Jean-Michel Gurret 10,6 k abonnés
Source : Youtube
ON NE PARLE PAS DES CHOSES QUI FÂCHENT
on ne parle pas des choses qui fâchent.
J’entends beaucoup cette phrase en ce moment, dans les familles et des groupes de travail, depuis l’histoire du Covid quand nous voulons évoquer nos questionnements sur les décisions et actions des gouvernements, et ceux sur la dangerosité de certaines substances.
Mais, personne ou peu de personnes ne veulent entendre, ne veulent savoir. Outrage, affront pour une infirmière qui veut protéger, sauver du pire !
Outre cet aspect-là, cette injonction me met mal à l’aise et en en colère.
Je considère qu’elle coupe la relation de confiance.
Bien sur, nous ne pouvons parler de tout avec tout le monde, et de n’importe quelle façon. Il est nécessaire de prendre le temps de se connaitre. Cependant, c’est peut-être aussi, en abordant certains sujets délicats que l’on peut tisser une réelle relation de confiance ?
L’être humain vit-il alors dans sa bulle, dans un certaine routine quotidienne : métro, boulot, TV, dodo, et à se répéter les mêmes pensées en boucle ?
Quelle tristesse alors !…
C’est vraiment triste de voir que les humains ne sont pas capables de parler des choses qui les dérangent. Je ne vois pas comment les problèmes peuvent être résolus dans ces conditions-là.
Au royaume des aveugles, les borgnes sont-ils rois ?
Un jour, dans un hall de gare, je parcourais un livre, qui parlait de psychothérapie, et qui notait que 13 % environ des personnes avaient suivi une thérapie. Je trouvais cela intéressant comme donnée, et je jugeais que c’était peu.
L’histoire du covid nous montre vraiment comment fonctionne certaines personnes et nous dévoilent leur face cachée, en ne voulant pas parler de choses qui fâchent.
Cela en dit long, surtout pour une thérapeute, qui entend parfois derrière les mots.
Nous souffrons tous plus ou moins de traumatismes plus ou moins graves de notre enfance, ou notre vie d’adulte. Chacun est différent et y réagit de façon unique. Chacun fait comme il peut, trouve sa voix de résilience, ou au contraire reste emmuré dans un silence mortifère ou se cache derrière un masque social.
Mais, ne serait-il pas venu le moment de ré-ouvrir certains dossiers qui fâchent de notre histoire individuelle et collective, et de notre histoire mondiale pour la considérer de différents angles ?
J’ai travaillé avec un psychiatre qui disait « les bons secrets, il faut les taire et les mauvais les dire » …
ON NE PARLE PAS DES CHOSES QUI FÂCHENT
Alors, c’est à chacun de faire le tri, de « séparer le bon grain de l’ivraie »
Notre cerveau enregistre tous nos souvenirs, des souvenirs appartement parfois à nos aïeux…Cela peut être la confusion dans notre esprit et on ne sait plus ce qui est réel ou non, ce qui nous appartient ou non.
Il est bon alors de s’arrêter, de faire un pause et de ranger nos affaires, avec l’aide d’un professionnel si besoin. Il nous écoute de façon neutre et empathique. Il peut nous aider à y voir plus clair.
Quand il y a eu traumatisme dans l’enfance, c’est que cela a dépassé nos facultés d’adaptation et alors l’être humain est comme sidéré, dissocié, (l’intellect d’un coté, les émotions de l’autre, coupure avec son corps…) donc, c’est comme si sa mémoire était bloquée à ce moment-là, et il ne faut y toucher, y aller voir, ou aller dire par risque de submersion émotionnelle.
Donc, l’être humain traumatisé s’adapte par l’évitement, le refoulement, le détournement et une prescription aux autres « on ne parle pas des choses qui fâchent ». C’est un mécanisme de survie.
Mais, jusqu’à quand ?
Les plaies à l’âme font toujours mal et le corps s’exprime avec ses maux : maladies, comportements addictifs (alimentation, drogue, alcool, tabac, médicaments…), et risque d’accidents, de violences envers soi-même ou les autres.
Pour un psychothérapeute, la Loi est l’interdit de l’inceste et l’interdit du meurtre. Donc, la Loi devrait-être inviolable. Et pourtant ?…
Comme la violation de cette Loi est impensable, faisant partie de notre humanité profonde, il n’y aurait pas de mots pour décrire ce genre d’atrocité. C’est peut-être aussi pour cela que le chemin des mots est barré ?
Bonne nouvelle, depuis l’an 2000, il existe des thérapies, dit de la 4éme vague, ( les 3 premières étant celles de la psychanalyse, les thérapies comportementales, et les thérapies humanistes) davantage adaptées aux traumatismes : EMDR, EFT, l’ensemble des thérapies énergétiques, Somatic Experiencing®,…) qui peuvent nous aider à reprogrammer nos cellules, afin que les événements ne soient plus traumatiques mais représentables sous forme de mots ou d’expression artistique pour trouver un chemin de résilience.
Continuons notre recherche. Je lis dans mon dictionnaire d’étymologie du français1, que le mot « fâcher » a pour origine les mot latin fastus : « air orgueilleux » d’où fastidium, « dédain », fastidiosus, qui fait le dégouté, et « qui provoque le dégoût ».
C’est fort en sens, en émotion. En exprimant cette expression, ce n’est peut-être pas à l’interlocuteur qu’il parle dans le présent, mais à l’agresseur dont il a été victime, dans le passé ou répète une formule de ses éducateurs ?
1 Dictionnaire Etymologique du français. Jacqueline Picoche. Le Robert. 1992
ON NE PARLE PAS DES CHOSES QUI FÂCHENT
Nos émotions et nos sensations désagréables sont toujours le signe de besoins insatisfaits dont il est nécessaire de prendre conscience et soin pour trouver différents moyens non-violents et créatifs pour les satisfaire.
L’expression des émotions ne fait pas ou peu de notre éducation occidentale. Il fallait être des enfants sages et parfaits, obéir à nos parents et au maitre d’école, pour se faire aimer ou ne pas ennuyer nos parents qui en faisaient déjà beaucoup pour nous…
Cher lecteur, je vous invite vivement à lire ou relire les livres d’Alice Miller à ce sujet : – C’est pour ton bien »,
– La connaissance interdite »,
– La souffrance muette l’enfant «
Un peuple qui ne se met pas en colère est un peuple soumis à ses peurs, non conscientisées, et esclave de son passé. Donc, il le répète jusqu’à cela casse et que le cerveau comprenne que c’est un chemin de mort et non de vie.
Dans un avenir proche, j’espère pouvoir aider avec des thérapeutes expérimentés et ouverts de coeur et d’esprit, un maximum de personnes à exprimer leur colère refoulée, ainsi que leur peur, afin que ces émotions ne deviennent pas mortifères ni violentes mais plutôt une énergie de Vie, afin de refaire société ensemble, pour un monde davantage dynamique, vivant, vrai, riche et plein de couleurs.
Je dédis cet article à toutes les victimes d’attentats, de violences familiales, de violences psychologiques, de manipulation de masse…
De tout cœur, prenez soin de vous.
Claire BAUDIN, personne Source principale d’un centre de Santé globale.
Claire BAUDIN, personne Source principale d’un projet solidaire en Santé : 06 88 09 23 81
www.psycho-ressources.com/claire-baudin.html
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