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par Anna Lucciola.
En appelant pour de nouvelles sanctions sur la Chine, les politiciens allemands sabotent les négociations du Haut Commissaires pour les Droits de l’homme, Michelle Bachelet, et menacent l’industrie allemande.
Une importante association d’entreprises allemandes a explicitement mis en garde contre des nouvelles sanctions imposées à la Chine. Quiconque demande de telles sanctions doit être conscient de l’extrême importance du marché chinois pour l’industrie allemande, a déclaré le président de la Fédération de l’Industrie Allemande (BDI), Siegfried Russwurm. Intensifier la guerre économique contre la République populaire pourrait infliger de sérieux dommages additionnels à l’économie allemande, qui – directement ou indirectement – a déjà été affectée sévèrement par les sanctions contre la Russie. Les politiciens et les médias allemands qui demandent couramment de nouvelles sanctions – en réaction à la récente publication de documents alléguant des violations des droits de l’homme en Chine dans la région du Xianjiang. De plus, pour la première fois, le gouvernement allemand a pris des mesures pour rendre les nouveaux investissements en Chine plus difficiles, en refusant les mesures soutenues par les anciennes normes. Le débat sur les nouvelles sanctions a été lancé alors que le Haut commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a achevé des premiers résultats positifs dans les négociations avec la République populaire de Chine.
Le dialogue à la place des campagnes
Pendant le week end, le Haut Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a présenté les principaux objectifs et les résultats de sa mission de six jours en Chine, qui l’a également amenée dans la région nord-ouest du Xianjiang. Bachelet a souligné que le but de sa visite n’était pas une investigation détaillée de la situation des droits de l’homme sur place, mais d’avoir des « discussions directes » non seulement avec le président Xi Jinping, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi ainsi que des représentants du Xinjiang Uyghur Autonomous Region (XUAR) mais aussi avec des représentants du pouvoir judiciaire et des autorités chargées de faire respecter la loi. Elle a également rencontré des militants d’ONG : « La Chine a une tradition d’engagement de la base », Bachelet a noté. Le haut commissaire des Nations unies a bien accueilli la modification des lois protégeant les droits des femmes, infligeant des peines plus sévères pour le harcèlement sexuel et condamnant la violence domestique. Elle a aussi mis en valeur les remarquables réussites de l’éradication de la pauvreté. Bachelet a émis une critique sur le fait que, bien que la récente ratification de deux conventions internationales sur le travail forcé soit un point de départ important, leur mise en place doit être désormais surveillée et les violences doivent être prévenues.
« Des échanges substantiels »
En ce qui concerne la situation dans le Xinjiang, Bachelet a souligné le fait que bien que le terrorisme a un impact terrible sur la société – le Xinjiang a été longtemps le berceau de la meurtrière terreur djihadiste – les réponses contre-terroriste du gouvernement « ne doivent cependant engendrer des violations des droits de l’homme ». Elle a soulevé des « questions et des préoccupations » sur les mesures officielles de contre-terrorisme et de dé-radicalisation et « leur large application » contre les minorités musulmanes.
Dans ce contexte, le manque de contrôle judiciaire indépendant sur ces mesures a également été discuté. Bachelet a également dit que le gouvernement de Beijing l’avait assurée que le système de Centre d’enseignement et de formation professionnelle (VETC) – le nom officiel des camps fortement critiqués en Occident – a été « démantelé ». Elle a « encouragé » le Gouvernement à entreprendre une inspection de toutes les mesures contre-terroristes. Ils se sont mis d’accord pour établir un engagement régulier entre le Bureau des Droits de l’Homme des Nations unies et le gouvernement de Chine et d’établir un groupe de travail pour faciliter « des échanges substantiels et une coopération » dans le futur. Beijing a accepté d’inviter des Hauts responsables du Bureau des Droits de l’Homme des Nations unies.
« Une erreur »
Alors que le rapport de Bachelet – sa visite était la première par un commissaire aux Droits de l’Homme des Nations unis depuis 17 ans – promet au moins des progrès dans les discussions entre les deux parties, sa visite a été systématiquement torpillée par l’Occident. Le porte-parole du département d’État américain a dit mardi que la visite de Bachelet en République populaire de Chine était « une erreur ». Le même jour, des documents et des images ont été publiés qui semblent donner une certaine crédibilité – au moins en partie – à la torture dans les camps du Xinjiang, pendant que d’autres images publiées montrent simplement des mesures d’entrainement de la police. De plus, l’authenticité de certains documents soulève pour le moins des questions. Le ministre des Affaires étrangères allemand, Annalena Baerbock, en réaction à la publication de ces documents, a augmenté la pression de Berlin sur Beijing en demandant dans une conférence vidéo à son homologue chinois Wang Yi que le gouvernement chinois exprime publiquement sa position. Le secrétaire d’État Antony Blinken a questionné à nouveau la visite de Bachelet pendant le week-end, disant qu’il « s’inquiétait » qu’elle aie été « manipulée ». Ainsi, pour la deuxième fois en peu de temps, les pouvois occidentaux ont saboté des efforts des Nations unies en vue d’obtenir une désescalade et une médiation sur un conflit aigu par le biais de négociations.
Le prochain tournant décisif
Ce n’est pas tout. En Allemagne, des politiciens et des médias ont commencé à intensifier encore les tensions déjà grandissantes entre l’Occident et la Chine en demandant que soient imposées de nouvelles sanctions. Mercredi déjà, Reinhard Butikofer (les Verts), à la tête de la délégation sur la Chine du Parlement européen, a déclaré que les sanctions européennes imposées à la République populaire de Chine en mars 2021 avaient été des « sanctions de croisière », et qu’il était temps « de passer à la vitesse supérieure. Des fonctionnaires de premier plan doivent être ciblés ». De plus, il faudrait insister pour que des entreprises allemandes « se retirent du Xinjiang » ; ce qui ne devrait pas être un problème ; après tout, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, « de nombreuses entreprises européennes se sont retirées de Russie ». Le ministre de l’Économie de l’Allemagne, Robert Habeck, a confirmé peu après que bien que la République populaire de Chine soit un partenaire commercial important, le gouvernement allemand cherche toujours à réduire sa dépendance commerciale avec la Chine. Samedi dernier, le Spiegel Online, un des plus grand portail en ligne de l’Allemagne, a appelé à un « tournant dans la politique de l’Allemagne et de l’Europe envers la Chine » : « Des sanctions contre les criminels de Chine ! »
« Pour des raison de Droits de l’Homme »
Le gouvernement allemand a commencé à initier les premières étapes concrètes – encore en dessous du niveau des sanctions – avec l’objectif de rendre les investissements allemands en Chine encore plus difficiles. Comme cela a commencé à être su à la fin de la semaine dernière, le ministre de l’Économie allemand a refusé d’approuver « quatre demandes » faites par une entreprise allemande pour une « extension de garantie d’investissement » de routine pour de coûteux projets en Chine. Selon les rapports, le Group Volklwagen serait l’entreprise en question. Comme cela a été confirmé par le ministère, le refus sera maintenu « pour des raisons de droits de l’homme ». Les accusations se concentrent sur l’usine Volkswagen dans le Xinjiang. Le groupe allemand n’a pas l’intention d’investir dans l’usine du Xinjiang, mais plutôt dans d’autres zones. Néanmoins, un lien avec cette usine ne peut être exclu, selon le ministre de l’Économie, ce qui est suffisant pour rejeter la demande de garantie d’investissement.
Volkswagen, il a été rapporté, s’en tiendra à son plan d’investissement.
« Les conséquences seraient dramatiques »
En ce qui concerne les appels éventuels à des sanctions plus étendues sur la Chine, la Fédération de l’Industrie Allemande (BDI) s’exprime maintenant publiquement : « si nous faisons des affaires seulement avec les démocraties libérales », le président du BDI Siegfried Russwurm met en garde, « alors le monde sera un endroit plutôt petit pour la nation exportatrice allemande ».
En fait, les sanctions contre la Russie, avec leurs effets directs et indirects, endommagent déjà les bénéfices de l’industrie allemande. Les experts n’excluent pas des dommages structurels et même la perte entière d’industries essentielles. Comment, dans ces conditions, de nouveaux effondrements pourraient être évités en cas de renouvellement de sanctions sur la Chine, reste totalement inconnu. La branche automobile, par exemple, un secteur clé de l’industrie allemande, vend en moyenne un tiers de ses voitures en République populaire. Quiconque veut sérieusement imposer de nouvelles sanctions à la Chine doit être conscient de l’extrême importance du marché chinois pour l’industrie allemande, Russwurms met en garde : « les conséquences seraient dramatiques ».
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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