L’ancien patron d’Assu 2000 a notamment fait appel à un commando de trois hommes, dont un ancien membre du GIGN, pour intercepter une vidéo le montrant dans un lit avec une jeune fille de 14 ans.
Placé depuis samedi en détention provisoire pour « traite d’êtres humains mineurs », « viols sur mineures » ainsi que « recours à la prostitution de mineures », Jacques Bouthier, une des plus grandes fortunes françaises, n’est pas le seul à être poursuivi par la justice dans ce dossier.
À ses côtés, cinq autres personnes ont été mises en examen, dont un ancien membre du GIGN qui aurait été embauché pour récupérer une vidéo compromettante.
Deux hommes exerçant dans son univers professionnel
Pour comprendre le système qui s’est mis en place autour de Jacques Bouthier dans cette affaire, il est nécessaire de revenir sur une vidéo, à l’origine de la procédure judiciaire en cours. L’ancien patron d’Assu 2000 est poursuivi car il est soupçonné d’avoir eu des relations sexuelles avec au moins deux mineures. Une, âgée aujourd’hui de 22 ans, qu’il logeait en banlieue parisienne et qui a informé la police, et une adolescente de 14 ans.
Quand elle s’est rendue auprès des forces de l’ordre en mars dernier, la plaignante de 22 ans avait en sa possession une vidéo pour appuyer son témoignage, montrant Jacques Bouthier au lit avec sa victime présumée de 14 ans. Selon les informations de BFMTV, le septuagénaire s’était bien rendu compte au moment des faits qu’il était filmé, mais avait laissé la jeune femme de 22 ans repartir avec son téléphone pensant qu’il exerçait sur elle encore une sorte d’emprise.
Ce n’est qu’après-coup qu’il s’est mobilisé pour récupérer le document. Pour ce faire, il a mis sur pied un commando composé de trois hommes, chargés d’exfiltrer la jeune femme de 22 ans et de lui extorquer la vidéo.
Dans ce commando, on retrouve deux hommes qui gravitaient dans l’univers professionnel de Jacques Bouthier, sans pour autant qu’on sache s’ils étaient salariés d’Assu 2000. Ces deux hommes ont été émis en examen et placés en détention provisoire pour « non-dénonciation d’agressions sexuelles » et « participation à une association de malfaiteurs en bande organisée en vue de commettre un enlèvement et une séquestration ».
Un ancien du GIGN
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Avant d’être « embauché » par Jacques Bouthier, l’homme était donc un ancien du GIGN. Il y est arrivé au début des années 90, et l’a quitté au début des années 2000. Il était spécialisé dans les opérations maritimes et était plongeur. Il a progressivement gravi plusieurs échelons du GIGN, jusqu’à devenir chef de groupe, encadrant 15 personnes.
Ses anciens collègues décrivent un homme au physique impressionnant, près de 2 mètres et pesant plus de 110kg, si bien que son surnom était « Le Gros ». Ils ajoutent que c’était une « bonne pâte », toujours prêt à rendre service. Il aurait participé à de nombreuses opérations de libération d’otages, d’interpellation de forcenés, de terroristes… Et aurait même été décoré pour cela.
Après avoir quitté le GIGN, l’homme a rejoint la banque Rothschild, où il exerçait en tant que responsable de la sécurité, comme le confirme son profil Linkedin consulté par Le Point. La banque Rothschild a d’ailleurs réagi auprès de nos confrères à la mise en examen dans cette affaire de leur employé, déclarant : « À la suite de la révélation de cette information, l’entreprise a pris toutes dispositions pour mettre un terme à sa collaboration ».
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