par Philippe Rosenthal.
Après le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine, des mercenaires étrangers ont commencé à affluer soit à la recherche de salaires élevés, soit pour des raisons politiques et idéologiques.
Cela concerne d’anciens militaires professionnels et des combattants expérimentés de sociétés militaires privées qui ont obtenu une expérience du combat en Afrique et au Moyen-Orient. Il y a, aussi, des étudiants naïfs n’ayant jamais tenu une arme. Selon le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, 20 000 combattants étrangers se sont enrôlés en Ukraine. Dans un proche avenir, ils devraient venir en provenance d’autres pays en Ukraine.
Selon des informations, les missions diplomatiques et consulaires ukrainiennes à l’étranger recrutent des mercenaires dans le monde entier. Le 25 février, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a, en effet, exhorté les citoyens de pays européens à venir se battre en Ukraine contre la Russie. Observateur Continental signalait que l’ambassade d’Ukraine à Paris organise le transfert de ces volontaires français pour accéder au territoire ukrainien et aux zones de combats et posait la question : « Est-ce que le recrutement de Français pour combattre en Ukraine est légal ? »
Selon le journal colombien El Espectador, les Ukrainiens sont également assistés dans cette affaire par les missions diplomatiques de plusieurs pays européens. Camilo Sánchez, l’un des ex-soldats colombiens, qui prévoit de s’enrôler dans la légion de l’armée ukrainienne, a déclaré dans un entretien accordé à ce média qu’après les annonces faites par Volodymyr Zelensky, un groupe d’anciens membres de l’armée colombienne a contacté l’armée ukrainienne pour démarrer le processus [de recrutement]. Le quotidien colombien rajoute : « Cet ancien militaire [dont le nom a été changé par la rédaction] fait partie d’une entreprise créée autour de la guerre. Une industrie qui, en gros, cherche à profiter de l’expérience militaire de milliers de soldats colombiens pour la mettre au service de nations étrangères qui leur offrent de meilleurs salaires que ceux qu’ils peuvent gagner en Colombie ». Quand ils arrivent sur le territoire ukrainien, le « quartier général de coordination régional » de la soi-disant Légion internationale pour la défense territoriale de l’Ukraine dispatche des mercenaires étrangers en fonction des besoins dans diverses zones de combat.
El Espectador cite une organisation regroupant des volontaires pour l’Ukraine : Con Ucrania. Cette organisation compte des bénévoles, pour la plupart Ukrainiens, résidant dans différentes villes d’Espagne telles que Madrid, Malaga, Barcelone, Valence et Murcie. Le quotidien colombien s’est entretenu avec un membre de ce groupe de volontaires qui a traduit de l’ukrainien vers l’espagnol les exigences exigées par le gouvernement européen pour cette question. « Depuis que j’ai publié la traduction officielle, plusieurs colombiens m’ont contacté », a-t-il rapporté, rajoutant : « Des volontaires du Mexique, du Nicaragua, de Bolivie, entre autres, m’ont écrit ».
De nombreux volontaires avaient quitté précipitamment le territoire ukrainien après une frappe de missile par les forces armées russes contre le centre de mercenaires étrangers sur le terrain d’entraînement de Yavorov dans la région de Lvov. Comme le média international allemand, la Deutsche Welle, l’affirme, relatant des sources occidentales, « 20 000 combattants étrangers se sont enrôlés pour combattre en Ukraine ». Selon la Russie, Kiev n’a attiré qu’environ 7000 mercenaires de différents pays et il en reste aujourd’hui moins de 5000, a déclaré aux journalistes le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
Déjà, en mars, le recrutement s’est resserré car ils ont commencé à ne prendre que ceux qui avaient une expérience militaire : « Envoyer des volontaires non formés au front devient plus un obstacle qu’une aide ». En avril, l’Ukraine a annoncé l’arrêt temporaire du recrutement afin de trier les volontaires n’ayant aucune formation militaire.
Igor Konachenkov a indiqué que la grande majorité des mercenaires sont désormais répartis dans le cadre de groupes ukrainiens dans les villes de Kiev, Kharkov, Odessa, Nikolaev et ou étaient dans Marioupol. La Russie surveille tous les aspects de leurs activités et la réaction de l’Ukraine.
L’Ukraine est mécontente de la formation des mercenaires. Ils ont une formation militaire médiocre. Les commandants ukrainiens sont sous le choc. En raison d’une mauvaise formation militaire, les mercenaires sont perdus dans des conditions de combat réelles et ne savent pas se battre.
Par conséquent, certains rentrent chez eux. De nombreux ressortissants étrangers, qui sont venus dans le pays, n’étaient absolument pas préparés à ce qui les attendait. Certaines des recrues n’ont rien de plus qu’une simple expérience de chasse et des compétences de survie de base. Cependant, pour l’Ukraine, ces mercenaires sont utiles car ils sont jetés dans les combats afin de préserver l’armée ukrainienne bien entraînée.
Des mercenaires étrangers se sont précipités en Ukraine en prévision d’argent facile et d’autres bonus, mais cela ne s’est pas du tout déroulé comme prévu. Il y a eu des problèmes avec les paiements. Souvent, ils ne reçoivent pas d’argent.
L’Ukraine est agacée de voir que les mercenaires aiment les réseaux sociaux, mais dans une guerre, ils n’aident pas. Ils peuvent, au contraire, rendre un mauvais service. Ainsi, les mercenaires publient des messages qui discréditent l’armée ukrainienne.
Les mercenaires en provenance des États-Unis représentent environ 500 personnes. Pour le Royaume-Uni, on a environ 300, d’Afghanistan environ 2500. Plus de 1500 de ces mercenaires ont été éliminés. Et, 900 sont rentrés à la maison. Pour ce qui concerne les mercenaires venus de France, au total, 164 mercenaires ont été enregistrés sur le territoire de l’Ukraine. Parmi ceux-ci, 24 sont décédés et 13 sont rentrés chez eux. Il reste maintenant 127 mercenaires dont 15 personnes avec des passeports ukrainiens issues de la Légion étrangère.
Tous les chiffres sont approximatifs. Les informations proviennent des services spéciaux de la DRN et de la LNR. Selon le ministère russe de la Défense, près de 7000 mercenaires étrangers de 63 États ont déjà été amenés en Ukraine. La plupart d’entre eux venaient de Pologne, du Canada, des États-Unis et de Roumanie. Dans un proche avenir, ils devraient arriver à Kiev en provenance d’autres pays.
Deux sociétés françaises recrutent des mercenaires pour la guerre en Ukraine. Amarante est un opérateur de référence sur le marché français de la sécurité qui permet aux entreprises d’aborder les problématiques liées aux risques en amont de leurs projets et de mettre en œuvre des solutions sur le terrain, notamment en zones hostiles. Amarante International a tweeté : « [Ukraine] Dans la nuit du 23 au 24 février, Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une « opération militaire spéciale ». Les troupes russes massées aux frontières ukrainiennes ont ensuite fait mouvement en territoire ukrainien à partir du Donbass, de la Biélorussie et de la Crimée » ; « Dans ce contexte volatile, les analystes d’Amarante assurent une veille en temps réel de la situation dans la région. Vous souhaitez bénéficier d’un suivi en temps réel et d’un appui à la prise de décision face à la situation ? Ecrivez-nous ». La société Geos, le leader français de l’intelligence économique, qui veut venir défier ses rivaux anglo-saxons, est aussi active sur les théâtres des opérations en Ukraine en proposant son savoir-faire.
source : Observateur Continental
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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