Il y a quelque chose d’atterrant à voir le PLQ cautionner en manifestant avec la frange rhodésienne de la communauté anglophone, emportée par un délire de persécution.
Comme on le voit trop souvent sur les réseaux sociaux, elle s’imagine victime d’une entreprise d’épuration ethnique et mobilise les références à l’Allemagne nazie pour parler de sa situation.
Pour reprendre une formule classique de RBO, on dirait un roman de politique-fiction écrit par John Parano.
Comme dans 1984
Cette communauté qui représente l’empire anglophone nord-américain au Québec reprend le langage de la diversité pour se victimiser. On se croirait dans 1984, de Georges Orwell, où le sens des mots s’inverse et la réalité disparaît.
Ne nous trompons pas : avec cette rhétorique intolérante, c’est un vieux ressentiment anti-français qui remonte à la surface. C’est celui d’une partie de la communauté anglophone qui n’a jamais accepté la loi 101 et qui n’accepte pas l’existence du peuple québécois.
À cette manifestation, on a d’ailleurs vu une députée fédérale, Annie Koutrakis, contester tout simplement la loi 101. Il serait intéressant de sonder les députés libéraux fédéraux du Québec pour savoir s’ils partagent cet avis.
Tout cela est indissociable des lamentations autour du « débat en anglais ». On le sait, en 2018, les chefs de parti ont accepté pour la première fois un débat des chefs en anglais. C’était une immense connerie. Il ne fallait pas transformer cet accident en tradition.
De ce point de vue, la décision de François Legault et de Paul St-Pierre Plamondon de ne pas récidiver est salutaire. Elle restaure, au moins symboliquement, le principe du français comme langue commune.
Survivance
Rappelons maintenant l’essentiel.
Le projet de loi 96 ne renversera aucunement la tendance à l’anglicisation.
Ou bien le Québec sera un pays français, ou bien il sera une province bilingue, c’est-à-dire anglaise, où survivra dans des régions toujours plus éloignées un résidu francophone qui fera son charme touristique.
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