La chapelle du couvent des Ursulines, située dans le Vieux-Québec, possède l’un des patrimoines religieux les plus importants du Québec. Le Verbe vous propose d’en faire la découverte en l’honneur de la fondatrice de la communauté, sainte Marie de l’Incarnation, dont c’est aujourd’hui la fête liturgique.
Plus vieux que la guerre
L’ensemble du décor de la chapelle des Ursulines est réalisé entre 1726 et 1736 par le sculpteur Pierre-Noel Levasseur (1690-1770). Le tout est conçu afin de magnifier la chapelle existante et de souligner le 100e anniversaire de l’arrivée de la communauté au Québec en 1639.
Ce qui rend l’ensemble si important est que la chapelle des Ursulines possède le seul décor complet en bois sculpté datant du Régime français qui existe encore de nos jours. Cela en fait également le plus ancien décor religieux sculpté en bois en Amérique du Nord !
La préservation de l’ensemble relève à la fois du coup de chance et de la conscience éclairée des religieuses.
D’abord, on peut parler de chance lorsqu’on évoque l’emplacement géographique du couvent, qui en a permis la sauvegarde lors de l’invasion britannique de 1759. En effet, le couvent était juste assez loin du fleuve Saint-Laurent et des positions britanniques sur la rive sud pour empêcher qu’il ne soit bombardé par les canons du général Wolfe.
Sa situation sauvera donc le couvent de l’incendie, ce qui ne sera malheureusement pas le cas des autres lieux de culte de la Haute-Ville, la flèche de la cathédrale de Québec servant même de cible aux canons britanniques…
La minutie des sœurs
Il faut toutefois mentionner que la chapelle ayant survécu à la guerre de Conquête n’existe plus aujourd’hui. Elle a été remplacée, volontairement et en temps de paix, en 1902, lors d’importants travaux exécutés au couvent par l’architecte David Ouellet (1844-1915). Les travaux, faits à la demande des Ursulines, visaient à moderniser le couvent et à réaménager d’anciens espaces désormais vétustes et incapables de répondre aux besoins du moment.
Les Ursulines ont cependant longuement insisté pour qu’on inscrive dans le contrat donné à l’architecte que le décor en bois sculpté soit minutieusement démonté, conservé et transféré dans le nouveau bâtiment.
Nous ne pouvons que remercier les religieuses d’il y a près de 125 ans pour leur souci de préservation de leur patrimoine matériel. C’est grâce à ces visionnaires que nous pouvons aujourd’hui admirer dans le chœur de la chapelle une chaire, deux maitres autels et leurs tabernacles ainsi que plusieurs statues, datant des premiers pas du catholicisme en terre du Québec.
Un riche patrimoine peint
En plus du décor en bois sculpté, plusieurs tableaux anciens ornent la chapelle des Ursulines. La majorité des tableaux présents dans le décor actuel proviennent de la célèbre collection des frères Desjardins.
Les frères, qui étaient tous deux prêtres, sont arrivés au Québec dans le sillage de la Révolution française. L’ainé du duo, Philippe-Jean-Louis, sera aumônier des Ursulines de 1793 à 1803, tandis que le cadet, Louis-Joseph, agira à titre de conseiller spirituel de la communauté de 1825 à 1833.
Les deux prêtres sont toutefois entrés dans l’Histoire pour leur imposante collection de tableaux beaucoup plus que pour leurs rôles sacerdotaux.
Au total, les deux frères achèteront en France 180 tableaux représentant des scènes religieuses. L’ensemble des œuvres est expédié au Québec en deux temps, soit en 1816 et en 1820. Une fois chez nous, le tout est restauré et vendu à diverses communautés religieuses et paroisses désireuses d’agrémenter leurs décors. C’est donc tout naturellement, vu leur rôle auprès des Ursulines, que certains de ces tableaux trouvent comme nouvelle demeure la chapelle du couvent du Vieux-Québec.
Le tombeau d’une sainte
Un autre élément fort important qui est présent dans la chapelle du couvent des Ursulines est bien évidemment le tombeau de sainte Marie de l’Incarnation, la fondatrice de la congrégation. Le tombeau est situé tout juste à la droite de l’entrée principale, dans une annexe aménagée en 1871 et qui portait autrefois le nom de chapelle Sainte-Angèle. Le lieu a été entièrement réaménagé en 1972 à l’occasion du 300e anniversaire du décès de Marie de l’Incarnation.
Le décor plus dépouillé de la chapelle funéraire contraste avec l’opulence du décor colonial qui orne la nef et le chœur. À la fois sobre et imposant, le tombeau en granite noir de la sainte trône au milieu de l’ensemble. Un petit coup d’œil dans l’intimité des sœurs est même possible pour les visiteurs : il suffit de contourner le tombeau pour apprécier le décor de la nef réservée aux religieuses en posant le regard au travers de l’austère grille en fer qui sépare les parties publiques et privées de la chapelle !
Il est possible de visiter la chapelle et le Musée des Ursulines. Pour plus de renseignements veuillez consulter le : http://www.ursulines-uc.com/visiter.
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