par Dominique Delawarde.
En réponse à l’article ci-dessous :
• https://www.euractiv.com/european-nato-source-de-escalation-with-russia-is-possible-tomorrow
Ce genre de « message en l’air » émanant d’une « source otanienne anonyme » manque de sérieux.
En clair, l’auteur du message dit qu’une désescalade est possible, si Poutine renonce et que les forces russes rentrent chez elles, car la préoccupation essentielle de l’OTAN reste la Chine. Le « messager » de l’OTAN demande, ni plus ni moins à Poutine de rendre les armes pour que l’OTAN puisse s’occuper de la Chine… Ben voyons … !
Ce que ce brave messager otanien semble ignorer, c’est que Poutine sait pertinemment que l’OTAN ne peut se permettre de mener une guerre d’attrition avec la Russie alors même que la Chine est en embuscade et que c’est elle qui tirera les marrons du feu, le moment venu.
Russie et Chine, mais aussi beaucoup d’autres États « amis » ont parfaitement conscience que la guerre d’Ukraine est une occasion unique de bousculer les règles de fonctionnement de l’ordre mondial actuel fondé sur la tyrannie du dollar, de l’OTAN, de l’extraterritorialité du droit américain étendue à la planète entière.
Russie et Chine ont parfaitement conscience que leur unité est vitale pour réussir, et éviter de perdre en se divisant.
La partie engagée ira donc à son terme. C’est hélas un bras de fer existentiel pour les deux partis en cause Russie et USA.
Aucun des deux ne peut se permettre de perdre.
Si les USA perdent cette guerre par procuration, leur image de superpuissance sera considérablement ternie, nombre de pays basculeront dans l’orbite du vainqueur.
Le dollar (et l’euro) pourrait bien se réduire à leur vraie valeur, c’est à dire au prix du papier et de l’encre nécessaires à leur impression. Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1990, nous pourrions connaître l’effondrement de l’empire américain et de ses vassaux de l’UE, dans les cinq ou dix ans à venir et peut être même avant.
Ce côté existentiel pour les deux partis dans l’issue du conflit est dangereux. On ne peut pas savoir jusqu’où iront les USA et l’UE dans la provocation et le soutien à l’Ukraine et les réactions de la Russie qui pourraient en découler.
Le passage au nucléaire est-il indispensable ? La réponse est non, ou du moins, pas encore.
Il existe encore une alternative « classique » pour les forces russes. Chacun se souvient de la frappe « spectacle » américaine du 16 avril 2017 en Afghanistan (relire mon article de l’époque).
• https://reseauinternational.net/derniere-frappe-us-en-afghanistan-rappel-des-faits-et-conclusions
La bombe US classique la plus puissante, surnommée « mère de toutes les bombes » avait été utilisée pour la première fois pour impressionner le monde entier en exhibant les « attributs » de la puissance américaine (« c’est moi qui ai la plus grosse ») …
Les russes disposent aujourd’hui dans leur arsenal d’une bombe classique (donc non nucléaire) 4 fois plus puissante que la « mère de toutes les bombes US ».
Par dérision pour la mère de toutes les bombes US, les russes ont surnommé cette bombe classique : « Père de toutes les bombes » … C’est la plus puissante bombe classique au monde
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Père_de_toutes_les_bombes
Sans passer au nucléaire, son emploi sur une base militaire de l’Ouest ukrainien pourrait avoir valeur d’ultime avertissement pour l’OTAN et montrer la détermination de la partie Russe. Il pourrait, sans en arriver au nucléaire, avoir un effet dévastateur sur le moral des forces ukrainiennes engagées à l’Est de l’Ukraine contre le Donbass et son allié russe.
Après tout, ce sont les USA qui ont utilisé la mère de toutes les bombes classiques en premier sur des présumés « terroristes ». La réponse des russes avec « le père de toutes les bombes » sur des mercenaires « terroristes » otaniens à l’Est de l’Ukraine refroidirait peut être l’ardeur des va-t-en guerre occidentaux …. Mais bien sûr, les politiques et les médias occidentaux hurleraient en meute et prétendraient que le nucléaire a été utilisé.
En conclusion, ne jamais oublier qu’une Chine en embuscade constitue un handicap terrible pour l’OTAN dans la gestion d’une crise ukrainienne qu’elle a elle-même provoquée en méprisant les propositions russes faites en Septembre 2021 pour assurer sa sécurité.
Il faut être persuadé que la Russie ira jusqu’au bout et que ses buts de guerre en Ukraine seront atteints « quoiqu’il en coûte ».
Dans ces conditions, l’entêtement des USA, de l’OTAN et de l’UE dans leur soutien à un régime corrompu, fort mal représenté par l’histrion Zelensky, promu par une presse occidentale chaque jour moins crédible, pourrait déboucher sur des conséquences malheureuses pour les ukrainiens, pour les européens et, à un moindre degré pour les USA, ces derniers faisant prendre les risques à leurs vassaux, et restant prudemment en 2ème ligne.
Dominique Delawarde
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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