Des aéronefs militaires turcs ont violé à 125 reprises consécutives l’espace aérien grec en 24 heures suscitant l’ire d’Athènes et sa décision de ne pas inviter la Turquie à se joindre à des exercices militaires conjoints de l’OTAN prévus à partir du 09 mai 2022. De son côté, la Turquie a affirmé qu’elle n’est pas intéressée par ces exercices et qu’elle a décidé de ne pas y participer.
La Grèce a accusé la Turquie de miner l’unité de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) en effectuant 125 survols non autorisés sur son territoire en l’espace de 24 heures.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a declaré qu’une plainte au sujet de ces violations sera adressée au Secrétaire Général de l’OTAN Jens Stoltenberg.
Ankara avait souligné auparavant que l’exercice conjoint “Tiger Meet” prévu en Grèce avait été manipulé pour servir les intérêts politiques grecs en mettant en avant des contentieux bilatéraux et que par conséquent il était exclu que les Turcs y participent.
L’ambassadeur turc à Athènes a été convoqué, le mercredi 27 avril 2022, par le ministère grec des Affaires étrangères pour protester contre les violations continuelles de l’espace aérien grec par des avions de combat turcs. Le lendemain jeudi 29 avril 2022, des avions de combat turcs franchissaient le mur du son à plusieurs reprises à basse altitude au-dessus des îles de Rhodes et de Samos.
Une vidéo diffusée sur internet montre le HUD (head up display ou affichage tête haute) d’un avion de combat Mirage 2000-5 grec tentant d’intercepter un avion de combat F-16 C turc effectuant des manœuvres évasives.
La Grèce et la Turquie sont deux pays voisins membres de l’OTAN entretenant des relations difficiles qualifiées par euphémisme de ni amicales ni hostiles marquées par de nombreux contentieux territoriaux, maritimes et depuis les guerres au Levant, migratoires.
La Turquie a connu une montée en puissance sur tous les plans et mène une politique étrangère assez ambiguë qui a pivoté du concept du “zéro problèmes” à la notion de “zéro amis” avant de se définir dans une approche pragmatique mêlant des éléments de grandeur impériale et une realpolitik à toutes épreuves mais teintée d’un mépris absolu et souvent basé sur des faits pour les autres alliés européens au sein de l’OTAN.
La Grèce n’a aucune politique étrangère autonome et ne dispose d’aucune latitude possible en dehors de l’OTAN. Ce qui rend son contentieux avec la Turquie, un des membres les plus importants de l’Alliance, particulièrement difficiles à gérer.
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