par Francis Goumain.
Le 20 avril 2022, Vladimir Poutine a annoncé le premier essai réussi de lancement du « Sarmat », depuis le cosmodrome de Plessetsk jusqu’au polygone de Koura situé dans le Kamtchatka, à 6 100 km de distance. Le « RS-28 Sarmat » (en russe : « РС-28 Сармат », surnommé « Satan 2 » par la presse occidentale, code OTAN : « SS-X-30 ») est un missile balistique intercontinental de très grande taille propulsé par un moteur-fusée à ergols liquides. Il est développé par le Bureau d’étude Makeïev à partir de 2009 pour remplacer le « SS-18 Satan ». Sa grande capacité de charge lui permet d’emporter jusqu’à dix têtes de forte puissance ou quinze têtes de puissance moindre, ou une combinaison de têtes thermonucléaires et de contremesures conçues pour tromper les défenses antimissiles. Il est une réponse de l’armée russe au programme Prompt Global Strike américain.
Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX
— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022
Contrairement à ce qui se passe avec les Tartares de Dino Buzzati, avec les Sarmates, le désert, ce n’est pas avant la bataille, mais après. Par contre, les deux déserts ont un point commun, une attente sans doute vaine, il ne s’est rien passé, il ne se passera rien.
Quoique, après tout, le roman de Buzzati est paru en 1940, au moment de la drôle de guerre, et finalement, après une attente de huit mois les Tartares ont bien fini par débouler … et avec quel résultat !
Et aujourd’hui, alors qu’on croyait la guerre impossible, elle a lieu, on croyait la dissuasion nucléaire fossilisée dans une éternelle attitude de menace à jamais potentielle, et pourtant les armes n’ont jamais cessé d’évoluer et on assiste aujourd’hui à une percée russe dans le domaine : le Sarmat.
Or, à quoi pourrait bien servir des évolutions – ou même de véritables percées – dans le domaine sanctuarisé de l’impossible ? Plus blanc que gris, on comprend, c’est gris clair, mais plus blanc que blanc ? Comme pour la lessive, on ne comprend pas très bien où est l’arnaque, pourquoi rendre encore plus impossible ce qui était déjà impossible ?
On comprend juste qu’on est peut-être en train de se faire avoir.
Résumons le défi du Sarmat :
1 – c’est une arme orbitale, ou quasi orbitale, les Russes s’arrangeant pour faire rentrer le missile dans l’atmosphère avant un tour complet du globe, en effet, les armes orbitales sont interdites, mais l’essentiel est là : le missile peut atteindre n’importe quel point du globe en passant par l’un ou l’autre des pôles et en prenant donc les défenses antimissile existantes à revers. Ce point de droit sur l’interdiction des armes orbitales fait d’ailleurs sourire : qui fera respecter le droit derrière une guerre nucléaire ? Dieu ?
2 – le missile peut porter jusqu’à dix têtes surpuissantes, c’est pour cela qu’avec un missile on peut quasiment anéantir un pays comme la France, il ne faut pas faire d’erreur sur ce point, il n’y a pour l’instant aucune charge unique capable d’avoir un rayon couvrant la surface de la France, tout simplement parce qu’au cours de l’explosion, la charge détruit ce qu’elle a déjà détruit, voire, elle se détruit elle-même, elle se dévore.
Rappelons-nous que contrairement à la guerre selon Napoléon, un art simple tout entier fait d’exécution, la dissuasion nucléaire est un art très compliqué, fait de spéculations d’ailleurs plus basées sur des postulats que sur des axiomes, et qui, on peut l’espérer, ne connaîtra jamais un début d’exécution.
Pour se rassurer – ou pour se défouler – on peut toujours s’amuser avec un simulateur d’explosion nucléaire sur le net, par exemple, Nukemap : glisser le pointeur sur l’objectif, choisissez votre bombe, et faites péter.
L’ère de la domination américaine a commencé par deux explosions atomiques, elle se terminera peut-être aussi pas d’autres explosions encore plus fortes, car, qui vit de l’épée, périra de l’épée, et s’agissant du Sarmat, il n’y aura pas d’appel possible.
source : Jeune Nation
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