Les projections au soir du premier tour des législatives 2022 donnent le parti du Président en mauvaise posture pour obtenir la majorité absolue, soit 289 sièges, dans la nouvelle Assemblée nationale, qui sera fixée le 19 juin. Ensemble ! obtiendrait entre 255 et 295 sièges (un peu plus selon LCI), et si l’on se risque à une petite moyenne, ça donne dans les 270-280. Mais les élections présidentielles de 2017 et 2022 nous ont appris à être très prudents avec les estimations, tant les mouvements (il n’a pas de vrai parti) du Président surprennent, alors qu’une majorité de Français ne lui fait pas confiance. Il y a un os quelque part, mais c’est un autre débat. Faisons confiance aux chiffres officiels, pour une fois.
Il n’en reste pas moins que la nuit n’a pas porté chance à la NUPES (25,66%) qui s’est fait devancer par le parti présidentiel (25,75%). Fanfaronnant sur toutes les chaînes, les candidats, essentiellement d’origine LFI, se félicitaient d’être le premier parti de France. Quel mensonge ! La NUPES n’est pas un parti mais une coalition de 4 partis. Ainsi il faut agréger presque toute la gauche pour atteindre péniblement une deuxième place. Le vrai premier parti de France, que cela plaise ou non, est le Rassemblement national qui atteint 19% des voix sans aucune coalition (ce que l’on pourra regretter, le RN ayant fait cavalier seul et surtout n’ayant entraîné aucune dynamique et aucun espoir auprès de ses électeurs, dans le même esprit mou et non combatif d’une Marine le Pen du débat présidentiel).
Notons que ce lundi matin, dès potron-minet, la NUPES virait complotiste (peut-être à raison, d’ailleurs) en accusant le ministère de l’Intérieur de présenter les résultats de sorte à faire passer Ensemble ! devant la NUPES : lire ici l’article du Figaro.
ALERTE À LA NOUVELLE MANIPULATION DE #DARMANIN
Alors que la #NUPES réalise 6 101 968 voix (soit 26,8%), le ministère de l’intérieur ne lui attribue que 5 836 202 voix (soit 25,7%) pour faire apparaître artificiellement le parti de #Macron en tête.
Allo le Conseil d’Etat ?
— Manuel Bompard (@mbompard) June 13, 2022
Mélenchon (NUPES) peut empêcher Macron (Ensemble !)
d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée
NUPES obtiendrait entre 150 et 190 députés, la droite à l’ancienne entre 50 et 80, quant au RN, il monte encore d’un cran, entre 20 et 45. Mais les élections ne sont pas à la proportionnelle, donc le Système peut respirer : nous sommes toujours, malgré la redéfinition des cartes droite/gauche sous les manœuvres macroniennes, dans la dictature du Parti de l’Alternance, qui est cette fusion du centre avec une fois sa droite, une fois sa gauche. Ce trimaran, très stable, définit la politique française depuis Giscard. Peut-être que la France est un pays bourgeois, finalement, avec des insurrectionnels sur les côtés. N’empêche que les mécontents montent, on l’a vu au premier tour des présidentielles : le bloc antibourgeois fait plus de 50 % des suffrages.
En attendant le deuxième tour, voire un troisième en cas de triangulaire, on notera que Zemmour a été éliminé, et Blanquer aussi. Voilà pour les stars déchues de ce premier tour.
On doit relativiser ce bon score de la gauche, qui dépasse le bloc bourgeois de Macron d’une courte tête : d’abord, cette gauche est une gauche de trahison, et quand on voit qu’elle troque le social pour le climat, qui est un piège politique (et qui en plus est très compatible avec le néolibéralisme), on comprend que même si NUPES bloque la majorité de Macron, cela ne changera pas grand-chose à la dystopie actuelle. Les LFI n’ont-ils pas docilement mis le masque, la muselière, l’étouffoir oligarchique, pendant leur dernière université d’été ?
Quant à la droite, qu’elle soit libérale ou extrême, comme elle n’a pas réalisé d’union, elle ressortira laminée de ce scrutin, ce qui arrange évidemment Macron, qui reste un socialo-sioniste, au fond, disons un post-socialiste, mais libéral, libertaire et antisocial. Alors, que ce soit avec Borne ou Mélenchon, tant que c’est la bande à Leyen, Michel, Lagarde et Scholz qui commande, rien ne changera. La marge de manœuvre française est limitée, sauf pour la casse sociale : là, c’est open bar ! Mélenchon pourra-t-il s’opposer à la destruction des services publics ? À la guerre avec la Russie qui pointe son nez ?
En paroles, certainement. En actes, c’est autre chose : il faudra demander la permission à la Banque ! Silvoplééé…
L’algorithme qui va aider les Français qui ne savent pas quoi voter !
Car la grosse info du jour, c’est l’abstention, historique : 52 % !
L’exemple des députés de la majorité, mais pas que, qui ont voté les lois scélérates de 2020 et 2021, a réduit en miettes la confiance que beaucoup de Français avaient encore dans le système parlementaire. Les représentants du peuple, ceux qui sont ou étaient censés représenter et défendre ses intérêts, ont voté contre lui, contre ses intérêts, contre ses libertés. On ne reviendra pas sur le pass sanitaire, les soignants méprisés, le masque ignoble et toutes les saloperies liberticides, la surveillance généralisée, la censure des RS, le passeport numérique européen, mais le résultat de l’abstention de ce dimanche 12 juin 2022 exprime qu’un pas de plus dans la défiance entre élites politiques et peuple a été franchi.
Finalement, c’est peut-être ça, le vrai résultat : la déchirure.
Un exemple de candidate NUPES : Leslie Mortreux
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation