Sophie Crozier, neurologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris, raconte à « l’Obs » son quotidien à l’hôpital, entre fermeture de lits, manque de temps et crainte permanente de commettre une erreur.
« Nous refusons des patients tout le temps, c’est terrible ! En Ile-de-France, 23 % des lits sont fermés dans les services neurovasculaires. A la Pitié-Salpêtrière [dans le 13e arrondissement de Paris, NDLR], nous avons 10 lits fermés sur 18 en soins intensifs et 10 lits sur 30 dans l’unité neurovasculaire (UNV). Or, déjà en temps normal, on ne peut pas accueillir la moitié des personnes qui font un accident vasculaire cérébral (AVC) ! Des centaines d’articles l’ont pourtant démontré : la mortalité et le handicap diminuent de 50 % chez les malades pris en charge dans une unité spécialisée comme la nôtre, plutôt que dans un service de neurologie ou de médecine.
Ces unités, au nombre de 120 sur tout le territoire, ont été créées dans le cadre du plan AVC de 2010, qui avait permis de grandes avancées dans la prise en charge des malades – une prise en charge en urgence, avec un accès direct aux services spécialisés, où exercent des soignants formés et en nombre suffisant. Plus de dix ans plus tard, on régresse, c’est dramatique : les lits ferment faute de personnel, l’accès aux soins – même en urgence – devient difficile, avec des délais trop longs. L’AVC est pourtant la première cause de handicap physique acquis chez l’adulte, la première cause de mortalité chez la femme et la troisième chez l’homme. En France, on compte plus de 140 000 nouveaux cas par an, soit un AVC toutes les quatre minutes. C’est un enjeu de santé publique majeur !
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