Quoi, il ne s’agit pas de géopolitique !? J’entends déjà ceux qui crient à la trahison. D’autres, plus débonnaires, laissent apparaître un petit sourire malicieux au coin des lèvres. Sacré Observatus Montagnicus, il nous en fera voir de toutes les hauteurs…
Voilà le petit dernier, chers amis. Et si le thème peut dérouter les inconditionnels de l’échiquier eurasien, il vaut pourtant son pesant de cacahuètes et est d’une actualité brûlante. Comment la cancel culture a tenté de démolir un monument de l’histoire de l’alpinisme ? L’Annapurna a en effet été l’un des tout premiers ballons d’essai de cette idéologie qui a ensuite déferlé sur bien d’autres domaines de la vie intellectuelle, politique ou sportive. Démonter la polémique qui entoure l’exploit de 1950 revient presque à faire l’archéologie de cette doctrine.
Aucune connaissance préalable de l’alpinisme n’est requise, il suffit de se laisser conduire. Et bercer. Car, outre le détricotage de la cabale qui a frappé l’expédition, c’est aussi une invite au voyage. Dans l’espace bien sûr, mais aussi dans le temps. Dans cette France des années 50 si vivante, si gouailleuse, sans filtre ; dans ce Népal sans routes encore fermé au monde extérieur.
L’Annapurna fut une aventure à nulle autre pareille. Première ascension d’un 8000 certes, mais surtout seul 8000 gravi dès la première tentative, au cœur du dernier blanc de la mappemonde. Dans un joyeux mélange d’esprit cartésien et de panache cyranien, ces Français un peu fous, simplement munis de jumelles, ont débarqué dans une région totalement inconnue et réussi l’impensable. Une odyssée intégrale, hors normes, reflet d’une époque révolue…
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La quatrième de couverture, cher amis :
3 juin 1950. Deux hommes arrivent au sommet de l’Annapurna. C’est la première fois qu’est gravi l’un des quatorze géants de la Terre, dépassant la barre mythique des 8 000 mètres. La France, qui se relève doucement de la guerre, peut trouver là un motif de fierté. L’enthousiasme dépasse vite les frontières et gagne la planète toute entière. Quelques décennies plus tard, l’exploit français devient pourtant sujet à polémique. L’alpinisme étant le miroir grossissant de son époque, la nouvelle idéologie qui voit le jour après 1968 ne peut qu’exécrer l’expédition annapurnienne et son chef, Maurice Herzog. Un déboulonnage en règle se met alors en place, avec son lot d’anathèmes, d’accusations et d’affabulations. S’y ajoutent les éléments en vogue de la cancel culture bien connue de nos jours : racisme, colonialisme, patriarcat.
Le présent ouvrage vise à rétablir la réalité factuelle. En fouillant dans les archives, en comparant les textes et en croisant les sources, l’auteur brosse un tableau bien différent de cette expédition sur laquelle tout et n’importe quoi a été dit. Il découvre également des faits inédits restés dans l’ombre depuis près de trois quarts de siècle…
Cela paraît étonnant mais l’alpinisme a toujours été une formidable caisse de résonance des tendances ou conflits idéologiques de son temps. L’Annapurna ne pouvait y échapper. C’est un véritable torrent de propagande qui s’est abattu sur l’expédition, n’ayant rien à envier à ce qu’on a connu sur la scène géopolitique ces dernières années.
Depuis très longtemps j’avais à cœur de remettre cette histoire à l’endroit, renvoyant les propagandistes dans leurs 22. C’est chose faite.
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Source: Lire l'article complet de Chroniques du Grand Jeu