Seulement 22 % des Québécois estiment que la loi 96 que le gouvernement Legault a fait adopter est suffisante pour renverser le déclin du français au Québec, selon un récent sondage Léger. Mais le tiers des sondés n’avaient pas d’opinion sur la question.
Le sondage effectué pour le compte du Parti Québécois révèle qu’un très faible pourcentage de la population croit que la réforme de la Charte de la langue est assez solide pour freiner la dégringolade du français sur le territoire Québécois.
« Là, on a un sondage Léger qui démontre clairement que les Québécois pensent également que la CAQ ne va pas assez loin et manque de courage en matière de protection du français », affirme le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon.
Il estime qu’avec cette loi, le premier ministre est « complice d’une éventuelle Louisianiation du Québec ».
Toutefois, près du tiers des personnes sondées, soit 34 %, ne savait pas quoi répondre à cette question. La proportion est élevée.
Pourtant, le débat sur la langue fait rage depuis des mois au Québec.
Chef émotif
Il s’agit néanmoins d’un baume pour le chef de la formation souverainiste, à la suite d’une semaine émotive et des sondages nationaux difficiles.
Lors du dévoilement du monument de Jacques Parizeau, mercredi à l’Assemblée nationale, l’ex-premier ministre du Québec Lucien Bouchard a parlé du PQ au passé.
Mercredi matin, St-Pierre Plamondon a d’ailleurs répondu aux questions des journalistes, la gorge nouée par l’émotion.
« Je suis devenu émotif. À la question : est-ce qu’un jour il sera trop tard [pour la suivie de la nation et l’indépendance] ? Et j’ai été obligé de répondre oui », a-t-il affirmé.
« Je m’explique très mal l’absence du manque de responsabilité vis-à-vis notre destin. »
Appui des francophones
Avec ce coup de sonde, le PQ souhaitait donner un nouveau souffle aux mesures qu’il propose pour la survie du français et qui sont absentes de la loi 96.
« Spécifiquement chez les francophones, il y a un appui très marqué aux cinq mesures structurantes », indique St-Pierre Plamondon.
Par exemple, avant même la répartition des indécis, près de 69 % des francophones croient que la Charte de la langue française (loi 101) doit être appliquée aux cégeps.
La loi 96 impose de suivre trois cours de français ou trois cours de français langue seconde. Elle plafonne également le nombre de places dans les cégeps anglophones.
Le PQ a voté contre la loi, réclamant carrément l’application de la loi 101 au niveau collégial.
Près de 75 % des francophones sont en faveur avec la mise en place de cibles et d’indicateurs précis sur la situation du français et 66 % pour que la maîtrise du français soit une condition obligatoire pour tous les immigrants économiques avant leur arrivée.
« Pour nous, c’est un signal qui est important. Il ne faut pas lâcher », a dit St-Pierre Plamondon.
« Il faut continuer de réclamer des mesures qui garantissent notre pérennité linguistique et culturelle. »
La culture importante
D’ailleurs, en culture, 66 % des répondants sont en faveur de la mise en place d’un Bureau de promotion du contenu québécois comme le propose la formation de PSPP.
Ce dernier aurait comme mandat de faire la promotion des productions québécoises auprès des grandes plateformes télévisuelles numériques mondiales, comme Netflix et Amazon Prime.
Le but serait d’augmenter le nombre de téléséries et de films québécois qui s’y retrouvent. Chez les francophones, cet appui grimpe à 71 %.
À votre avis, est-ce que la loi 96 adoptée récemment par l’Assemblée nationale du Québec pour protéger la langue française est suffisante pour renverser la tendance du déclin du français au Québec ?
Oui: 22 %
Non: 44 %
Ne sait pas: 34 %
Êtes-vous en faveur, ou opposé, aux mesures suivantes pour protéger et promouvoir le français au Québec ?
Que soit mis en place un Bureau de promotion du contenu québécois, qui aurait comme mandat de faire la promotion des productions québécoises auprès des grandes plateformes télévisuelles numériques mondiales (Netflix, HBO, Apple TV, Amazon Prime Video, etc.) ?
Pour : 62 %
Contre : 22 %
Ne sait pas : 16 %
Que soit mesurée l’évolution de la situation du français au Québec par la mise en place de cibles et d’indicateurs précis ?
Pour : 62 %
Contre : 21 %
Ne sait pas : 17 %
Que la maîtrise du français soit une condition obligatoire pour tous les immigrants économiques avant leur arrivée ?
Pour : 55 %
Contre : 31 %
Ne sait pas : 15 %
Que la Charte de la langue française (loi 101) soit appliquée aux cégeps ?
Pour : 55 %
Contre : 30 %
Ne sait pas : 15 %
Que le statut de ville bilingue soit retiré aux villes comptant moins de 30 % d’anglophones dans leur population ?
Pour : 43 %
Contre : 35 %
Ne sait pas : 23 %
Méthodologie : Sondage web réalisé par Léger pour le compte du Parti Québécois du 27 au 29 mai 2022 auprès de 1004 Québécois pouvant s’exprimer en français ou en anglais. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1004 répondants est de plus ou moins 3 %, et ce 19 fois sur 20.
►Vous aimeriez vous aussi répondre à des sondages? Inscrivez-vous à LEO, le panel de Léger : https://bit.ly/3raMw62
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec