85 ans des barricades de Barcelone…

85 ans des barricades de Barcelone…

Il y a 85 ans – jour pour jour – débutait l’insurrection de Barcelone… Cet épisode décisif de la révolution sociale espagnole fut relaté de la manière la plus pointue, et presque en temps réel, par des groupes ouvriers maximalistes ayant fait rupture avec les partis de la gauche du Capital… Ils furent alors à même de désigner et de dénoncer toutes les fractions ayant pris part à l’écrasement du prolétariat durant cette semaine sanglante, qui débuta le lundi 3 mai 1937 avec la prise du central téléphonique de Barcelone et la réaction de défense spontanée des masses avant de s’achever le vendredi 7 mai, avec la démolition des barricades et l’entrée des troupes républicaines dans la ville…

En préambule d’une série d’articles qui permettront d’éclairer une facette méconnue du grand public de la guerre d’Espagne (mais qui est surtout la plus décisive), nous publions des extraits de l’ouvrage Hommage à la Catalogne, de George Orwell, Eric Arthur Blair de son vrai nom.

De sensibilité socialiste radicale (il fut membre du Independent Labour Party, parti situé à la gauche du parti travailliste de Grande-Bretagne, fruit d’une scission d’avec ce dernier), Orwell partit pour l’Espagne avec sa femme à la fin du mois de décembre 1936. Après une période d’entraînement à Barcelone dans la “caserne Lénine”, il fut envoyé sur le front d’Aragon et y passera un peu plus de trois mois, au sein d’une milice du POUM (parti marxiste-léniniste anti-stalinien). Il revint dans la capitale catalane fin avril, juste avant le déclenchement des troubles.

Le point de vue spontané et vivant que donne Orwell dans les extraits ci-après, sur l’antagonisme entre les soi-disant révolutionnaires anarchistes et les vrais contre-révolutionnaires démocratico-stalinistes permet de bien saisir – malgré ses limites – le véritable enjeu de la lutte des classes (d’un côté tous les gangs capitalisto-démocratiques étatistes de la gauche du Capital et de l’autre le prolétariat radical torpillé par les bureaucraties du POUM et de la CNT-FAI)… Les groupes et les individus les plus radicaux de l’époque, par delà leurs illusions et leur enfermement (fétichisme du parti, léninisme, éloge d’un État prolétarien ou ouvrier, apologie auto-gestionnaire des catégories de la marchandise…), ont pu désigner le rôle objectif des chefs de la CNT-FAI et du POUM dans l’écrasement de la commune de Barcelone, en sus de l’imposture de la lutte fascisme/antifascisme qui aboutit toujours au massacre démocratico-policier du prolétariat révolutionnaire.
Cette entreprise de dé-falsification aboutie, il y a néanmoins distinction à faire, comme toujours, entre les dirigeants de ces partis et syndicats de la contre-révolution, et leur base. Les prolétaires qui s’insurgèrent en juillet 1936 le firent en prenant l’étendard du “communisme” libertaire et en se ralliant, la plupart du temps, aux organisations syndicales, très puissantes dans la zone républicaine : CNT-FAI, anarchiste (qui atteindra près de deux millions d’adhérents) mais aussi l’UGT, socialiste, qui sera sous emprise des staliniens. Malgré cette honnêteté du militant de base, l’anarchisme et le marxisme, comme la sociale-démocratie et le bolchévisme, n’en restent pas moins des idéologies, qui finissent donc toujours par faire fusiller le prolétariat.
Ensuite, ce qu’Orwell désigne comme “communiste” est bien évidemment la fraction stalinienne du camp républicain : le P”C”E, parti dit “communiste” espagnol (en réalité, parti capitaliste d’État espagnol, sous contrôle soviétique), et son pendant en Catalogne, le PSUC. Ce camp représente bien – comme en URSS et dans tous les régimes capitalistes d’État – le côté le plus hystérique et terroriste de la gauche de la marchandise, ce que prouvera, après la défaite des journées de mai, la destruction des collectivités d’Aragon par la colonne Lister et l’emprisonnement, la torture et l’assassinat des prolétaires insoumis, dans les Tchékas espagnoles ou ailleurs.

On a donc bel et bien, avec le recul et en négatif des apparences, la révolution menée par le prolétariat espagnol d’un côté, et la contre-révolution de l’autre (gauche républicaine, socialiste, stalinienne et anarchiste). Orwell, s’il reste la plupart du temps dans une opposition “camp républicain contre camp franquiste”, nuancera néanmoins ce propos, en rappelant à plusieurs reprises (notamment dans les deux appendices placés à la fin du récit) l’impasse de la lutte antifasciste, le rôle de la CNT-FAI dans l’appel au calme et le désarmement des prolétaires durant l’insurrection de mai 1937 et le clivage qui s’opère entre les cadres des partis/syndicats et la base.
Le lecteur intelligent saura donc mettre en perspective les assertions de l’auteur qui, s’il fait preuve d’une honnêteté certaine et est animé par une ardeur révolutionnaire, reste prisonnier du moment et de la configuration complexe des camps idéologiques en présence… Ce fut également le cas du prolétariat dans son ensemble, à qui il manquait encore l’expérience de 1936-37, pour comprendre la nécessité de récuser toute médiation (partis, syndicats, assemblés citoyennes…) entre lui-même et son devenir auto-révolutionnaire. Le seul ennemi du prolétariat reste, le dernier jour de la crise terminale du Capital, comme le disait Engels en 1884, la démocratie pure.


Tous ceux qui firent deux voyages, à quelques mois d’intervalle, à Barcelone durant la guerre ont fait la remarque qu’il s’y était opéré d’extraordinaires changements. Et, chose curieuse, qu’ils y fussent venus d’abord en août et de nouveau en janvier, ou, comme moi, en décembre, puis en avril, ce fut la même constatation qui s’imposa à eux : à savoir, que l’atmosphère révolutionnaire avait disparu. À quiconque s’était trouvé là en août, alors que le sang était à peine sec dans les rues et que les milices étaient logées dans les hôtels de premier ordre, Barcelone en décembre ne pouvait que paraître « bourgeoise » ; à moi, nouvellement arrivé d’Angleterre, elle faisait l’effet d’une ville prolétarienne et dépassant même, à cet égard, tout ce que j’avais imaginé possible. À présent les choses étaient revenues en arrière. Barcelone était à nouveau une ville ordinaire, un peu dans la gêne et un peu éraflée par la guerre, mais sans nul signe extérieur de la prédominance de la classe ouvrière.
Le changement d’aspect des foules était saisissant. L’uniforme des milices et les salopettes bleues avaient presque disparu ; tout le monde semblait porter les élégants complets d’été qui sont la spécialité des tailleurs espagnols. On voyait partout des hommes gras à l’air florissant, des femmes habillées avec recherche et des automobiles luisantes. (Il me parut qu’il n’y en avait toujours pas de privées : néanmoins il suffisait, semblait-il, d’être une personnalité marquante pour avoir à sa disposition une automobile.) La ville regorgeait d’officiers de l’armée populaire récemment créée, type d’homme qui commençait à peine d’exister à l’époque où j’avais quitté Barcelone. L’armée populaire comptait un officier pour dix hommes. Un certain nombre de ces officiers avaient servi dans les milices et avaient été rappelés du front pour recevoir une instruction technique, mais la majorité d’entre eux étaient des jeunes gens qui avaient mieux aimé aller à l’École de guerre que s’engager dans les milices. Ils n’avaient pas avec leurs hommes des rapports tout à fait du genre de ceux qui existent dans une armée bourgeoise, mais il y avait une nette différence sociale, qui se traduisait par une différence de solde et d’uniforme. Les hommes portaient une sorte de grossière salopette brune, les officiers un élégant uniforme kaki, cintré comme l’uniforme d’officier de l’armée britannique, mais avec plus d’exagération. Je ne pense pas qu’il y en eût parmi eux plus d’un sur vingt qui eût déjà été au front ; n’empêche que tous portaient, attaché par une courroie au ceinturon, un pistolet automatique ; nous, au front, nous ne pouvions à aucun prix nous en procurer.

[…]

Pendant ce temps-là se poursuivait une propagande systématique contre les milices de parti et en faveur de l’armée populaire. La situation était ici plutôt singulière. Depuis février, toutes les forces armées avaient, théoriquement, été incorporées à l’armée populaire et les milices étaient, sur le papier, réorganisées sur le principe de l’armée populaire, avec échelle différentielle de soldes, nomination officielle aux grades en passant par les cadres, etc. Les divisions étaient formées de « brigades mixtes » qui étaient censées se composer en partie de troupes de l’armée populaire et en partie de milices. Mais les seuls changements qui avaient été effectivement opérés étaient des changements de noms. Par exemple, les troupes du P.O.U.M., qu’on appelait auparavant la division Lénine, devenaient à présent la 29e division. Comme, jusqu’en juin, très peu de troupes de l’armée populaire gagnèrent le front d’Aragon, les milices purent conserver leur structure distincte et leur caractère particulier. Mais sur tous les murs les agents du gouvernement avaient peint au pochoir : « Il nous faut une armée populaire », et à la radio et dans la presse communiste on ne cessait de brocarder, et parfois de façon très venimeuse, les milices, qu’on représentait comme mal aguerries, indisciplinées, etc. ; l’armée populaire, elle, était toujours dépeinte comme étant « héroïque ». On eût dit, à en croire presque toute cette propagande, qu’il y avait quelque chose de déshonorant à être parti au front comme volontaire et quelque chose de louable à avoir attendu d’être enrôlé par la conscription. N’empêche que pendant tout ce temps c’étaient les milices qui tenaient le front, cependant que l’armée populaire s’aguerrissait à l’arrière, mais c’était là un fait dont les journaux étaient tenus de parler le moins possible. On ne faisait plus défiler dans les rues de la ville, tambours battants et drapeaux déployés, les détachements de milices retournant au front. On les escamotait en les faisant partir furtivement, par train ou par camions, à cinq heures du matin. Dans le même moment, on commençait à envoyer au front quelques rares détachements de l’armée populaire ; et eux, comme nous naguère, étaient promenés à travers toute la ville en grande pompe ; mais même eux, par suite de l’attiédissement général de l’intérêt pris à la guerre, étaient accueillis avec relativement peu d’enthousiasme. Le fait que les troupes des milices étaient également, sur le papier, troupes de l’armée populaire, était habilement exploité dans la propagande par la presse. Rien de louable n’arrivait qui ne fût automatiquement porté à l’actif de l’armée populaire, tandis que toute faute, c’était aux milices qu’on la faisait endosser. Il arriva parfois à une même troupe de recevoir des félicitations en sa qualité d’unité de l’armée populaire et des reproches en sa qualité d’unité des milices.

Mais, en dehors de cela, il y avait un changement saisissant dans l’atmosphère sociale – ce qu’il est difficile de comprendre si l’on n’a pas soi-même vécu tout cela. Lorsque j’étais arrivé pour la première fois à Barcelone, j’avais cru que c’était une ville où il n’existait guère de distinctions de classe ni de grandes différences de richesse. C’était bien, en tout cas, ce qu’elle avait l’air d’être. Les vêtements « chics » y étaient devenus une exception, personne ne faisait de courbettes ni n’acceptait de pourboire ; les garçons de restaurant, les bouquetières, les cireurs de bottes vous regardaient bien en face et vous appelaient « camarade ». Je n’avais pas saisi qu’il y avait là surtout un mélange d’espoir et de camouflage. La classe ouvrière croyait en une révolution qui avait été commencée mais jamais consolidée, et les bourgeois étaient apeurés et se travestissaient momentanément en ouvriers. Dans les premiers mois de la révolution, il doit bien y avoir eu plusieurs milliers de personnes qui, de propos délibéré, revêtirent des salopettes et clamèrent les mots d’ordre révolutionnaires, histoire de sauver leur peau. À présent, tout revenait à l’état normal. Les restaurants et les hôtels élégants étaient remplis de gens riches qui dévoraient des repas coûtant cher, tandis que la population ouvrière se trouvait devant une hausse considérable du prix des denrées alimentaires, sans recevoir aucune augmentation de salaire y correspondant. En plus de la cherté de tout, il y avait périodiquement pénurie de ceci ou de cela, ce dont, naturellement, le pauvre souffrait toujours plus que le riche. Les restaurants et les hôtels semblaient n’avoir guère de difficulté à se procurer tout ce qu’ils voulaient ; mais, dans les quartiers ouvriers, les queues pour le pain, l’huile d’olive et les autres choses de première nécessité étaient longues de plusieurs centaines de mètres. Naguère, dans Barcelone, j’avais été frappé par l’absence de mendiants ; ils étaient légion à présent. À la porte des charcuteries, en haut des Ramblas, on voyait continuellement des bandes d’enfants pieds nus qui restaient là à attendre que quelqu’un sortît, et alors ils se pressaient autour en demandant à grands cris des bribes de nourriture. En parlant, on n’employait plus les formules « révolutionnaires ». Il était rare, à présent, d’être tutoyé et appelé « camarade » par des inconnus ; l’habitude était revenue de dire Señor et Usted. Buenos días commençait à remplacer Salud. Les garçons de restaurant avaient réintégré leurs chemises empesées, et les chefs de rayon courbaient l’échine comme à l’accoutumée. Nous entrâmes, ma femme et moi, dans une bonneterie sur les Ramblas, pour acheter quelques paires de bas. Le vendeur s’inclina en se frottant les mains, de ce geste qui leur était habituel il y a vingt ou trente ans, mais qu’on ne leur voit plus faire de nos jours, même en Angleterre. De façon détournée et à la dérobée, on en revenait à l’usage du pourboire. L’ordre avait été donné aux patrouilles d’ouvriers de se dissoudre, et de nouveau l’on voyait dans les rues les forces de police d’avant-guerre. Il en résultait, entre autres choses, que les music-halls et les bordels de première classe, dont beaucoup avaient été fermés par les patrouilles d’ouvriers, avaient immédiatement rouvert1.

[…]

Car sous l’aspect extérieur de la ville, sous ses dehors contrastés de luxe et de pauvreté grandissante, et sous l’apparente gaieté de ses rues, avec leurs étalages de fleurs, le bariolage de leurs drapeaux et des affiches de propagande, et leur animation, couvait un affreux sentiment de rivalité et de haine politiques. Il n’y avait pas à s’y méprendre. Des gens de toutes nuances disaient, envahis par un mauvais pressentiment : « Il ne va pas tarder à y avoir de la casse. » Le danger était patent et facile à comprendre. Il résidait dans l’antagonisme entre ceux qui voulaient faire progresser la révolution et ceux qui voulaient l’enrayer ou l’empêcher – autrement dit, dans l’antagonisme entre anarchistes et communistes. Politiquement, il n’y avait plus à présent d’autre pouvoir que celui du P.S.U.C. et de ses alliés libéraux. Mais en face de ce pouvoir il y avait la force irrésolue des membres de la C.N.T., moins bien armés et sachant moins bien ce qu’ils voulaient que leurs adversaires, mais puissants par leur nombre et par leur prédominance dans plusieurs industries-clefs. Avec une telle démarcation des forces, il était fatal qu’il y eût conflit. Du point de vue des membres de la Généralité soumise à l’influence dirigeante du P.S.U.C., la première chose à faire, nécessairement, pour consolider leur position, c’était de désarmer les ouvriers de la C.N.T.
Comme je l’ai déjà fait observer, la mesure prise pour dissoudre les milices de partis était au fond une manœuvre à cette fin. Simultanément on avait remis en activité les forces de police armées d’avant-guerre, gardes civils et autres, et on était en train de les renforcer et de les armer puissamment. Cela ne pouvait avoir qu’une seule signification. Les gardes civils, en particulier, étaient une force de gendarmerie du type européen courant qui, depuis bientôt un siècle, avaient servi de gardes du corps à la classe possédante. Sur ces entrefaites, on avait rendu un arrêt selon lequel toutes les armes détenues par des particuliers devraient être livrées. Naturellement cet ordre était resté lettre morte ; il était clair qu’on ne pourrait prendre leurs armes aux anarchistes que par la force. Pendant tout ce temps le bruit courait, toujours de façon vague et contradictoire par suite de la censure des journaux, qu’un peu partout en Catalogne des petits conflits éclataient. En plusieurs endroits les forces de police armées avaient attaqué les forteresses des anarchistes. À Puigcerdá, à la frontière française, on envoya une troupe de carabiniers s’emparer du bureau de la douane, sur lequel les anarchistes avaient eu jusque-là la haute main, et Antonio Martín, un anarchiste connu, fut tué. Des incidents analogues s’étaient produits à Figueras et, je crois, à Tarragone.
Dans Barcelone, il y avait eu, à en croire des renseignements officieux, une série de bagarres dans les faubourgs ouvriers. Des membres de la C.N.T. et de l’U.G.T. depuis quelque temps s’entre-assassinaient ; à plusieurs reprises les meurtres avaient été suivis de funérailles colossales, provocantes, organisées dans l’intention bien délibérée d’attiser les haines politiques. Peu de temps auparavant, un membre de la C.N.T. avait été assassiné, et c’est par centaines de mille que la C.N.T. avait suivi son enterrement. À la fin d’avril, juste au moment de mon arrivée à Barcelone, Roldan Cortada, membre éminent de l’U.G.T., fut assassiné, probablement par quelqu’un de la C.N.T. Le gouvernement donna l’ordre à tous les magasins de fermer et organisa un immense cortège funèbre, formé en grande partie des troupes de l’armée populaire, qui, en un point donné, mit deux heures à défiler. De la fenêtre de l’hôtel je le regardai passer sans enthousiasme. Il sautait aux yeux que ces prétendues funérailles étaient tout bonnement un déploiement de forces ; il suffirait d’un rien pour qu’il y ait effusion de sang. Cette même nuit nous fûmes réveillés, ma femme et moi, par le bruit d’une fusillade venant de la place de Catalogne, à cent ou deux cents mètres de là. Nous apprîmes le lendemain que c’était un membre de la C.N.T. qui avait été supprimé, probablement par quelqu’un de l’U.G.T. Bien entendu, il était tout à fait possible que tous ces meurtres eussent été commis par des agents provocateurs. On peut aussitôt apprécier l’attitude de la presse capitaliste étrangère en face des dissensions communo-anarchistes en remarquant qu’elle fit du tapage autour du meurtre de Roldan Cortada, mais passa sous silence le meurtre en réponse.
Le 1er mai approchait et il était question d’une manifestation monstre à laquelle prendraient part à la fois la C.N.T. et l’U.G.T. Les leaders de la C.N.T., plus modérés que beaucoup de leurs sectateurs, travaillaient depuis longtemps en vue d’une réconciliation avec l’U.G.T. ; c’était même le mot d’ordre de leur politique que d’essayer de former un seul grand bloc des deux centrales syndicales. L’idée était de faire défiler ensemble la C.N.T. et l’U.G.T., qui feraient ainsi montre de leur solidarité. Mais au dernier moment la manifestation fut décommandée. Il était trop évident qu’elle n’amènerait que des bagarres. C’est ainsi qu’il ne se passa rien le 1er mai. Quel drôle d’état de choses ! Barcelone, la ville soi-disant révolutionnaire par excellence, fut probablement la seule ville de l’Europe non-fasciste où il n’y eut pas de commémorations ce jour-là.

George Orwell, Hommage à la Catalogne

1 Note de Orwell: Les patrouilles d’ouvriers auraient, dit-on, fait fermer 75% des bordels.

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Source: Lire l'article complet de Guerre de Classe

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« Nous pensons d’abord qu’il faut changer le monde. Nous voulons le changement le plus libérateur de la société et de la vie où nous sommes enfermés. Nous savons que ce changement est possible par des actions appropriées »

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