L’OTAN et ses alliés ont lancé en mer Baltique l’opération Baltops 2022. Un exercice annuel organisé par le commandant des forces navales des Etats-Unis en Europe. En réponse, la Russie a déployé une vingtaine de bâtiments de guerre pour des manœuvres d’entraînement, dans les eaux de la Baltique.
Quatorze membres de l’Alliance ainsi que pour la première fois, deux pays partenaires de l’OTAN, la Finlande et la Suède, participent actuellement à l’exercice Baltic Operations (BALTOPS 22) mettant en scène plus de 45 bâtiments de guerre, plus de 75 aéronefs et 7 500 personnels militaires. Les manœuvres ont démarré le 5 juin en en Suède, qui, comme la Finlande, a décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, provoquant les critiques de la Russie voisine.
Dans un contexte géopolitique sous haute tension, en pleine guerre en Ukraine, cet exercice d’envergure a immédiatement fait réagir le Kremlin qui a répondu en déployant ses forces navales en mer Baltique. La présence d’une centaine de navires en mer Baltique et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours risque bien de faire monter les tensions entre l’Otan et la Russie.
La Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. La présence militaire de la Russie est par conséquent très importante dans cette région, notamment dans l’enclave russe de Kaliningrad. D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice Baltops.
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Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manœuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.
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« Dans le cadre de ces manœuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad. Selon l’agence Tass, « plus de 20 navires de la flotte russe de la Baltique participent actuellement ces exercices », a rapporté mardi Moscou.
#Coopération | Le détachement de la flottille de patrouille maritime 21F, armant l’ATL2 basé à La Sude, s’est entraîné à la chasse aux sous-marins avec les marines et . Cet exercice interalliés @NATO_MARCOM renforce l’interopérabilité des marines de l’Alliance. pic.twitter.com/ZW1tAoHK1P
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) June 9, 2022
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Le 25 février 2022, soit le jour d’après, TF1 s’intéressait à l’enclave russe de Kaliningrad.
On appréciera la sortie de Biden, reprise par TF1, qui n’a fait sursauter personne, en France, dans le monde politico-médiatique :
« Le président américain Joe Biden s’est déclaré prêt à défendre “le moindre pouce de territoire” de l’Otan » !
Parce que l’Otan est un pays ? Avec un territoire ?
Kaliningrad, l’enclave russe bordée par l’Otan peut-elle envenimer le conflit ?
Sur les côtes de la mer Baltique, entouré des pays membres de l’Union européenne, la Russie possède un territoire militarisé : l’oblast de Kaliningrad. Seule une petite partie de la Pologne et de la Lituanie le sépare de la Biélorussie, l’alliée de la Russie. Pourquoi cette enclave russe au cœur de l’Otan peut-elle jouer un rôle clé dans le conflit ?
C’est un petit territoire coincé entre les pays membres de l’Union européenne. Hautement militarisé, l’oblast de Kaliningrad, au nord de la Pologne et au sud des pays baltes, appartient à la Fédération de Russie. Un emplacement géographique stratégique pour les troupes de Vladimir Poutine, malgré le millier de kilomètres qui sépare cette enclave de Moscou.
L’enclave de Kaliningrad « donne un accès direct à la mer Baltique », analyse pour TF1info Carole Grimaud Potter, professeure de géopolitique à l’université de Montpellier et spécialiste du monde russe.
« La flotte de la mer Baltique, l’une des plus importantes de Russie, y est stationnée. Depuis quelques années, ce territoire a été remilitarisé et pourrait jouer un rôle en raison de sa proximité avec les pays baltes. »
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L’Otan entoure l’enclave
Contrairement à l’Ukraine, cette zone appartient à l’alliance militaire internationale. Jeudi, le président américain Joe Biden s’est déclaré prêt à défendre « le moindre pouce de territoire » de l’Otan. Si Vladimir Poutine a des vues sur les frontières de l’enclave de Kaliningrad, le conflit prendrait alors une autre dimension. « Si Kaliningrad avait l’intention de poser des pressions aux frontières, nous entrerions dans quelque chose de gravissime », avertit Carole Grimaud Potter.
Pour se rendre au sein de l’enclave, « les troupes russes passent par la voie maritime et non terrestre », poursuit-elle.
« Elles ne pourraient pas passer par le corridor, protégé par l’Otan, sans gravement provoquer l’Occident. Les Russes le savent très bien. Toutefois, nous ne pouvons pas mettre de côté les volontés de la Russie de récupérer des zones tampons. Nous serions alors dans une autre configuration puisque les pays baltes et la Pologne font partie de l’Otan. Et l’article 5 donne l’autorisation aux pays alliés de défendre le pays attaqué. »
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