Dernièrement, notre premier ministre, François Legault, réclama au gouvernement fédéral le rapatriement des pouvoirs exclusifs en matière d’immigration au Québec, et ce, afin d’éviter la « louisianisation » de la province. Sans grande surprise et à ses habitudes, le gouvernement de Monsieur Trudeau refusa catégoriquement les revendications du Québec.
Malgré ce refus clair et non équivoque, Monsieur Legault — protestant qu’il en va de la survie de la langue française dans la province — refusa honorablement de s’agenouiller devant son homologue du gouvernement fédéral.
Ce dévouement de notre premier ministre — que l’on pourrait pratiquement qualifier de duplessisme — fait paraître ce dernier comme un Lévesque ou un Parizeau, se positionnant fermement et sans ambages à la défense du peuple québécois. Or, en réalité, il ne s’agit que d’une turpitude. En effet, en répétant sans cesse que le rapatriement des pouvoirs est nécessaire pour « défendre la langue française », Monsieur Legault tient des propos hautement corrosifs, limitant tacitement l’existence et l’épanouissement de la Nation québécoise à sa langue commune : le français. Pourtant, osons le dire, le peuple québécois, c’est bien plus qu’une langue.
La survie du peuple québécois
En plus d’éviter que le Québec ne devienne l’Acadie ou — encore pire — la Louisiane, le rapatriement des pouvoirs exclusifs en matière d’immigration permettra d’atteindre deux autres objectifs qui sont absolument fondamentaux pour assurer l’ultime survie de notre peuple.
Tout d’abord, le contrôle exclusif des pouvoirs en matière d’immigration permettra au gouvernement de Monsieur Legault d’assurer que la culture historique canadienne-française demeure démographiquement majoritaire au Québec ; tout comme il n’y a pas de Japon sans la culture japonaise, il n’y a pas de Québec sans la culture canadienne-française. La « minorisation » de la culture du peuple fondateur historique d’une Nation — les Canadiens-Français en l’espèce — signe irrévocablement la mort cérébrale de cette dernière.
En second lieu, le contrôle de l’immigration permettra également de s’assurer d’éviter un choc des cultures trop brutal, préservant et maximisant ainsi la cohésion sociale de notre société. Il n’est pas question ici de hiérarchiser les cultures, au contraire, chaque culture se doit d’être célébrée, mais simplement de reconnaître que la différence est vectrice de conflits, et que trop de conflits mènent inévitablement à un manque de cohésion sociale ; il faut viser le juste milieu entre célébrer la différence et maintenir l’harmonie dans notre province.
Deux solutions
Quant aux solutions, Monsieur Legault — en tant qu’autonomiste convaincu — pourrait sortir le « cheuf » qui se trouve en lui et tenir tête au gouvernement fédéral en continuant de réclamer une décentralisation des pouvoirs d’immigration vers le provincial. Cette solution, qui plaira aux fédéralistes, ne représente cependant rien de moins qu’un vulgaire fantasme ; pouvons-nous sincèrement imaginer Justin Trudeau — fervent multiculturaliste et opposant à la conception d’un Canada biculturel — abandonner les pouvoirs d’immigration du fédéral en faveur du gouvernement du Québec?
Finalement, face au refus continuel du gouvernement fédéral de répondre par la positive aux revendications du Québec, François Legault pourrait plutôt sortir le Lévesque qui se trouve en lui, faire renaître de ses cendres la question de la souveraineté-association et réaliser le rêve de ses prédécesseurs : faire du Québec un pays. Face au gouvernement Trudeau, il s’agit vraisemblablement de la seule véritable solution.
Peu importe la méthode que le gouvernement caquiste choisira — la bonne ou la mauvaise — ce dernier ne doit pas reculer ; le rapatriement au Québec des pouvoirs exclusifs en matière d’immigration est un impératif à la survie du peuple québécois. La démographie fait l’Histoire.