Tarzan contre les eugénistes

Tarzan contre les eugénistes

par Jean-Pierre Uria.

Les moyens de communication n’ont jamais été aussi puissants et les experts en tout genre, aussi nombreux. Le monde est chaque jour plus savant. Avec internet et les téléphones portables, ce savoir encyclopédique a explosé, sa diffusion est devenue universelle et chacun peut avoir tout cela dans sa poche. Nous sommes entrés dans un nouveau monde où règnent les détenteurs de ce savoir ; les technocrates. Lorsqu’ils réussissent, ils veulent être reconnus et lorsque ils échouent, c’est parce que les meilleurs n’étaient pas encore là. Dans les deux cas, ils demandent et obtiennent toujours plus de pouvoirs. Il n’y a pas de limite et la machine s’est d’ors et déjà emballée. On risque bientôt la surchauffe.

La « Quatrième Révolution industrielle » comme l’appelle Claude Schwab, est la fusion de l’homme avec la machine. « Ce à quoi la Quatrième Révolution industrielle va conduire, c’est à une fusion de notre identité physique, numérique et biologique », a déclaré C. Schwab au Chicago Council on Global Affairs.

On est dans la droite ligne de l’eugénisme le plus pur. La pomme que Eve propose à Adam dans ce paradis perdu a été génétiquement modifiée. Elle est maintenant grosse comme une citrouille avec un petit goût de banane et brille de mille feux. La tentation est devenue encore plus forte. Face à cela, au niveau de l’évolution humaine, depuis Adam, il y a eu très peu de progrès, si ce n’est aucun. Ce décalage a toujours existé mais ce qui est nouveau, c’est qu’il est devenu brusquement immense. Le monde en devient fou.

Cette vision extrême de Claude Schwab est très largement répandue dans le monde entier, curieusement sans grande opposition, notamment parmi des plus hautes autorités. Pourtant, sans y être farouchement opposé, le moins que l’on puisse faire, simplement par curiosité intellectuelle, c’est d’examiner la voie alternative située à l’extrême opposé, c’est à dire le cas d’une absence totale d’éducation.

Imaginons par exemple un homme enfermé depuis toujours, au fond d’une caverne, sans contact avec personne. Lorsqu’il en sort, il ne sait rien. Il est comme une bête. On lui montre le monde. On lui apprend à parler. Si l’homme qui sort de la caverne reste au niveau d’un animal sauvage, il n’est pas humain.

Mais s’il n’est pas comme un animal sauvage, qu’est ce qu’il est ? Et comment son « humanité » a-t-elle pu se constituer ?

C’est là que ça devient très intéressant, car si la première question est très difficile, la seconde est beaucoup plus facile puisqu’il n’y avait absolument rien dans la caverne si ce n’est les parois qui l’enferment.

La question revient à se demander comment cet être devient humain dans ces conditions ?

Pour cela, il faut et il suffit de répondre à deux conditions.

La première est qu’il ait une capacité de conscience. Celle de dire simplement « JE ». Avoir conscience. C’est le principe le plus individuel possible.

La seconde est que ce JE se sente enfermé. Le principe de liberté est aussi simple, concret et facile à appréhender qu’un mur. Ce principe par définition est isolé. Il ne peut être rattaché à aucun autre car il n’accepte aucune contrainte. C’est le principe le plus universel possible.

Ces deux principes forment un cadre auquel aucun être humain ne peut échapper. C’est là que se trouve la réponse d’une tête bien faite.

Si le progrès humain est inexistant, c’est qu’il est impossible, car il ne peut se faire que sur la même base et de la même manière, depuis la préhistoire. La dignité humaine ne s’acquiert totalement et uniquement que grâce à un outil qui est la conscience et une valeur qui est la liberté. Cela se résume par la simple affirmation : « Je suis un homme libre ».

Ce raisonnement sera qualifié par les uns de simpliste et par d’autres de simple. Ce qui est sûr, c’est que cette question sur la construction identitaire est récurrente depuis longtemps.

Cette histoire, c’est en fait le mythe de Tarzan. L’homme singe confronté à l’homme moderne avec la grande question finale ; lequel est le plus humain ?
Tarzan fut sûrement tout au long du XXe siècle, le mythe moderne le plus populaire. C’est aussi un peu la question sous-jacente du « bon sauvage », thème largement repris par de nombreux philosophes.

Mais pour que cette hypothèse soit validée, il faut lui trouver un juge légitime. Ce sera Jane.

Sans elle, Tarzan n’existe pas. En le choisissant, elle donne à Tarzan toute sa valeur humaine. Ce jugement est ensuite confirmé par toutes les personnes entourant Jane qui ne trouvent aucun argument à opposer.

La légitimité de Jane en tant que juge est basée sur le fait qu’au moins sur le principe, tous les couples se créent sur la base d’un consentement mutuel qui se doit d’être libre. Comme ce fut le cas pour Tarzan, c’est donc de nouveau, cette même valeur liberté qui permet à Jane de vaincre toute opposition.

Si l’on accepte ce raisonnement, cela revient à valider une méthode de construction identitaire avec plusieurs conséquences logiques que j’énumère, de manière non exhaustive, en laissant à chacun le soin de développer :

  • La reconnaissance de la valeur liberté en tant que base et tuteur de l’identité.
  • Le principe d’égalité entre humains puisque la liberté n’accepte pas de demi-mesure ou de classement. On est d’un coté ou de l’autre du mur.
  • La reconnaissance de la liberté en tant que valeur indépendante et non plus comme un ensemble de droits attachés à l’individu. Cela est primordial car il devient alors possible de placer la valeur liberté au-dessus de sa propre identité.
  • L’obligation d’accepter la liberté à tous les niveaux, notamment personnel, c’est à dire accepter une remise en cause permanente de soi-même. L’individu n’est plus défini de manière finie mais comme un équilibre en constante évolution et mouvement.
  • L’acceptation d’un cadre bien défini basé sur les principes de conscience et de liberté. À l’opposé de l’eugénisme totalement ouvert sur l’inconnu.

Que choisiront toutes les Jane, entre celui qui ne sait quasiment rien et celui qui sait quasiment tout ? Il est possible que les choix soient partagés, mais tôt ou tard JANE reviendra vers TARZAN, non seulement à cause de ses muscles, mais surtout parce que comme dit Tarzan en paraphrasant Montaigne en son temps, « Science sans Conscience n’est que ruine de l’âme. »
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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