par Karine Bechet Golovko.
À la guerre comme à la guerre, en plus de l’envoi d’armes, le renseignement américain et des pays de l’OTAN coordonnent les actions de l’armée ukrainienne sur le terrain, revendiquant la mort d’officiers russes. Combien de temps va-t-on faire semblant de croire que l’OTAN n’est pas une partie au conflit, qu’elle n’est pas la partie centrale de ce conflit ukrainien ?
Le journal suisse Le Temps exprime, on ne peut plus clairement, les enjeux de ce conflit :
« Officiellement, il est question d’aider l’Ukraine à défendre son territoire. En vérité, il s’agit de battre la Russie. De lui infliger une cuisante défaite, pouvant conduire à un changement de régime à Moscou. »
Le renseignement est un élément incontournable de la guerre et ce n’est pas le renseignement ukrainien, tout seul comme un grand, qui peut faire le poids contre le renseignement russe. Puisque l’Ukraine est le champ de bataille choisi par l’OTAN contre la Russie, il est désormais officiellement reconnu que le renseignement américain, occasionnellement aidé par celui des pays de l’OTAN, dirige les opérations militaires menées sur le terrain en Ukraine. Ici aussi, c’est le New York Times qui officialise ce secret de polichinelle.
Selon un officiel américain, les renseignements transmis à l’Ukraine ont conduit à la mort de nombreux militaires russes, notamment un certain nombre de généraux.
« L’aide au ciblage fait partie d’un effort classifié de l’administration Biden pour fournir des renseignements en temps réel sur le champ de bataille à l’Ukraine. Ces renseignements incluent également les mouvements de troupes russes prévus, tirés des récentes évaluations américaines du plan de bataille secret de Moscou, pour les combats dans la région du Donbass, dans l’Est de l’Ukraine, ont déclaré les responsables. Les responsables ont refusé de préciser combien de généraux avaient été tués à la suite de l’aide américaine. Les États-Unis se sont concentrés sur la fourniture de l’emplacement et d’autres détails sur le quartier général mobile de l’armée russe, qui déménage fréquemment. Les responsables ukrainiens ont combiné ces informations géographiques avec leurs propres renseignements – y compris des communications interceptées qui alertent l’armée ukrainienne de la présence d’officiers supérieurs russes – pour mener des frappes d’artillerie et d’autres attaques qui ont tué des officiers russes. »
Autrement dit, les États-Unis et les pays de l’OTAN sont formellement partie au conflit et ne s’en cachent pas, même s’ils l’affirment sans le dire, et utilisent pour cela tous les moyens en leur possession – ce qui est logique puisqu’il y a bien une guerre et non une quelconque opération :
« L’administration a cherché à garder secrète une grande partie des renseignements sur le champ de bataille, de peur qu’elle ne soit considérée comme une escalade et ne provoque le président russe Vladimir V. Poutine dans une guerre plus large. Les responsables américains ne décriraient pas comment ils ont obtenu des informations sur l’état-major des troupes russes, de peur de mettre en danger leurs méthodes de collecte. Mais tout au long de la guerre, les agences de renseignement américaines ont utilisé diverses sources, y compris des satellites classifiés et commerciaux, pour suivre les mouvements des troupes russes. »
L’aide apportée est censée être défensive et n’est pas « prévue pour tuer des généraux russes ». Pourtant, les États-Unis ne se cachent pas et affirment même haut et fort leur implication :
« De toute évidence, nous voulons que les Russes sachent à un quel niveau nous aidons les Ukrainiens et que nous continuerons à le faire », a déclaré Evelyn Farkas, ancienne haut responsable du ministère de la Défense pour la Russie et l’Ukraine dans l’administration Obama. « Nous leur donnerons tout ce dont ils ont besoin pour gagner, et nous n’avons pas peur de la réaction de Vladimir Poutine à cela. Nous ne nous découragerons pas. »
Nier la réalité ne l’empêche pas d’exister, mais peut permettre de repousser le problème – sans le régler. Pour l’instant, la Russie se refuse à entrer dans le discours de l’implication des pays de l’OTAN comme partie au conflit, car certains en Russie n’ont pas encore perdu l’espoir des négociations et de la reconnaissance de ces étranges « garanties de sécurité », qui devraient lui être octroyée par un « geste de bonne volonté ». Le clan atlantiste, lui, a depuis longtemps dépassé ce stade et ne fait pas de « geste de bonne volonté », il mène la guerre. Et pour finir par une citation de l’article cité en début d’article de journal Le Temps, afin d’écarter toute illusion :
« Vladimir Poutine ne comprend qu’un seul langage, celui de la force. Et pour le contraindre à négocier sérieusement, il n’y a pas d’autre moyen que de lui faire subir de très lourdes pertes militaires »
source : Russie Politics
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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