Que voulait-elle dire exactement d’autant que durant sa longue présence au ministère de la Santé, elle n’a pas manqué de liberté pour démolir un peu plus notre système de Santé ? Il reste à le privatiser complètement au-delà des PPP (partenariat public privé) qui ont déjà bien entamé son indépendance et favorisé des liens incestueux avec l’industrie pharmaceutique.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des femmes (France), 2012-2017 a rejoint Unitaid [1] qu’elle préside. Les buts de cette organisation sont « l’optimisation d’efficacité des actions en Santé mondiale et élargir l’accès équitable à de meilleurs produits de santé », selon leur site. Rêve-t-elle du poste de Premier ministre ?
QUEL EST L’HÉRITAGE DU MINISTÈRE TOURAINE ?[2]
Rappelons d’abord qu’elle fut assistée dans cette tâche par les actuels détenteurs du pouvoir en Santé : Jérôme Salomon directeur général de la santé et homme en noir des quotidiens bulletins de santé lors du covid, Olivier Véran rapporteur de sa loi et actuel ministre et Gabriel Attal membre de son cabinet et porte-parole encore quelques jours.
Clairement nous sommes dans la continuité depuis 2012 et E. Macron était d’ailleurs dès cette même date de 2012 secrétaire général adjoint de l’Élysée.
LES CONSÉQUENCES DE LA LOI TOURAINE DE 2016 (AU J0 EN JANVIER 2017)
La loi Touraine a aggravé toutes les dérives éthiques et thérapeutiques et accéléré la destruction de notre système de Santé.
Grands principes de cette loi :
le premier principe majeur : soumettre les médecins aux désirs des gouvernants.[3]
L’État s’impose comme décideur unique de la Santé.
L’article 1 est capital : il instaure dans la loi l’Étatisation de la Santé.
Auparavant, le ministère avait un rôle de contrôle, il prend celui de chef. Le texte de loi concerne non seulement la « Santé publique », mais bien l’ensemble du système de Santé, public et privé, placé dorénavant sous l’autorité absolue de l’État.
La médecine échappe au contrôle décisionnaire des médecins et autres professionnels de Santé, dont c’est pourtant la vocation et le métier.
La disparition de l’indépendance du médecin constitue la suppression d’une des valeurs fondamentales du rapport entre le patient et son docteur. Ces professionnels deviennent des exécutants purs et simples.
Dans la foulée, on liquide les médecins, trop indépendants au goût de nos gouvernants, ou plutôt leurs avatars, les PH, dits praticiens hospitaliers et les praticiens de ville.
On ne parle plus de médecins, mais de professionnels de Santé. Sur les 40 000 signes du projet de loi sur la Santé de 2014, le signifiant « médecin » figure seulement 40 fois. Symbole démonstratif ! L’archétype ancré dans l’inconscient collectif doit disparaître.
Le numerus clausus (réduction drastique du nombre de médecins admis à la formation chaque année depuis les années 80) n’est pas une erreur de prévision. C’est un choix politique délibéré pour réduire l’offre de soins. Même si on fait semblant de revenir sur ce sujet tabou, dans les faits les postes de cliniciens, véritables « docteurs » pour le patient n’augmentent pas.[4]
La réforme du statut des médecins des hôpitaux publics, par la loi en 1984, avait sonné la mort du rôle médical spécifique dans l’indifférence générale, y compris des « PH — praticiens hospitaliers » dont tous ne sont pas médecins.[5]
Début de la fin d’une destruction programmée des médecins bien formés
Nos gouvernants voulaient créer la pénurie pour diminuer les dépenses de santé peut-être, mais surtout se débarrasser de professionnels trop indépendants à leur goût et qu’ils rêvent depuis des décennies de remplacer par des machines supposées intelligentes.
Ils sont responsables des déserts médicaux qu’ils prétendent déplorer, mais sont en pratique très heureux d’utiliser ce prétexte pour substituer au contact direct médecin-malade des consultations par zoom ou des cabines d’examen. Ces contacts virtuels n’ont plus rien de la consultation médicale proprement dite avec son colloque singulier médecin malade permettant un interrogatoire intime qui nécessite proximité, et l’examen clinique pierre angulaire de l’examen.
Nos énarques voulaient remplacer les vrais médecins depuis longtemps et c’est bientôt chose avancée à travers la loi Touraine et les nombreux décrets d’application qui ont suivi. Dans la foulée, la vraie médecine a disparu comme le constatent les patients qui tentent d’obtenir des soins et n’obtiennent que des listes d’examens complémentaires (qui rapporteront à l’hôpital au passage).
Aujourd’hui, ils font semblant de combler le manque de médecins formés par des médecins étrangers rarement parfaitement bilingues.
Près de 80 % des gardes des hôpitaux de Paris sont assurées par ces médecins étrangers, plus soumis à la hiérarchie et sous-payés pour la plupart. Idem en province. Une population plus obéissante, sous la menace de retrait de visa pour eux ou leur famille, etc. Une forme d’esclavage moderne, et un harcèlement moral (et pas toujours seulement moral) comme mode de management organisé dans le quasi-silence des syndicats et des médias.
Pensée unique, crimes de pensée et d’expression libres. Soumission !
Les patients ont été trop longtemps indifférents à la liberté du médecin, qu’ils considéraient souvent comme des privilégiés, pensant qu’ils pouvaient tout de même être « bien » soignés dans le nouveau mode collectif.
Le mythe de l’amélioration des soins par les réunions multidisciplinaires imposées par le plan cancer (2003) ébauché en 2000 avait déjà bien conditionné les malades, leur faisant croire au miracle de la coopération productive, alors que le plus souvent c’est le « chef » ou le mâle dominant de l’espèce » qui se contente de faire appliquer les directives de l’institut national du cancer.
Les libertés du médecin et du patient de penser, de choisir, de soigner, et d’être soigné sont indispensables à un acte médical efficace
Le suicide du cardiologue, le professeur Mégnien en décembre 2015 à l’hôpital Pompidou a donné lieu à la création d’une association des amis du professeur Mégnien pour lutter contre le harcèlement des médecins et a ouvert la voie… Les témoignages plus terribles les uns que les autres s’accumulent et la période des deux ans de délire covid a donné lieu à de nombreuses démissions, tragiques ou non, en France comme à l’étranger, quand on a encore le sens du devoir, que l’on ne peut plus l’accomplir et qu’on se trouve dans l’impasse.
Comment peut survivre un médecin quand il sait que des antibiotiques vont guérir son vieux patient de sa « grippe » annuelle et qu’on lui interdit de les prescrire ? Et pire on lui conseille (injonction forte) de lui administrer du Rivotril au moindre signe compatible avec le covid.
Beaucoup ont été soumis. Dans quel état psychologique sont aujourd’hui ces médecins et ces infirmiers qui ont dû affirmer aux malades l’intérêt des mesures coercitives inutiles et pire de l’injection génique, voire de leur injecter le poison.
LA MÉDECINE D’AUTREFOIS FIDÈLE À HIPPOCRATE
Jusqu’à la promulgation de la loi Touraine[6], le traitement du patient reposait sur ces principes fondamentaux rappelés dans le code de Santé publique :
1°) article L1111-1
« droit du malade au libre choix de son praticien et de son établissement de Santé »
. 2°) article R 4127-5 :
« le médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit ».
Ces principes fondamentaux ont été bafoués par la loi Touraine, et la qualité des soins en a immédiatement souffert, comme s’en sont aperçus de nombreux citoyens ayant eu besoin de soins et n’ayant pas imaginé la catastrophe avant d’être directement concernés.
La plandémie Covid a démontré le pourquoi de cette loi Touraine votée à l’assemblée en décembre 2015 avec vingt députés, les autres étant aux commémorations des attentats du 13 novembre… La manipulationcomme d’habitude avait travesti les vrais objectifs à travers les promesses du tiers payant généralisé et/ou des soins ophtalmo ou auditifs gratuits…
Lorsqu’un médecin n’est pas indépendant, les décisions qu’il prend risquent d’être fortement influencées par l’organisme qui le contrôle.
Les médecins-conseils de la Sécurité sociale en ont fait l’expérience. S’ils prennent trop souvent des décisions jugées par leurs chefs administratifs trop favorables aux assurés, ils sont mal notés et leur carrière s’en ressent. Comme ils tiennent à leur carrière… ils se soumettent !
De la même manière, un médecin expert judiciaire qui donne un avis jugé contraire aux intérêts de l’État risque de ne plus figurer sur la liste des experts choisis par l’autorité judiciaire ou, s’il y reste de ne plus être choisi par les juges. Le pouvoir ne supporte pas l’indépendance et se débarrasse ainsi de ceux qui pourraient ne pas être assez obéissants. Soumission.
Un médecin traitant qui n’est pas libre est susceptible de faire passer vos intérêts après ceux de l’organisme qui le rémunère. Il risque donc d’être obligé de moins bien vous soigner, si cet organisme ne veut pas payer un traitement trop onéreux, rembourser une ambulance ou des séances de kinésithérapie.
Les exemples d’autocensure des prescriptions par les médecins américains affiliés à des assurances privées sont innombrables ; s’il veut rester accrédité par l’assurance qui lui fournit une clientèle captive il ne doit pas prescrire des traitements trop chers, ni même en parler avec le malade.
Vous allez le blâmer alors que personne — sauf les soignants — n’a protesté pendant que la ministre faisait croire au miracle du soin gratuit pour passer sa loi dans l’indifférence générale. Mirage efficace !
Devrions-nous dire que les Français ont les dirigeants qu’ils méritent ?
Les médecins hospitaliers ont longtemps été protégés par leur aura et leur statut. Depuis 30 ans, ce n’est plus le cas : leur statut a été brisé en 1984 (date symbolique s’il en est !)[7]. Et manifestement la situation risque de s’aggraver. Martin Hirsch proche du président lui soufflerait un statut renouvelable tous les cinq ans…[8] Manifestement les médecins ne sont pas encore assez soumis, obéissants et silencieux et certains réagissent à ces propositions iniques et lui propose d’examiner et d’assumer son bilan.[9]
Le médecin qui n’est pas assez obéissant est maintenant harcelé puis licencié, ainsi que les conditions scandaleuses de la fermeture de l’unité de cancérologie pédiatrique de l’hôpital de Garches et le licenciement « économique », deux ans plus tard, des médecins compétents qui l’animaient l’ont tristement démontré. Perte de liberté d’être soigné pour les petits patients, et perte irréversible du savoir-faire de collègues rodés depuis trois décennies à une cancérologie individualisée, humaine et très efficace…[10]
VERS LA PRIVATISATION DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
La loi Touraine prétendait vouloir sauver la Sécurité sociale. Discours à la Orwell ! Bien au contraire, le but réel et de plus en plus évident est d’accélérer sa privatisation.
La loi en a multiplié les mesures préparatoires : obligation d’une assurance Santé privée complémentaire, autorisation de réseau avec tarifs différenciés selon le prestataire, suppression du secret médical envers ces assurances… La loi complète un peu plus le dépeçage de la Sécurité sociale commencé dans les années 2000.
« Les jours heureux » programme du Conseil National de la Résistance.
Imaginé par les résistants dans le maquis, inclus par le Conseil National de la Résistance dans son programme « les jours heureux » et créé par ordonnances par le général de Gaulle il y a 70 ans, ce système d’accès aux soins solidaire était ouvert jusqu’à 2016 à tous sans discrimination ni différence de cotisations, quels que soient son âge, le nombre de ses enfants ou ses antécédents personnels et familiaux.
La Sécurité sociale est plébiscitée par la population, mais honnie (dès sa création) par la Bourse et les assurances privées qui estiment avoir été spoliées par la communauté d’une source inépuisable de bénéfices.
528 milliards d’euros de recettes ont été recouvrés en 2020 pour la Sécurité sociale
Sa privatisation constituerait une source colossale de revenus que les mutuelles devenues assurances ont hâte de se partager le plus rapidement possible.
Les gouvernants, au service de la finance, veulent nous imposer ces assurances privées qui prendront en charge les risques solvables en pratiquant des tarifs différents pour chacun (en doublant presque au passage le coût global pour les assurés) et en excluant les soins de qualité jugés trop chers.
Les Français qui ne pourront pas payer resteront couverts a minima par une sécu croupion. Ces craintes ne sont pas fantaisistes : elles rappellent ce qui se passe depuis toujours aux USA, pays des assurances santé privées et dont la population rêve d’un système comparable à notre vieille et moribonde Sécurité sociale que nos dirigeants s’acharnent à détruire petit à petit !
La préparation de l’opinion publique à la privatisation de la Sécurité sociale a commencé depuis plusieurs décennies et s’accélère. La première étape a consisté à augmenter progressivement le « reste à charge » (partie des frais non remboursée) des patients pour créer un besoin d’assurances complémentaires. [11]
Progressivement, des pans de déremboursement apparaissent et aggravent les restrictions déjà imposées : en août 2003, est annoncé le déremboursement de 820 médicaments anciens affublé du qualificatif dévalorisant de « confort » (les coups fourrés se révèlent toujours en août.).
Puis est décidée la suppression du remboursement des chambres seules, y compris dans les situations médicales qui le justifient ; l’arrêt de prise en charge par la Sécurité Sociale a libéré le prix des chambres dites « solo » qui atteint maintenant des sommets, tant en prix qu’en présentation digne de l’hôtel de vacances, au mépris du contexte du patient. Avant la réforme, le prix d’une journée d’hospitalisation en clinique chirurgicale était d’environ 100 euros et pris en charge par la Sécu lorsque l’état du malade le justifiait. Actuellement, certaines cliniques de banlieue défavorisée (le 93 par exemple) facturent 250 euros le supplément quotidien pour chambre seule « confort » !
L’instauration du forfait hospitalier non remboursable sauf exception (18 € en septembre 2006, puis 20 € actuellement) complète le dispositif. Puis le tableau s’enrichit avec la création d’une franchise non remboursable pour chaque consultation médicale, mais également pour les examens radiologiques ou analyses biologiques.
En même temps, la diminution d’environ 50 % de la valeur réelle (en euros constants) des honoraires des chirurgiens et l’accroissement de près de 50 % de leurs charges les ont contraints à demander des dépassements d’honoraires, non pris en charge par l’Assurance Maladie.
En décembre 1982, la valeur du KC (cas chirurgical) était 11,75 francs. Selon la lourdeur de l’opération, elle valait X K. En 1982 les honoraires conventionnels du chirurgien pour une prothèse de hanche (KC220) s’élevaient ainsi à 2585 francs soit l’équivalent de 903 euros 2021 alors qu’en 2022 cette intervention n’est remboursée qu’à 459 euros ! Entre-temps le coût moyen des assurances professionnelles a été multiplié par 8, le pourcentage de reversions aux cliniques souvent par 2 et les charges de personnel par 1,5.
Le déremboursement de médicaments anciens bon marché déclarés peu efficaces complète le tableau, pour les remplacer par de nouveaux médicaments très chers…
À chaque nouveau déremboursement, les assurés sociaux inquiets se tournent vers les assurances complémentaires Santé, qui fleurissent de toute part et multiplient leurs publicités sur les grandes chaînes de télévision qui modèlent la pensée.
Progressivement, le ministère conditionne le citoyen à penser sécu insuffisante, complémentaires indispensables, cachant le fait que depuis des décennies, la Sécurité sociale n’est plus autonome, mais dirigée par le ministère lui-même qui la dépèce en douceur, le temps d’habituer les Français à sa suppression.
Certains refusaient obstinément de prendre une complémentaire, alors la ministre a rendu ces assurances santé complémentaires obligatoires, créant ainsi un nouveau prélèvement inévitable important (100 à 200 euros par mois !) et inégalitaire pour les classes moyennes.
Et ce pour, soi-disant, les protéger des frais !
Le parlement a autorisé la création de réseaux privés par ces assurances, par la loi Le Roux 2013, passée discrètement et peu médiatisée, les autorisant à lier le niveau de remboursement des prestations au choix des prestataires (intégration verticale pour augmenter les bénéfices, technique bien rodée dans la grande distribution et les assurances santé privées aux USA). Devant les réactions des médecins, ce système a d’abord été limité au dentaire et à l’optique, mais sera probablement très vite généralisé. Un simple décret à un moment propice suffira.
En d’autres termes, vous serez remboursé en fonction des choix que vous aurez faits au moment de signer le contrat avec la mutuelle, et donc le montant de la cotisation. Si vous avez limité les frais et n’avez pas coché la case « réanimation » par exemple, ce sera « soins palliatifs » et pourquoi pas seulement remboursement des frais d’assistance au suicide, dès que la loi Léonetti aura été élargie à ce choix.
LE LOBBY DE L’EUTHANASIE RECOMMENCE
Et vous entendez en ce moment revenir sur la table le sujet de l’euthanasie pourtant de multiples fois déjà débattues à l’assemblée et ayant conduit à la très avancée loi Leonetti.[12] Mais ce n’est pas assez. Certes pendant la plandémie les euthanasies non avouées ont été pratiquées larga manu sur les personnes âgées isolées en état de faiblesse et sur au moins environ 10 000 personnes.[13][14][15]
Mais c’est insuffisant et dans l’atmosphère d’eugénisme et d’hygiénisme actuelle, les plus virulents veulent absolument généraliser l’euthanasie.
Attention, on n’a qu’une vie et la vente de vos données de Santé aux assurances la met en danger
Une étape supplémentaire a été franchie par la loi de modernisation de la Santé, parue au journal officiel en janvier 2016 (article 47), avec la suppression du secret professionnel envers les assurances privées, le gouvernement étant maintenant autorisé à leur vendre nos données santé. Il ne s’en est pas gêné et on a appris récemment que celles-ci avaient atterri aux USA au moins pour un certain nombre.
La connaissance du dossier médical est en effet très utile pour les assurances pour leur permettre le risque particulier de chaque client, et fixer un tarif personnalisé. L’appétit des assureurs pour ces informations est d’ailleurs illustré par l’offre que certains d’entre eux font à leurs affiliés d’un bilan génétique gratuit, sous prétexte de prévention.
De tels bilans n’ont aucune utilité pour les sujets bien portants, car il n’existe actuellement aucune mesure préventive spécifique qui ait fait la preuve de son utilité médicale. Elles sont supposées permettre d’estimer le risque de contracter certaines maladies à long terme, et donc de prévoir le coût potentiel des frais médicaux futurs.
En Californie, une patiente éligible à la chimiothérapie par son assurance, s’est vue retirée cette option le jour où le suicide assisté a été légalisé. La mutuelle lui ne rembourse plus que cette dernière option ![16]
Un seul conseil aux bien portants : ne vous laissez pas tenter par ces bilans génétiques. Ils ne peuvent que vous nuire, d’autant que les assureurs Santé sont peut-être aussi ceux qui vous assureront pour l’achat de la maison. Ils vous proposent également votre assurance chômage, votre assurance vie, votre assurance invalidité et les cotisations ne manqueront pas d’intégrer votre pronostic vital supposé, en toute opacité probablement.
Si les citoyens ne réagissent pas activement, l’étape finale qui nous menace à court terme est d’autoriser ces assurances santé à gérer le risque général et de permettre alors à chacun de choisir son assurance Santé pour le régime général.
Alors le système solidaire aura vécu, chacun paiera en fonction de ses risques propres supposés, le niveau des remboursements dépendra des primes d’assurance payées et les actionnaires pourront engranger de très confortables dividendes.
Non, la Sécurité sociale ne revenait pas plus chère que les assurances privées !
La vieille dame sécu a 75 ans, elle reverse aux assurés près de 97 % de son budget, alors que les assurances santé n’en rendent en moyenne qu’à peu près 60 %. Il faut payer bien la publicité, la gestion dispendieuse, les salaires considérables des dirigeants, les impôts et les dividendes des actionnaires et les courses de bateaux ou de formule 1 du sponsoring.
Pour permettre aux assurances de se développer, il faut euthanasier la Sécurité sociale puisqu’elle ne veut pas mourir, après des décennies de résistance héroïque de ses enfants aux assauts répétés du pouvoir (depuis les ordonnances Juppé 96 et la suite).
Conséquences de cette loi sur la pratique des médecins ?
La perte de la liberté de vous soigner librement en fonction de votre état particulier et des données acquises de la science. Ce n’est plus vous-même qui serez soigné, mais votre maladie résumée en quelques chiffres et lettres (diagnostic, stade, anomalies génétiques…), une abstraction au lieu de la personne en chair et en os que vous êtes.
L’État décide et impose, via les ARS, quels médecins et établissements ont désormais le droit ou non de soigner des cancéreux et quels traitements ils doivent administrer. Le système s’étendra vite aux autres spécialités.
Qui peut ouvrir une unité d’autisme et quels moyens thérapeutiques a-t-il le droit de procurer au malade ? L’ARS, organisme bureaucratique non médical, a les prérogatives de décider si tel établissement doit fermer, si tels service ou unité peut rester ouvert et pour quelle activité. C’est une structure soi-disant indépendante, mais financée par l’État censé la contrôler.
Nos gouvernants successifs ont donné à cette agence les pouvoirs de l’inquisition, puisque ses décisions sont appliquées, sans que le médecin ou le professionnel de Santé (kinésithérapeute, infirmier libéral, etc.) ou le chef de service concernés soient entendus.
Pas d’avocat, pas de défense contradictoire, pas d’appel possible. Une lettre recommandée vous informe par exemple de l’interdiction d’opérer des moins de 18 ans et c’est fini. Ailleurs, le directeur de l’établissement reçoit le même genre de missive interdisant la pratique de la chimiothérapie pour tel type de malade. Une lettre signée par un sous-directeur X qui n’assumera jamais les conséquences de sa décision (responsable, mais jamais coupable).
La toute-puissance des ARS créées à la suite des ARH par la loi Bachelot en 2008 a été renforcée largement par le pouvoir actuel qui avait pourtant promis de les supprimer. Mais, quand un pouvoir à tendance totalitaire dispose d’une telle force de frappe, il ne la dissout pas. Les clones des fonctionnaires soviétiques sont actifs. Pendant le confinement et le plan Blanc ce sont les ARS qui décidaient de l’urgence ou non d’opérer tel malade et non le patient ou le chirurgien.
En conséquence, le médecin hospitalier ou libéral est amené à violer le serment d’Hippocrate qui lui demande de conserver son indépendance professionnelle, le choix des traitements étant imposé via les ARS et les « mutu-assurances complémentaires » qui imposent l’utilisation de tel ou tel médicament, ou de tel « protocole » en fonction de leurs intérêts et bientôt du niveau des cotisations de l’assuré.
Quid du médecin de ville, professionnel libéral ?
Votre généraliste a été abandonné par ses patients pendant ces années de gestation de la loi Touraine, malgré les efforts de certains résistants. Mais les citoyens ont fait l’autruche, préférant croire BFMTV et le pouvoir. Le résultat est désastreux, mais la résistance continue, bien faible et cachée néanmoins.
Nous sommes médecins, nous savons qu’il faut soigner chaque malade… Avec la loi Touraine, votre médecin « libéral » ne conserve que l’adjectif, les impôts et les charges sociales, mais aucune liberté. Vous en avez tous fait l’expérience depuis l’affaire covid.
Sans liberté de décider du traitement, il n’existe plus d’exercice proprement libéral.
L’exemple des réseaux de soins privés américains est très démonstratif : les médecins qui font partie d’un réseau ne peuvent prescrire que les traitements qui ont été validés par celui-ci et choisis avant tout en fonction de leur moindre coût.
Cerise sur le gâteau, pour bénéficier de la clientèle que l’appartenance au réseau lui assure, le médecin est tenu à une clause de confidentialité qui l’engage à ne jamais informer le malade des autres traitements possibles, s’ils sont plus onéreux !
L’omerta officialisée par contrat !
Ces règles de fonctionnement des réseaux ne sont pas particulières à la médecine ; elles sont exactement celles qui s’appliquent lorsque votre assurance automobile vous dispense de l’avance des frais de réparations, à condition que vous ameniez votre véhicule dans un garage qu’elle a agréé. La dispense d’avance du ticket modérateur, mesure phare de la loi Touraine, présentée partout comme un progrès social, n’en constitue pas un, et ceci en aucune manière, car elle ne diminue pas le reste à charge du patient. Le ticket modérateur reste le même et est prélevé directement sur votre compte bancaire.
Cette apparente simplification de formalité pour le malade est uniquement destinée à assujettir totalement le médecin à l’organisme payeur, aujourd’hui principalement la Sécurité sociale et demain, selon les directives européennes et les projets de nos gouvernants, les assurances privées.
Quid du secret médical ?
Les violations du secret médical se multiplient depuis vingt ans, et la récente loi les a rendues plus systématiques. Une des premières atteintes directes au secret médical fut l’obligation faite aux médecins de porter en clair, sur les certificats d’arrêts de travail, le diagnostic de la maladie causale.
Cette rupture flagrante du secret médical n’a pas suscité beaucoup de réactions. Pourtant, l’intérêt pour la collectivité de cette atteinte au secret était nul. Probablement parvenait-on déjà une mise en condition progressive. Les contrôles de tarification par les médecins-conseils des caisses étaient possibles avant cet ukase. Vous communiquez vos données de santé, mais aussi votre numéro de compte bancaire. Ils sauront tout !
L’étape suivante d’attaque du secret médical fut la mise en place de la Codification Commune des Actes Médicaux. Au lieu des « KC », qui ne correspondaient pas à une intervention chirurgicale précise, mais à une échelle de valeur monétaire, la nouvelle codification attribue un code, en trois lettres et quatre chiffres, à chaque acte et pathologie.
Cette codification, utilisée pour calculer le taux des honoraires médicaux et le prix des soins payés aux cliniques et aux hôpitaux, est extrêmement détaillée et comporte près de 40 000 entrées. En traduisant le code marqué sur le bordereau, vous pouvez apprendre que telle malade a bénéficié d’une reconstruction d’hymen, que tel autre a fait transformer ses organes génitaux mâles en vagin. Qu’untel souffre du sida. Or cette codification, disponible sur internet, circule avec l’identité du malade dans de multiples services, dont certains non tenus au secret médical. Outre les organismes de Sécurité sociale qui les détaillent, les agences et assurances santé complémentaires, les personnels des établissements hospitaliers y ont accès.
De plus, comme cette codification constitue la base des remboursements des organismes payeurs aux établissements, la plupart de ces derniers sous-traitent celle-ci à des professionnels privés pour optimiser les remboursements, et ce en violation du secret. Et l’on fait taire les quelques donneurs d’alerte qui dénoncent ces faits illégaux !
Ainsi, un médecin de Saint-Malo s’est fait admonester et menacer, puis a été sanctionné et déplacé, pour avoir dénoncé ces pratiques illégales. Une courte étude nous a montré que, pour une hospitalisation standard, près de 30 personnes différentes avaient accès à ces informations médicales personnelles détaillées (plus de soixante à l’APHP, grosse administration à strates multiples) ! Là encore, l’intérêt pour la collectivité est nul. On a créé une bureaucratie supplémentaire, abondante et coûteuse, détourné un peu plus le personnel soignant de sa mission, suscité des frais importants pour les établissements sans aucun gain, ni pour la Sécurité sociale, ni pour les malades, ni pour la Santé publique.
Mais c’est probablement le « désir » du pouvoir de tout contrôler. Le phénomène bureaucratique kafkaïen bien connu du pouvoir totalitaire.
La loi Touraine aggrave encore la rupture déontologique avec Hippocrate en faisant obligation aux médecins de transmettre les données de santé à la Sécurité sociale, mais aussi aux assurances privées. Porter atteinte au secret médical, c’est attenter à l’un des droits fondamentaux des individus. C’est affaiblir la confiance des malades en leur médecin et les inciter à lui cacher des informations qui seraient importantes pour le diagnostic et le traitement.
Mais pour les assurances privées qui remplaceront la Sécurité sociale, c’est la base de données qui leur permettra d’adapter les primes d’assurance à chacun et de justifier les augmentations : « vous présentez un sur-risque, votre état impose un malus ». Comme votre voiture après un accident ! Et oui, vous n’êtes ni plus ni moins qu’un objet pour ces bureaucrates et assureurs.
Vous comprenez le désarroi du médecin qui tente de prendre en charge l’humain que vous êtes. Un autre monde ! La disparition du secret médical est une des pires conséquences de cette loi. Le secret médical est un vieux souvenir que les citoyens n’ont guère défendu. Ils ont eu tort, particulièrement vous, les malades atteints de cancer, pour lequel le secret est vital, tant psychologiquement que physiquement
. Même si vous mettez de votre propre chef des photos sur FB (argument donné à la TV par des défenseurs de ce système pervers), cela n’a rien à voir avec le fait que d’autres mettent votre vie et vos maladies à nu sur internet.
Votre liberté, votre choix ! Quant à la sécurité des serveurs en particulier de ceux qui géreront votre dossier médical de votre espace client créé par la sécu (sauf si vous vous y opposez), je ne sais pas si même un enfant y croirait, en tous cas pas les ados capables de pirater jusqu’à la NASA. Seul le ministère, qui nous prend pour des débiles, tente de faire croire à la sécurité des données.
ON RETROUVE MARISOL À L’INVESTITURE. QUEL POSTE ESPÈRE-T-ELLE ?
Les internautes n’ont pas apprécié ses minauderies cachant des décisions gravissimes :
@Akira9744 @Carene1984
« Elle est loin d’être une courtisane de second rôle. C’est elle qui a fait des administratifs les chefs de services des hôpitaux à la place des professeurs de médecine émérites. C’est aussi elle qui a enlevé le terme patient pour qu’on utilise le terme client dans la Santé »
Et un souvenir de Wuhan ça vous parle ?
Bernard Cazeneuve en Chine le 24/02/2017 lors de l’inauguration du laboratoire P4 de Wuhan, avec Marisol Touraine…#NoVaxAndAlive #effetsecondaires #NonAuPassDeLaHonte #MacronNousPrendPourDesCons https://t.co/Y64yXs2b9d pic.twitter.com/w45PasezgD
— LIO Lia (@LIOLia59459499) May 8, 2022
ET l’humour sarcastique :
« On espère pour Marisol Touraine qu’elle va avoir ce poste de 1er ministre que tout le monde refuse. Celle qui a contribué à détruire l’hôpital public doit continuer son travail et supprimer les derniers lits. Ce serait dommage d’avoir si peu de dignité pour ne pas être récompensée ».
La loi Touraine comporte bien d’autres aspects néfastes, mais l’essentiel est la perte de la liberté de soigner et la perte de choix du patient pour se faire soigner. Vous trouverez une analyse plus détaillée sur notre site et le PDF dédié :
https://docteur.nicoledelepine.fr/wp-content/uploads/2017/05/1704-ANTIBES-CONSEQUENCES-LOI-TOURAINE.pdf
ou la vidéo de ma conférence au Cercle Aristote en mai 2016 :
Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
Source: Lire l'article complet de Mondialisation.ca