Depuis le passage pour le moins cahoteux de Donald J Trump à titre de président des États-Unis, le suprémacisme blanc ne cesse de prendre de l’ampleur. À preuve, les dernières tueries en Caroline du Sud, à El Paso au Texas, à Charleston, à Pittsburgh l’année dernière, à Atlanta ces derniers jours, à Dallas au Texas et maintenant à Buffalo.
Dans un manifeste de 180 pages, le présumé tueur de Buffalo invoque la théorie «conspirationniste du grand remplacement», une idéologie d’extrême droite selon laquelle les élites, notamment des Juifs, veulent remplacer la population blanche entre autres par la voie de l’immigration.
De son côté, Joe Biden, contraint par sa trop mince majorité parlementaire, confronté à des États conservateurs dotés de prérogatives étendues, limité par une Cour suprême désormais fermement ancrée à droite, doit se contenter d’agir à la marge, par exemple en adoptant des décrets sur des limitations marginales des armes à feu.
Or pourtant, déjà en mai 2007, Barack Obama n’était encore qu’un jeune sénateur d’Illinois, un candidat démocrate parmi une dizaine d’autres, neuf mois avant le vote des primaires du parti. Le Secret Service, l’agence fédérale chargée de la protection d’importantes personnalités politiques, avait dépêché des hommes pour protéger sa campagne, en raison de menaces hargneuses envers le candidat noir. Déjà se dessinait un danger tangible. L’essor d’un homme politique issu des minorités agitait la galaxie haineuse des milices patriotiques d’ultradroite, persuadée que le succès de ce nouveau venu métis augurait une attaque frontale contre le pouvoir blanc,.
Ces derniers jours, un homme de 18 ans appartenant à l’extrême droite a tué dix personnes, surtout des Afro-Américains, dans un supermarché de Buffalo dans l’État de New York. Dans un contexte d’augmentation des ventes d’armes à feu, les États-Unis sont à nouveau confrontés à la menace du suprémacisme blanc pour une énième fois. Jusqu’à quand les Républicains mettront-ils un frein à toute tentative de limiter les armes à feu sur le territoire du pays dit de «la liberté»? Enfin, jusqu’à quand les minorités visibles serviront-elles de cibles humaines innocentes et vulnérables?
Henri Marineau, Québec
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