Pour plusieurs d’entre nous, cette expression si répandue « revenir à la normale » annonçant la fin de la pandémie nous semblait étrange et douteuse. Durant plus de deux ans, les informations nous menaient de la panique à l’espoir. Nous devions renoncer à notre vie sociale pour combattre un virus inconnu et mortel, nous adapter à un nouveau style de vie. La grande majorité a suivi les consignes émises par le pouvoir politique associé au monde scientifique et relayées par les médias.
Alors que nous ne sommes pas encore sortis de cette pandémie, les acteurs principaux mentionnés ci-haut, c’est-à-dire, les pouvoirs politiques qui nous dirigent, et le quatrième ou cinquième pouvoir, les médias, (selon le système politique de chaque pays) nous placent devant un nouveau film catastrophe provoquant la panique : la 5e, 6e ou 20e vague du virus maudit, sans nous donner le temps de comprendre les solutions possibles ni nous montrer comment nous habituer à vivre avec lui. Plus encore, en déclarant ouvertement qu’il n’était pas préparé pour faire face à la pandémie, le système en place à l’échelle mondiale a démontré qu’il n’avait pas su prendre ses responsabilités à temps.
Aujourd’hui, nous sommes d’accord : « nous sommes revenus à la normale » : nous sommes à nouveau en guerre et au bord de l’apocalypse. On parle de la guerre en Ukraine, que la paix a été rompue, on parle des victimes, etc; mais on ne nous informe pas, sur ces mêmes chaînes de médias, qu’en d’autres pays on a aussi rompu la paix avec des conséquences tragiques similaires ou pires. C’est le cas, par exemple, de la Palestine occupée par Israel, du conflit entre le Sahara Occidental et le Maroc, en Syrie, au Yémen, au Mali, au Kurdistan, en Somalie, entre autres.
Subjugués par les médias traditionnels qui ne nous offrent à entendre qu’une voix et à voir qu’une image et qui, tous les jours, emploient des techniques pour nous imposer une idée, pour nous faire penser qu’aujourd’hui, qui que nous soyons, nous sommes tous en guerre contre l’ennemi qu’ils ont déterminé. Et comme si ce n’était pas suffisant, aux bulletins de nouvelles et commentateurs politiques s’ajoutent les programmes de divertissements et sportifs qui abordent le sujet sans le connaître à fond ni apporter un nouvel éclairage sinon seulement reproduire les mêmes idées.
Alors qu’il y a tant de scénaristes respectés dans le monde, pourquoi ne pas en engager un qui puisse changer quelques lignes du libretto pour nous aider à conserver notre santé mentale fragilisée par la pandémie? Apporter un autre point de vue. Aujourd’hui, si nous nous déclarons contre la guerre, si nous élevons la voix devant l’injustice, si nous avons une tendance philosophique, politique, une idée associée à un pays X, on va nous stigmatiser. C’est que dans notre monde, on ne peut choisir ce que nous lisons ou écoutons pour nous informer. Les intérêts et privilèges de la minorité sont protégés à travers leurs médias où l’on utilise la « propagande », tant détestée et défendue lorsque d’autres l’utilisent, pour arriver à imposer une idée, une opinion ou une idéologie.
Le droit à la liberté de pensée est en jeu en ce moment. On ne peut pas imposer une ligne éditoriale unique et globalisée, qui vient des grandes agences d’information, et limiter le droit d’informer des médias alternatifs ou « adversaires ». Le droit à l’information est une garantie fondamentale pour que nous ayons tous le droit de chercher l’information, d’informer, d’être informés et de penser par nous-mêmes.
Nous sommes devant un discours où la neutralité cède la place à la partialité. Les propriétaires des médias de communication dirigés par six grands groupes médiatiques contrôlent plus de 70% de l’offre planétaire.
Considérant cela, nous pouvons nous douter des intérêts économiques, politiques et géopolitiques derrière chaque information relative à une guerre. En analyser les conséquences nous aidera à sortir de la panique de la guerre et ainsi, la société globale pourra retrouver la véritable « normalité » à travers la lutte pour les urgences sanitaire, environnementale et sociale.
Aujourd’hui, plus que jamais, on doit arriver à des accords de désarmement, démilitarisation, démantèlement de l’arsenal nucléaire et réduction de dépenses militaires pour investir dans la paix que nous souhaitons tous
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