a eu lieu ce dimanche 19 juin.
Selon le sondage Ifop-Fiducial pour LCI, le groupe macroniste pourrait obtenir entre 210 et 250 sièges. L’institut n’en donne que 150 à 180 pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), mettant fin à toute prétention de majorité absolue et donc de cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon.
Alors que la majorité présidentielle a présenté pendant l’entre-deux-tours, un front républicain à géométrie variable, la campagne du Rassemblement national est passée relativement inaperçue. Le parti devrait toutefois enregistrer une très forte poussée. Selon les premières estimations de l’Ifop, le parti d’extrême droite devrait obtenir entre 80 et 100 députés.
Les Républicains perdent leur statut de premier groupe d’opposition. Le parti obtient entre 60 et 70 sièges à l’Assemblée nationale. C’est un tiers de moins qu’en 2017. Le revers serait symboliquement lourd pour Les Républicains après la débâcle de la présidentielle (4,8 % des voix pour Valérie Pécrese), même si le parti devrait sauver ses ténors : la numéro 2 Annie Genevard a été réélue dans le Doubs et le secrétaire général Aurélien Pradié semblait en passe de l’emporter dans le Lot, selon des résultats partiels.
Voici la projection de la nouvelle Assemblée nationale :
Estimation des résultats
Il s’agit là d’estimations provisoires qui sont amenées à évoluer dans la soirée
Mis à jour le 19/06/2022, 20:50:03
Voici la projection de la nouvelle Assemblée nationale :
Macron perd ses poids-lourds
Plusieurs ministres du gouvernement sont en difficulté, notamment Amélie de Montchalin (Transition écologique), en grand danger dans l’Essonne, comme pour le patron d’En Marche ! et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini ou encore pour le ministre délégué à l’Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.
Deux figures de la macronie ont, elles, été battues : Richard Ferrand, le président de l’Assemblée, battu dans la 6e circonscription du Finistère. Il a obtenu 49,1 % des voix. C’est la candidate Nupes, Mélanie Thomin, qui l’emporte et devient députée.
Le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale Christophe Castaner ne pourra pas non plus garder son poste. Il a été battu avec 48,51 % dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence par son rival de la Nupes, Léo Walter.
Après Justine Benin, secrétaire d’Etat chargée de la Mer, battue samedi, c’est Brigitte Bourguignon qui a été battue ce dimanche par le RN. Elle a été distanciée de 56 voix par Christine Engrand, 67 ans, directrice commerciale d’un organisme de formation, a précisé son entourage. Ces deux ministres devront démissionner du gouvernement.
Une très forte abstention
L’abstention devrait atteindre entre 53,5 % et 54 % au second tour des élections législatives, son deuxième plus haut niveau pour ce scrutin, en hausse de plus d’un point par rapport au premier tour (52,49 %), selon les estimations de cinq instituts de sondage.
Ipsos/Sopra Steria pour FranceTV/RadioFrance/France24/RFI/LCP, Ifop pour TF1/LCI et Elabe pour BFMTV/L’Express/RMC évaluent l’abstention finale à 54 %, tandis OpinionWay pour CNews et Europe1 la mesure à 53,5 % et Harris interactive pour M6 et RTL à 53,9 %, dans tous les cas en dessous du record pour un second tour enregistré en 2017 (57,36 %).
Quelque 26,3 millions de Français, et plus d’un électeur sur deux, ont donc une nouvelle fois boudé les urnes, comme la semaine passée où un record d’abstention pour un premier tour avait été enregistré.
Source : Le Nouvel Obs
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