Des avions de combat russes Su-27 ont participé à des exercices pour simuler la défense face aux frappes aériennes sur l’enclave russe de Kaliningrad, a rapporté samedi l’agence de presse Interfax, citant la flotte russe de la mer Baltique.
Les exercices ont eu lieu deux jours après que la Finlande et la Suède ont annoncé leur intention pour adhérer à l’OTAN.
Le service de presse de la flotte russe de la mer Baltique a déclaré que des avions de combat Su-27 avaient détruit les avions de l’adversaire simulé lors des exercices.
Il est à noter que l’OTAN est profondément préoccupée par le déploiement des systèmes antimissiles russes S-400 et Iskander dans l’oblast de Kaliningrad surnommé le bastion russe des missiles.
Située sur les rives de la mer Baltique et dotée des ports de Königsberg et Pillau (aujourd’hui Kaliningrad et Baltïsk) libres de glace toute l’année, l’oblast de Kaliningrad s’est mué en forteresse militaire consacrée à la défense de l’URSS durant la guerre froide, puis de la Russie après 1991.
Des avions de reconnaissance américains et britanniques ont survolé à plusieurs reprises Kaliningrad. Ces vols font partie d’activités de collecte de renseignements par les pays susmentionnés et la Russie en est au courant.
Le ministère russe de la Défense a récemment annoncé que les unités de défense aérienne et navale de la flotte russe de la Baltique s’entraînaient pour détruire un avion de l’ennemi fictif lors d’un exercice.
La flotte russe de défense aérienne de la Baltique a déclaré dans un communiqué que l’exercice avait eu lieu dans l’oblast de Kaliningrad et que, dans la phase finale de l’exercice, les unités avaient pratiqué le tir direct sur d’avions de l’ennemi fictif. Dans cet exercice, divers systèmes de défense russe tels que Tor M-2, Igla, Verba ont été utilisés.
Kaliningrad, une épine dans le pied de l’OTAN
Sur les côtes de la mer Baltique, entourée des pays membres de l’Union européenne, la Russie possède effectivement un territoire militarisé : l’oblast de Kaliningrad. Seule une petite partie de la Pologne et de la Lituanie le sépare de la Biélorussie, l’alliée de la Russie.
Pourquoi cette enclave russe au cœur de l’OTAN peut-elle jouer un rôle clé dans le conflit ? Une note parue sur le site de TF1 avait évoqué le sujet en février.
« C’est un petit territoire coincé entre les pays membres de l’Union européenne. Hautement militarisé, l’oblast de Kaliningrad, au nord de la Pologne et au sud des pays baltes, appartient à la Fédération de Russie. Un emplacement géographique stratégique pour les troupes russes, malgré le millier de kilomètres qui sépare cette enclave de Moscou ».
« L’enclave de Kaliningrad donne un accès direct à la mer Baltique », analyse pour TF1info Carole Grimaud Potter, professeure de géopolitique à l’université de Montpellier et spécialiste du monde russe.
« La flotte de la mer Baltique, l’une des plus importantes de Russie, y est stationnée. Depuis quelques années, ce territoire a été remilitarisé et pourrait jouer un rôle en raison de sa proximité avec les pays baltes ».
L’article se poursuit par une allusion aux inquiétudes des responsables européens, dont le ministre français des Affaires étrangères, de voir Vladimir Poutine ne pas se contenter de soi-disant envahir l’Ukraine, « inquiétudes pour la suite, notamment au sud de l’Europe pour la Moldavie et la Géorgie ».
« Au nord, les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), composés de minorités russophones, craignent également que le conflit ne s’étende à leurs frontières », ajoute l’article, évoquant le par la suite le cas de la Lituanie, « qui lors de la publication de l’article, venait de signer un décret imposant l’état d’urgence et s’apprêtait à demander l’activation de l’article 4 de l’OTAN, qui prévoit des consultations d’urgence si un membre de l’alliance est menacé. Les pays baltes en font partie ».
Mais ces derniers pourraient s’en retrouver coupés, ajoute l’article. « La Biélorussie, qui partage des frontières avec la Lituanie et la Lettonie, est l’alliée de la Russie. Seule une petite partie de la frontière polonaise relie donc les pays membres de l’Union européenne entre eux face au bloc russe. Une liaison située à la « fente de Suwalki », un corridor terrestre d’une centaine de kilomètres pris en sandwich entre la Biélorussie et l’enclave de Kaliningrad. Sa défense paraît primordiale : les stratèges militaires avertissent qu’il s’agit du talon d’Achille du flanc oriental de l’OTAN, et sa capture couperait les trois pays baltes de l’alliance ».
L’actualité sur l’exercice militaire russe pour défendre la « forteresse de défense aux missiles » qu’est oblast de Kaliningrad tombe alors que la Finlande officialise sa candidature à l’OTAN ce dimanche, avant une réunion décisive du parti au pouvoir en Suède en vue d’une probable demande d’adhésion commune des deux pays.
Selon le site Web russe Avia-pro, l’adhésion de la Finlande à l’Alliance de l’Atlantique Nord c’est comme si la longueur totale de la frontière de la Russie avec l’OTAN est doublée. « Cela fournira une opportunité pour le déploiement d’un grand nombre de contingents de l’OTAN dans la région et constituera clairement une menace pour la Russie ».
Une augmentation de la longueur de frontière entre la Russie et l’OTAN crée clairement des conditions défavorables dans la région ; cependant, la partie russe a annoncé à plusieurs reprises qu’elle réagirait durement à l’expansion de l’OTAN, en particulier vers ses propres frontières, ajoute Avia-pro.
source : Pars Today
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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