La pêche à la ligne est un art difficile nécessitant une immense capacité de patience et de persévérance. Elle est en général réservée aux gens de tempérament calme et posé, pas aux agités du bocal qui s’emportent à la moindre contrariété ou s’excitent pour de faux prétextes ou du moins des prétextes qui n’existent que dans leur imagination. C’est une activité en apparence ennuyeuse, lente où les moments d’action sont rares et sont souvent l’aboutissement d’un long délai d’attente.
Pêcher du poisson est également une passion cachant d’autres passions comme la passion pour la solitude. Cette propension à la solitude est souvent une nostalgie du rapport métaphysique abolissant l’illusion du monde cachant une autre réalité fuyante que l’intuition devine par de courtes courses successives et éphémères sans jamais aboutir à l’ombre de ce qui est supposé être un objet qui n’en a pas les attributs. Le retour en société gâche toujours ce plaisir d’effleurement avant l’oblivion dans les aléas du fracas des consciences et des entités psychiques du zoon politikon dans son rapport avec lui-même en tant qu’être doué d’une forme biologique déterminée dans un environnement continuellement étrange et étranger sans aucun constentement du sujet à ce sujet.
L’Homme est un mystère absolu. Capable du meilleur comme du pire. L’oubli semble être sa principale caractéristique. En continuel changement de sa naissance jusqu’à sa mort dans les univers du monde inférieur, le temps, une notion impossible à définir autrement que par le mouvement relatif dont on ne sait s’il est statique ou dynamique par rapport à un espace, se charge de l’éduquer et de lui administrer de sévères leçons. La majorité des humains semblent ne retenir aucune leçon et répètent les mêmes erreurs fatales.
Les grottes, les caves, les cellules d’emprisonnement, les lieux inaccessibles d’accès et les hospices sont favorables à la réflexion et à la philosophie, laquelle n’est ni occidentale ni orientale mais inhérente à chaque vécu humain. La sagesse est un état d’éveil et de concience difficile à atteindre. Un niveau qui n’est pas à la portée de celui qui est emporté par des passions violentes ou des pulsions. Et impossible à atteindre à l’esprit intoxiqué par le romantisme d’action qui amène une jeune personne à l’esprit sain à s’enfermer dans de fausses croyances au point où elle n’hésitera pas à tuer pour une simple idée ou représentation mentale imperfectible et traduite de manière erronée par le verbe. Cette représentation des fausses idoles a conduit une grande partie de l’humanité à sa perte.
Tant que l’homme n’abandonne pas sa vanité, ne retrouve pas l’humilité et refuse de réconcilier avec la nature et à se soumettre à l’ordre grandiose du cosmos, il ne retrouvera jamais la paix.
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