Arthur Sapaudia : Les élections ! Qu’en dire a posteriori ?
Jean-Michel Vernochet : Rien que du prévisible. Cela n’empêchait pas d’espérer… un miracle. Mais de nos jours les miracles se font de plus en plus rares.
Disons que le Système comporte peu de failles exploitables. Il est bordé, verrouillé de tous les côtés. Les élections sont d’abord fortement orientées par les sondages, puis, in fine, remodelées via d’astucieux trucages. Ne pas oublier que les serveurs du ministère de l’Intérieur français sont selon toutes apparences hébergées aux États-Unis.
Reste que l’homonculus politique a été réélu avec 38,52 % des inscrits (soit moins de 4 électeurs sur dix). L’Élyséen, petit bonhomme par la stature politique est néanmoins doté d’un immense pouvoir de nuisance. Il porte la belligérance et la ruine au bout des lèvres. Ses supporteurs vont vite s’en apercevoir pour leur plus grand préjudice tant à l’intérieur (retraites/passeport sanitaire numérique européen dans la seringue, tec.) qu’à l’extérieur. M. le Drian – qui devrait quitter ses fonctions incessamment sous peu – à beau nous répéter que nous ne sommes pas en guerre contre la Russie… en fait si et dans ce cas le « en même temps » ne marchera pas très longtemps.
Vous suggérez que le Macron nouveau ne va plus se sentir pisser et que tout va aller de mal en pis ?
Oui, surtout actuellement au plan extérieur. De toute évidence nous nous enfonçons dans la crise ukrainienne. Après la chute du complexe Azovstal à Marioupol, nous devrions entrer dans une nouvelle phase de l’Opération spéciale avec un redéploiement vers Odessa et la Transnistrie des forces russes ainsi rendues disponibles. Attendons-nous alors à une guerre de moyenne intensité qui pourrait impliquer indirectement certains membres de l’OTAN particulièrement va-t-en-guerre. Pourquoi ne pas imaginer le torpillage anonyme, dans les eaux internationales, d’un transport d’armes ? Pourtant M. Macron fait le beau. Il annonçait à Ouest-France le 22 avril, qu’il s’apprêtait à livrer à Kiev des canons automoteurs Caesar et des missiles antichars Milan (le presque équivalent du Javelin américain ou du Panzerfaust allemand)… Citation : « Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge qui est de ne pas entrer dans la co-belligérance ». Mais enfin, soyons sérieux, nous y sommes en plein dans la co-belligérance puisqu’en livrant des armes nous participons de facto, activement, sans aucune équivoque, au conflit, à sa poursuite voire à une dangereuse escalade…
L’acheminement des Caesar, de l’artillerie lourde de 155mm d’une portée de vingt à trente Km, serait « en cours ; ils seront livrés dans les prochains jours » ainsi que « des milliers d’obus », selon l’Élysée. Rigolo connaissant le déficit – voire la pénurie – de munitions de l’Armée de terre qui n’aurait en dotation qu’à peine trois jours d’autonomie ! Et puis le nombre de systèmes livré est en réalité connu : douze obusiers sur les 76 que nous possédons… la France est une puissance militaire lilliputienne. Macron cannibalise Pierre, pour mal-habiller Paul ! Au préalable une quarantaine de militaires ukrainiens devrait être formée en France à leur service… Cent millions d’euros de matériels auraient déjà été livrés… Au reste, tout cela ressemble fort à un effet d’annonce, celui de la grenouille voulant atteindre la taille d’un bœuf.
Et l’Amérique bonne conseillère ?
Plus sérieux, le gâteux Biden se prévaut de libéralités d’un montant de 3 mds de $. Il en annonce 33 au total. De quoi faire durer le conflit indéfiniment sans aucun dommage pour l’État judéo-protestant puisque le champ de bataille, comme au temps de la Guerre Froide, devient potentiellement l’Europe elle-même…
Au reste, ces dépenses sont du bénéfice presque net pour le complexe militaro-industriel américain ! Raytheon, Lockheed Martin et l’industrie de l’armement en général voient avec la crise ukrainienne pleuvoir une pluie interrompue de dollars presque aussi abondante que la manne céleste récoltée par Pfizer avec son vaccin à ARN messager quasi imposé à tous les habitants de la planète… saloperie que l’on sait à présent parfaitement inutile, mais assurément très coûteux et potentiellement dangereux.
Les trois milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine que le Congrès américain a voté, est de ce point de vue ni plus ni moins qu’une subvention fédérale déguisée au profit du complexe militaro-industriel. Les marchands de canons, avec l’Ukraine, se font des c… en or ! La guerre – surtout sachant qu’elle est perdue d’avance sauf à monter aux extrêmes – est une vaste arnaque… Détruire pour produire plus, pour se débarrasser des matériels obsolètes, pour acquérir du neuf… ! Lire l’essai économique La Part maudite de Georges Bataille. De la surproduction à la destruction cyclique des hommes, des machines, des réserves inutiles…
D’après divers témoignages, des cargaisons entières d’armes telles le missile antichar Javelin (produit conjointement par Raytheon et Lockheed Martin) seraient détruites dès leur arrivée en Ukraine. Ainsi, plus la Russie neutralise d’armes en Ukraine, plus le Pentagone passe de nouvelles commandes… l’enveloppe totale est fixée, disions-nous, depuis le 28 avril à 33 mds de $. Les nouveaux membres de l’OTAN participent bien entendu, à leur petit niveau, à cette arnaque en faisant « don » à l’Ukraine de leurs armes de fabrication soviétique afin de recevoir de l’OTAN, en lieu et place, des équipements modernes up to date en provenance des États-Unis. La boucle est bouclée. Vive la guerre, ça roule !
La guerre est donc aussi une guerre en trompe-l’œil, mais le Kremlin ne reste évidemment pas sans réaction ?
Pendant que Biden s’essayait à jouer les gros bras dans la salle de presse de la Maison-Blanche, Vladimir Poutine adressait depuis le Kremlin – en priorité à Bruxelles – un sévère avertissement : attention à ne pas dépasser les limites car la Russie détient tous les moyens de ramener à la raison les cuistres européistes qui assiègent la Fédération. Pour sûr, des experts bien avisés interprètent ces menaces comme un aveu de faiblesse… oublieux qu’ils sont que 6000 ogives nucléaires détenues par la Fédération de Russie, ses missiles hypersoniques et ses torpilles à cavitation, ses drones sous-marins dotés d’une autonomie de 9000 km , sont bien réels et pas des phantasmes de salle de rédaction.
Bref, si l’Ukraine constitue une impasse géopolitique, ce n’est pas la Russie qui risque le plus de s’y enliser, mais plutôt les stupides membres européens de l’OTAN appelés à suivre les délires bellicistes de la Maison-Blanche et à en essuyer les plâtres.
Si donc l’Amérique fait la guerre par procuration à la Russie, les Européens abrutis de propagande noire et de désinformation, sont les dindons de la farce ?
C’est à peu près cela. Au final, si l’on y réfléchit bien, Washington peut faire d’une pierre deux coups : se débarrasser de la Russie, un rival géostratégique et de l’Union européenne un concurrent économique pas encore assez vassalisé à leur goût. Les Européens, vaille que vaille, résistent un peu encore. Les courants souverainistes qui traversent les Vingt-Sept ne sont pas négligeables. Et puis la nouvelle religion universelle dominante, celle de l’Église mondialiste, droit-de-l’hommiste, cosmopolitiste et wokiste, ne fait pas encore l’unanimité. L’idolâtrie LGBTQ, l’un des multiples avatars du messianisme transhumaniste, n’a pas encore gagné la partie et c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles il faut abattre la Russie et son homme fort : la Russie forme aujourd’hui un indéniable obstacle moral, spiritualiste au chaos sociétal, et il faut urgemment l’abattre.
Actuellement de grandes âmes militent pour exclure la Russie – après avoir été évincée du Conseil des Droits de l’homme des Nations-Unies – du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il d’agit de mettre la Fédération au ban des Nations, d’en faire un État paria, sans droit, dont on confisque sans vergogne les avoirs bancaires publics et privés. Du banditisme dans les grandes largeurs. Un procédé qui n’a pas varié depuis la nuit des temps quand le pauvre hère destiné à être sacrifié rituellement aux esprits de la forêt était au préalable, avec une froide cruauté, rejeté par la communauté tribale. Ici la soi-disant communauté des Nations. De ce point de vue, ce « fou de Poutine » n’a pas entièrement tort de dénoncer une Amérique satanique…
Les sanctions économiques, où en sommes-nous ?
Les sanctions sont au cœur de la guerre et rien ne garantit que nous gagnions cette improbable bataille. Ces sanctions à l’égard de la Russie vont certainement s’avérer très vite proprement désastreuses, pour nous et notamment pour les pays acheteurs des céréales russes du Maghreb et du Machrek. Un journaliste demandait au financier Charles Gave ce qu’il ferait si le poste de ministre de l’Économie lui était confié, réponse foudroyante : « Je démissionnerai dans la minute ! ».
Macron en personne déclarait le 22 au quotidien Ouest-France que l’Union européenne ne pourrait pas survivre l’hiver prochain sans gaz russe. Quant à l’ancien président russe, Dmitri Medvedev, selon lui « l’Europe serait en fait incapable de tenir plus d’une semaine ».
Car qui fera tourner nos mirobolantes éoliennes terrestres toutes adossées à des centrales thermiques – gaz, lignite, charbon – ou nucléaires quand le vent ne daigne ne pas souffler ? Macron nous dit : « On ne va pas voir les conséquences de l’embargo sur le gaz au printemps et à l’été 2022 – parce que nous avons reconstitué les réserves – mais l’hiver prochain tout va changer s’il n’y a plus de gaz russe »… Début avril, Bruxelles annonçait un accord collectif relatif à un embargo sur le charbon, d’un montant serait de 4 milliards d’euros par an et prenant effet en août. De beaux jours et de belles nuits fraîches nous attendent…
Revenons un instant à la France de la troisième mi-temps. Le triomphe de Macron est-il appelé à durer ?
Poser la question c’est y répondre. Évidemment non. Macron a beau se prendre plus ou moins pour un surhomme, il marche actuellement sur de l’eau. Après les crises successives survenues depuis 2018, Macron n’était déjà plus guère légitime. Cette élection ne fait que renforcer son illégitimité systémique… il faut souligner le caractère profondément incongru d’un maintien aux Affaires alors que la France active, laborieuse, celle qui produit et vote Le Pen, le rejette massivement.
Aussitôt après la proclamation des résultats, le 24 avril Lyon Mag rapportait que ce sont la pluie… et les pompiers qui ont éteint les incendies, tandis que « des casseurs attaquaient une Caisse d’Épargne » aux cris de « À bas Macron le Robin des bourges », « Une balle pour Le Pen, une rafale pour Zemmour ».
À Rennes, les Antifas déchainés hurlaient : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi » ; « À bas l’État, les flics et les fachos », avertissant que « Ce qu’on n’aura pas eu par les urnes, on l’aura par la rue ». Ou à Nantes : « Macron on t’aura, tu ne finiras pas ton mandat » ! À Paris, sur le pont Neuf, la police à cran, tire sur un véhicule forceur de barrage. Deux morts. Cela en dit long sur l’atmosphère festive et annonce des lendemains qui forcément ne vont pas chanter.
Mélenchon, qu’en dire ?
Des réactions écœurées non seulement contre Macron et ses fraudes supposées, mais encore à l’égard de la formidable arnaque politique et idéologique montée par Mélenchon à leurs dépens. Cinq ans de mobilisation pour arriver à ça ! C’est-à-dire pour que le démagogue de La France insoumise se présente, une minute après l’annonce des résultats, comme postulant au poste de Premier ministre ! Conclusion : l’internationaliste prolétarien Mélenchon se révèle essentiellement macrono-compatible. Il n’est finalement qu’un suppôt du Système, un faux nez, à peine un cache-sexe du mondialisme anarcho-libéral. C’est d’ailleurs tout aussi vrai pour le sans-frontièriste Poutou dont le programme est indéniablement calqué sur celui de l’ultra-libéralisme nomade, anonyme et totalitaire sous couvert d’hédonisme individualiste et de fétichisme du « travailleur » migrant tropical.
Précisons pour un peu de rigueur historique que Mélenchon, présenté par la presse mensongère comme un « socialiste » est en fait, dès l’origine et pour toujours, un trotskiste pur jus de la tendance lambertiste, à savoir l’Organisation communiste internationaliste… Malgré la peau de mouton et la farine répandue sur ses pattes, c’est un prédateur né. Le danger « fasciste » n’étant pour sûr pas du côté où les braves gens croient le voir, victimes qu’ils sont de l’inversion accusatoire érigée en absolu dans la scénographie démocratique.
Rappelons qui est Trotski dont M. Mélenchon procède intellectuellement… Bon sang ne saurait mentir ! Chef de l’Armée rouge, il fit exterminer entre 1920 et 1923, par les gaz de combat, l’ypérite, les paysans révoltés de Tambov qui refusaient les réquisitions forcées de leurs récoltes. Ceux qui survécurent, femmes, enfants, vieillards, furent envoyé au Goulag. La famine fit des alors des centaines de milliers, voire des millions de morts dans la Russie prolétarienne forgée par Lénine… Et des révoltes paysannes par milliers. Ces jacqueries sans espoirs sont aujourd’hui oubliées. L’Holodomor perpétré en Ukraine sous Staline de 1932 à 1933 par le NKVD, digne successeur de la Vétchéka, n’a été au fond qu’une répétition de l’effrayante tragédie de l’installation du socialisme en Russie par le parti ethnique des Bolchéviques.
Nous devrions y réfléchir si, à notre tour, nous ne voulons pas être la proie et telle ou telle minorité – sexuelle, racialiste, etc. – plus excitée ou entreprenante qu’une autre. Sachant que le grand remplacement idéologique a déjà eu lieu, discrètement mais efficacement, avec l’assentiment – ou même le consentement – de toutes celles et ceux qui gobent béatement, qui se repaissent, ayant abdiqué toute autonomie de la pensée, des réjections médiatiques.
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Jean-Michel Vernochet en conférence le 4 juin à Colmar !
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