Laurence Godin-Tremblay.
Par Geneviève De Vriendt (Campagne Québec-Vie) — Photo : Église catholique à Montréal/YouTube
Témoignage de Laurence Godin-Tremblay sur l’euthanasie de sa grand-mère
C’est facile de parler d’euthanasie à l’abstrait et de critiquer sa propagation, mais concrètement que signifie la perte d’un être cher par le moyen de l’aide médicale à mourir ?
Dans son témoignage sur la mort de sa grand-mère par euthanasie, une mère et doctorante en philosophie, Laurence Godin-Tremblay, révèle la réalité déchirante de cette pratique qui est considérée « libératrice » aujourd’hui mais qu’elle appelle à juste titre, « une pratique qui n’est ni vraie, ni charitable, qui ne conduit pas à l’amour ».
Au cours de son témoignage, Mme Godin-Tremblay s’appuie sur des principes philosophiques, sur des raisonnements logiques pour conclure que « L’aide médicale à mourir est fondamentalement un mensonge, une chose fausse. »
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« Le médecin s’est présenté vraiment comme un humaniste et nous disait que c’était un acte d’humanité. Mais il n’y a rien de plus mensonger selon moi parce que cette pratique ce qu’elle dit, ce qu’elle sous-entend, c’est que l’être humain n’est qu’un animal, c’est-à-dire que les souffrances physiques font en sorte que sa vie n’a plus de sens… Cette vie spirituelle, cette vie rationnelle, n’existe pas dans l’euthanasie donc ce qui est vraiment humain en nous est éliminé… c’est un peu paradoxal d’appeler cela un acte d’humanité », rappelle-t-elle.
La jeune mère soulève aussi l’incohérence d’appeler l’euthanasie un « acte de compassion ». « On sait que compatir ce n’est pas encourager la personne à se suicider mais c’est de lui dire : “Je vais t’accompagner dans ce que tu traverses, je vais t’accompagner dans les épreuves.” Il y a là une contradiction patente dans notre société. »
Une autre contradiction de l’euthanasie que la doctorante développe est celle du courage qu’on attribue à ceux qui choisissent de se faire tuer.
« On a dit que ma grand-mère était courageuse de demander l’AMM… pourtant le médecin nous a dit : “Étant donné la peur de la souffrance de votre grand-mère, on a accéléré le processus.” La similarité ici c’est que on trouve courageux les gens qui vont au-devant de la mort. On trouve courageux le soldat qui accepte de mourir pour sauver sa patrie. Mais un soldat qui accepte de mourir pour sa patrie le fait pour un plus grand bien… Dans l’euthanasie les gens acceptent de mourir pas pour un plus grand bien ; il n’y a rien à sauver, il n’y a personne à délivrer. Je pense que c’est un choix essentiellement motivé par la peur, par l’impression que les gens ne seront pas là, que la souffrance va être insurmontable. »
Voilà une triste réalité qui démontre à quel point la souffrance est devenue taboue, alors que selon cette femme témoin dans une lettre écrite à sa grand-mère « La souffrance donne l’impression d’un océan sans fin. Et pourtant, au bout de cet océan se trouve comme un nouveau continent. Plus beau, plus grand, plus vaste. » Elle affirme sincèrement : « J’aurais voulu te témoigner de mon espérance. J’aurais voulu te dire que, pour moi, la souffrance ne rend pas nos vies indignes. » Et pourtant l’euthanasie est faussement appelée une mort « digne ».
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