La marche des événements nous éveillent
• Jamais il ne nous a paru plus essentiel que les communautés nationales s’éveillent à l’essentiel. • L’essentiel est la situation internationale, qui relie les nations entre elles et influence fondamentalement toutes les questions internes. • Et, bien entendu, dans cette situation internationale se dresse aujourd’hui, comme un symbole autant qu’en tant qu’événement écrasant, ce que nous nommons Ukrisis, la crise ukrainienne avec la guerre en son sein. • Tout cela, au travers d’une lettre à un maire. • Contributions : dedefensa.org et Yves Maillard.
Lorsqu’un de ses administrés, ou ex-administrés, écrit une lettre à un maire auprès duquel il assura une fonction, on est le plus souvent conduit à croire que ce dont il va être question, ce sont les problèmes de cette ville (Maisons-Laffitte), ou au plus large les problèmes nationaux se répercutant dans cette ville. Ce n’est pas le cas ici, puisqu’un citoyen avec une longue carrière de service public, et ayant occupé une fonction dans une mairie, écrit au maire pour lui faire part de ses sentiments sur une crise internationale, – ‘la’ crise par excellence et extrême gravité, celle que nous nommons Ukrisis. C’est là un fait intéressant, qu’un dialogue qui aurait après tout dû rester communal, régional, ou au plus de politique intérieure française, s’impose comme absolument international et crisique dans la plus grave des dimensions ; c’est un fait intéressant, nouveau, et particulièrement heureux et révélateur.
Ce texte est en fait une lettre (devenue “ouverte”) que Yves Maillard, Capitaine de vaisseau honoraire, ancien attaché naval près l’ambassade de France à Moscou et Ingénieur en Génie Atomique (Armes), envoie au maire de Maisons-Laffitte, en sa mairie où lui-même (Maillard) travailla ; tout cela relayé par le général Dominique Delawarde et l’intermédiaire de ‘Réseau International’ et autres étapes, etc. Ces précisions, on en convient, importent peu dans le détail, sinon qu’il s’agit d’un échange de courrier qui suit d’abord des voies internes aux problèmes domestiques habituels des Français, – et c’est ce fait qu’il nous importe de commenter, sans aucun doute…
Non que le texte manque d’intérêt en lui-même, bien entendu et bien au contraire. Il expose la plus forte perception possible des causes de l’action américaniste contre la Russie, et puisque c’est de cela qu’il s’agit, – les USA présentés comme le premier acteur, chronologiquement dans la cause de cette bataille, mais aussi ontologiquement dans la destinée qu’est pour les deux (USA et Russie) cette bataille, et par conséquent eux aussi (les USA) dans une bataille existentielle, – dans une bataille qui est aussi existentielle pour eux qu’elle l’est pour la Russie. C’est une perception qu’on avait peu coutume d’entendre, mais qui commence à se répandre, sous la pression des évènements, du fait de la mesure qu’on prend de leur caractère formidable.
Delawarde résume le propos de Maillard de cette façon :
« Le texte ci-dessous montre à quel point les enjeux sont colossaux, et la petite Ukraine n'étant ici qu'une péripétie de cet affrontement titanesque qui a débuté bien avant le 24 février. Il s'agit d'une véritable lutte existentielle, non pas seulement pour la Russie, comme on le lit ici ou là, mais aussi et surtout pour les Etats-Unis dont la richesse et la puissance proviennent exclusivement de l'escroquerie du dollar qui leur permet de tout avoir gratuitement. »
On observera que lorsque Ukrisis est entrée dans son paroxysme, avec l’entrée des Russes en Ukraine le 24 février, la bataille n’était perçu encore que de son point de vue pseudo-idéologique et moralinesque, c’est-à-dire une action de la Russie qu’il s’agissait de juger, avec l’avalanche des “arguments” qu’on sait, car la bienséance exigeait que l’on passât la Russie au grill de l’Inquisition. Depuis, les choses ont évolué, d’ailleurs moins à cause des événements militaires qu’à cause du déluge de communication, de l’hystérie des condamnations de la fureur des simulacres qui deviennent suspects “à force”, – et surtout, surtout, – de la forme colossale qu’ont pris, sans que nous nous en avisions, ni ne sachions pourquoi, simplement par leur poids écrasant, ces événements qui nous dictent tout ; certes, les choses ont évolué parce que le poids énorme et la forme sublime des événements l’ont voulu ainsi.
Dès lors, il devient impossible de réduire l’affaire à une simple pleurnicherie de nos hétaïres de salon fort bien rémunérées en se pastichant “expertes” des grandes causes internationales… Tout cela, rien de plus que quelque agitation folle qu’un peu de sable effacera dans les mémoires des hommes ; tant il est vrai qu’une si formidable bataille ne peut être réduite à un procès de mode et de diffamation, avec les figurants improbables travaillant avec un filet bien fixé où leur script est écrit en grosses lettres bien compréhensibles, toutes ornées de la galerie des personnages figurant sur les billets verts de diverses valeurs. Comme disait Michel Jobert en d’autres temps : « Bonjour, les traîtres ! »… Mais c’est qu’il faut bien dire à la fin que ce qui se passe est d’une bien plus grande importance.
Nous en revenons alors à notre propos : qu’un sujet d’une telle importance, échappant si complètement à la mesure communale et locale, mais aussi aux salons de la capitale transie dans sa médiocre traîtrise, prenne justement la forme d’un canal communal et local est une nouvelle de bon aloi. En d’autres termes, nous voudrions que la France, – elle puisqu’elle est notre origine, mais les autres avec elles, – cesse de traiter à la lumière de ses tracas intérieurs et de ses querelles de plumitifs appointés le plus grand événement du siècle, peut-être des deux ou trois derniers siècles, peut-être plus encore, un événement qui est le butoir fatal d’une civilisation.
En d’autres termes encore, nous voulons dire que nous doutons, ou plutôt “doutions”, qu’une lettre adressée à un maire ès-qualité concernât en général des questions de cette importance. Que cela soit pourtant le cas ici est d’un extrême encouragement. Nous pensons depuis longtemps qu’il est venu le temps où ces restes de nations jadis glorieuses se ramassent enfin pour réaliser que leurs destins divers se jouent dans des événements dont ils n’imaginaient rien il y a deux ou trois mois, et non plus dans les querelles de clocher des comptables et des saltimbanques des idéologies.
Peu à peu s’impose cette formidable vérité-de-situation : nous sommes à un tournant de notre chaîne civilisationnelle. Nous sommes à un moment qui renvoie à des souvenirs d’une symbolique d’éternité brisée, – et nous voyons alors, à l’évocation de ces souvenirs de ceux qui en furent les témoins proches ou lointains, que nous manquons, par comparaison, singulièrement de grandeur, par les simulacres de nous-mêmes que nous entretenons pour mieux nous entretenir nous-mêmes dans l’illusion ; cela, au contraire de ce temps où nous n’avions ni plateaux de télévision, ni entretiens d’experts, ni prisons de l’esprit pour les œuvres des plus basses morales… :
« L’éternité de Rome, forte de ses 1 163 ans d’existence, semblait jusque-là aller de soi. “Roma Aeterna est une idée que l’on trouve déjà chez Virgile [70 av. J.-C. – 19 av. J.-C.] : le monde est appelé à s’unifier sous la domination d’un empire vu comme un état parfait de l’humanité et Rome restait à l’époque, aussi bien aux yeux des païens que des chrétiens, la cellule germinale de l’empire”, explique le philosophe Rémi Brague.
» D’un coup, l’éternité de Rome cesse ce jour-là d’être une évidence. En ce 24 août 410, les Wisigoths d’Alaric déferlent dans les rues de l’Urbs, la ville par excellence depuis plus de mille ans, la cité fondatrice de l’empire. Le pillage dure trois jours. De proche en proche, la nouvelle se répand dans tout ce qui est encore l’immensité du monde romain. “Une rumeur terrifiante nous parvient d’Occident. […] Elle est donc prise, la ville qui a pris l’univers. Horreur ! l’univers s’écroule”, se lamente saint Jérôme, alors installé en Terre Sainte pour traduire la Bible en latin.
» En Afrique du Nord, Augustin est tout aussi bouleversé par les récits des réfugiés évoquant “massacres, ruines, meurtres et barbaries”. “Nous avons gémi, nous avons pleuré sans pouvoir nous consoler”, écrit le philosophe et théologien. Il garde néanmoins la tête froide : “Vous vous étonnez que le monde périsse ; comme si vous vous scandalisiez que le monde vieillisse ! Le monde est comme l’homme ; il naît, il grandit, il meurt.” » (‘Saint-Augustin, de la cité des hommes à la Cité de Dieu’, 20 août 2020.)
Les commentaires qui accompagnent la chute sont aujourd’hui moins prophétiques et exaltés que ceux qui accompagnèrent celle de Rome. Ils sont à la mesure des idoles de nos “temps-devenus-fous”, de cette Modernité qui porte en elle une terrible malédiction… Peter Schiff, par exemple, ce 8 mai 2022, qui nous donne une autre vision que celle d’Ukrisis :
« Si j'ai raison, et que nous sommes déjà en récession, cette récession qui vient sera encore pire que celle-là. En fait, ce ne sera peut-être pas la pire récession depuis la Grande Dépression. Ce sera la pire récession de toutes, comprenant la Grande Dépression, car elle sera accompagnée d'une très forte inflation. »
C’est ainsi que nous en revenons à la lettre adressée à “Monsieur le maire”, pour lui faire part des “nouvelles de l’Empire“, en espérant que cette sorte de courriers intéressera, jusqu’à l’effrayer s’il le faut zu moins pour les éveiller, les peuples des nations d’Occident, lovés dans les étranges narrative.
dedefensa.org
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Lettre au maire à propos de l’‘Empire’
Cher Monsieur le Maire
Vous m'avez aimablement communiqué votre intéressant dernier message relatif à la guerre en Ukraine. Je vous en remercie. Voici, si vous me permettez, les réflexions qu'il m'inspire.
Vous écrivez :
« La guerre en Ukraine évolue visiblement vers un affrontement direct entre la Russie et les États-Unis. Il est évident que Washington a armé depuis des années l'armée ukrainienne, formé leurs soldats, fourni tous les renseignements recueillis par la CIA et surtout par les écoutes effectuées par la NSA. »
Mais alors, pourquoi ne pas dire clairement toute la vérité, que vous faites opportunément ressortir ici, à savoir que depuis un certain temps déjà ce sont les États-Unis qui se préparent, de toute évidence comme vous le dites si bien, à la guerre contre la Russie ?
Pourquoi ? Qu'est-ce que les Russes ont bien pu leur faire aux Américains pour que ceux-ci leur en veuillent à ce point, qu'ils leur en veuillent à mort, car c'est bien de cela dont il s'agit ?
Ce n'est bien évidemment pas du sort des habitants de l'Ukraine dont les Américains se préoccupent. Ils s'en moquent. Les Américains, comme toujours, ne se soucient que de leurs intérêts. Les Américains en veulent à mort à la Russie, que ce soit celle de Poutine ou celle d'un autre s'il venait à être remplacé, parce que ce pays, depuis une vingtaine d'années, a entrepris de se débarrasser de ses créances d'État en dollars.
Premier pays à l'avoir fait, d'autres, comme la Chine, étant également en train de le faire, elle s'est défaite de l'essentiel de ses bons du trésor américains, une centaine de milliards de dollars. En les remplaçant par de l'or ou d'autres devises jugées plus solides. Également, mais à un moindre degré, pour s'affranchir de l'abusive extra-territorialité de la loi américaine qui prétend s'appliquer à tout détenteur de sa monnaie de par le monde.
La Russie avait parfaitement le droit de faire cela. En 1960 le général de Gaulle, dont une resplendissante image illustre votre bureau au premier étage de votre mairie de Maisons-Laffitte, bureau que vous mettiez à ma disposition il y a quelques années quand j'y exerçais les fonctions de Conciliateur de Justice, le général de Gaulle donc, sur le conseil de Jacques Rueff, a fait exactement la même chose en exigeant de l'Amérique le remboursement en or des dollars détenus par la France (Or provenant en grande partie de la Banque de France, évacué en catastrophe par les croiseurs français au printemps 1940 en zigzaguant entre les sous-marins allemands, et qui avait servi à financer l'armement des huit divisions de la 1ère Armée de la France Libre)
La Russie a fait cela car il y a largement de quoi mettre en doute la solidité de la dette souveraine américaine, supérieure à 30 000 milliards de dollars, qui continue sans cesse de s'accroître (5 milliards par jour en moyenne), dette qui, matériellement, ne pourra jamais être remboursée en valeur. En face de cette dette, des créanciers qui tôt ou tard à l'échelle de la planète se rendront compte que leur créance sur l'Amérique est douteuse, pour ne pas dire irrécupérable.
Pour l'Amérique la volonté russe d'indépendance vis-à-vis de la monnaie américaine, car il ne s'agit pas d'autre chose, est considérée, non pas comme un geste inamical, mais comme une véritable déclaration de guerre, car c'est toute la suprématie mondiale dont l'Amérique jouit abusivement, par son dollar émis massivement sans contrepartie dont elle inonde la planète, appuyée sur une force militaire écrasante à laquelle personne n'est en mesure de s'opposer, qui est mise en cause.
Cette indépendance monétaire russe a toutes les chances de faire tache d'huile à l'échelle mondiale et pour l'Amérique c'est inacceptable. Elle a énormément à y perdre quand le monde se rendra compte qu'il est floué, abusé, volé par l'Amérique avec son dollar de papier qui ne lui coûte rien mais avec lequel elle achète tout, elle corrompt tout, elle pourrit tout.
Il faut tuer la Russie !
C'est ce que depuis plusieurs années réclament à cor et à cri nombre de personnalités américaines, membres du Congrès, gouverneurs d'État, officiers généraux. Et pas la tuer n'importe comment, mais en bombardant, au besoin, la Russie à l'arme nucléaire, carrément, et en proclamant ouvertement cette volonté dans les médias. Et cela n'émeut personne. Et cela bien avant la guerre en Ukraine. Ce sont eux qui veulent délibérément la guerre.
Trois pays, dans les décennies passées, ont essayé de se débarrasser de leurs créances sur le Trésor américain, pour la même raison, à avoir des doutes sur la solidité du dollar, en voulant simplement consolider durablement, en la convertissant notamment en or, la richesse que leur procurent leurs revenus pétroliers : l'Iran, l'Irak et la Libye. Tous les trois ont été sauvagement écrasés. Comme les Indiens d'Amérique. Face aux États-Unis, ils n'étaient pas en capacité de se défendre.
Avec la Russie, c'est différent, cette capacité elle l'a.
Les États-Unis ne peuvent pas attaquer de front la Russie comme le souhaitaient follement certains, non seulement parce que les Russes ont des bombes atomiques plus puissantes, en plus grand nombre, portées par des missiles plus rapides, non seulement parce que les Américains seraient passés pour l'agresseur aux yeux du monde, mais parce qu'en révélant à la terre entière la cause réelle de la guerre, financière et monétaire, ils auraient sûrement accéléré le processus, pourtant de toute manière inéluctable, à terme, de dédollarisation des économies mondiales, de révélation que le dollar est intrinsèquement une imposture.
Il fallait à l'Amérique trouver un moyen de faire la guerre à la Russie, sans passer pour l'agresseur. Ce moyen, elle croit l'avoir trouvé, en fomentant sur plusieurs années l'affaire ukrainienne.
Poutine est tombé dans le piège que lui a tendu l'Amérique, en agressant un pays au motif, réel, que des populations russes y étaient non seulement maltraitées (des milliers de morts civils en huit ans), mais aussi susceptibles de l'être plus encore à brève échéance (l'armée ukrainienne massée devant les provinces séparatistes sur le point de les attaquer).
On ne va pas « vers un affrontement direct entre la Russie et les États-Unis ». Cet « affrontement direct », on y est déjà, et ce depuis le début. C'est ça, et pas autre chose, la guerre actuelle en Ukraine.
Il est absurde, ridicule même, de réduire à la personnalité de Poutine la responsabilité de cette guerre.
Si Biden décide, si rapidement, de dépenser des sommes si considérables, des dizaines de milliards de dollars, pour mener cette guerre, par Ukrainiens interposés, c'est bien parce que ce qu'il y défend autre chose, inavouable, que le sort de ces pauvres Ukrainiens.
On va voir comment Poutine, soutenu par 90% de la population russe, va s'en sortir.
Les informations que l'on reçoit relatives à la situation militaire sur le terrain sont contradictoires. Pour certains l'armée russe avance lentement mais sûrement en prenant des positions que les Ukrainiens ne pourront pas reprendre, pour d'autres elle s'est enlisée et face à une armée ukrainienne déterminée et très bien armée par les Occidentaux elle finira par perdre, au mieux la face, au pire tout ce qu'elle a conquis.
En fait, que la Russie fasse au final la conquête, ou non, des « républiques sécessionnistes » de l'Est de l'Ukraine, ce n'est pas l'essentiel, c'est secondaire, au regard du motif réel de la guerre. Ce motif c'est le nécessaire écrasement, la destruction de la Russie, coupable de s'être attaquée à la suprématie du dollar, outil absolu de la domination hégémonique mondiale de l'Amérique.
Et comme il n'est pas possible de réduire militairement la Russie, l'Amérique a entrepris de la réduire financièrement par cette vague ahurissante de sanctions financières et monétaires draconiennes sans limites, se voulant dévastatrices, qui s'abat sur elle en ce moment, laquelle n'a rien à voir avec la guerre militaire en Ukraine, qui n'a servi que de prétexte pour déclarer cette guerre financière.
Cette guerre financière n'est pas la conséquence de l'agression russe, c'était le but recherché en faisant tout ce qui a été possible de faire pour pousser Poutine à commettre cette agression, comme Davy Crockett, le cow-boy du XIX° siècle héros de notre enfance, excitait les Indiens afin de leur faire commettre des exactions dont ils étaient « punis » en étant tous massacrés.
Comment la Russie va-t-elle faire face à cette guerre financière? C'est ça la vraie question, plus que la guerre dans le Donbass. Toute émotion légitime suscitée par les horreurs qui s'y passent mise à part.
La Russie a de vrais atouts pour faire face à cette guerre économique et financière
Comme elle en a eu face à Napoléon qui, au prétexte d'y importer les « valeurs » de la Révolution Française (sur la Place Rouge à Moscou il y a un socle de statue, sans statue, et s'il n'y en a pas c'est parce qu'il était prévu d'y mettre celle de l'empereur qui mettrait fin au servage en Russie, et comme cet empereur c'est Napoléon, on n'y a toujours mis personne…) , cherchait à obtenir de la Russie qu'elle ne se plie pas au blocus continental décrété par les Anglais depuis leur écrasante victoire à Trafalgar. Avec les Anglo-Saxons, la guerre est toujours, de près ou de loin, économique et financière.
Comme elle a su faire face au « Barbarossa » d'Hitler parti pour y conquérir un « espace vital », mais qu'elle a su repousser au prix de dizaines de millions de morts, civils et militaires.
La bataille du Donbass dont les medias nous montrent chaque jour les abominables images, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg, l'autre partie étant la terrible bataille qui est engagée, quasiment à l'échelle planétaire.
Je pense que les Américains sous-estiment la capacité des Russes de résister à cette guerre qui sera longue et dure, pour tout le monde, y compris, bien évidemment, pour nous les Européens.
Il n'est pas certain que les États-Unis la gagneront, même s'ils sont les plus forts, presque en tout.
La Russie a des finances saines. Elle est peu endettée. Elle n'a pas de déficit budgétaire. Sa balance commerciale est excédentaire. Ce qui n'est pas le cas, et de loin, de tous les pays gravitant autour et sous la domination contrainte du dollar. Elle a dans à peu près tous les domaines la capacité d'être autonome, capacité renforcée au fil du temps par les « sanctions » précédentes. Sa « rupture » avec le monde, voulue par les Américains, elle l'est surtout avec les Occidentaux, eux-mêmes asservis au dollar. Les deux géants que sont la Chine et l'Inde, pour ne parler que d'eux, sont rétifs à ces « sanctions ». La communication de la Russie dans tous les domaines avec le reste du monde passera par eux, certainement, et se poursuivra, certainement aussi.
Espérons seulement qu'aucun des deux « fous », Poutine et tout autant Biden, ne cédera à la tentation de recourir à l'arme nucléaire. Le pire n'est jamais sûr dit-on, heureusement.
Yves Maillard
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