par Edy Fernandez.
« La beauté sauvera le monde » (Dostoïevski, « L’idiot »)
***
Satan, en hébreu (bible hébraïque), signifie adversaire.
L’adversaire c’est l’adversité.
On ne peut pas évoluer sans adversité. Être en vie, en mouvement, nécessite de rencontrer une résistance, une force adverse. Sans résistance, point de mouvement.
Une voiture ne peut avancer sans la résistance de la route.
C’est dans l’adversité qu’on se construit, et les épreuves nous grandissent, dès lors qu’on en tire la quintessence, la sagesse et l’expérience.
L’humanité, tout comme l’être humain, a besoin de cette adversité pour évoluer.
Et l’ombre, tout compte fait, si l’on considère que Satan n’est qu’un révélateur des horreurs du monde et non pas le grand responsable, s’avère être au service de la lumière.
Satan, ou Lucifer, cet ange déchu assimilé à Satan, fils de Dieu et porteur de lumière devenu prince des ténèbres, semble donc être, en définitive, au service du bien, du mieux et de l’évolution de l’humanité. Il nous met à l’épreuve, nous ouvre les yeux et nous permet de voir l’ombre, en nous et partout autour de nous.
Qui est responsable du mal ? Satan, le serpent tentateur, ou bien les hommes eux-mêmes ?
Quid de la poule ou de l’oeuf ?
Voilà une question qui mérite d’être creusée.
Mais ce Satan/Lucifer est malgré tout bien la preuve que ombre et lumière sont indissociables.
Si l’on considère que Satan n’est, en réalité, qu’un égrégore, il est dès lors évident que le mal est le seul fait des hommes, et existe en chacun de nous (et de façon métaphorique depuis que la première femme a croqué la pomme).
C’est là, dans cet espace de la rencontre entre tous éléments, que vie et mort s’articulent.
Il faut nécessairement mourir à quelque chose afin de pouvoir renaître à soi-même, ou à autre chose. Par exemple, nos cellules meurent sans cesse afin de laisser la place à de nouvelles cellules.
C’est la résurrection du Christ.
La mort est derrière nous, la vie est ici et maintenant. La vie est devant nous.
Et on n’est jamais plus en vie que quand on côtoie la mort ; quand une totale présence et conscience de ce qui est là, dans l’instant, sont requises (ce qui pousse certains à rechercher des sensations extrêmes, et moi-même en d’autres temps, jusqu’à frôler la mort un certain nombre de fois).
Mais le niveau de conscience global nécessaire à une réelle évolution de l’humanité n’est pas encore atteint.
L’humanité n’est pas prête pour l’Ascension, ni même pour sa renaissance.
Pour l’heure nous sommes plongés, pour quelques années ou décennies encore, dans la nuit noire de l’âme de l’humanité.
De l’enfer vers le purgatoire (mot qui vient du verbe latin purgare = purifier, nettoyer).
Il nous faut donc d’abord, à l’image d’Hercule/Héraclès, nettoyer les écuries d’Augias, soit toute la pourriture amoncelée dans le monde par des siècles de mensonge et de corruption, afin que la lumière brise enfin les ténèbres.
Hercule devra d’ailleurs s’y reprendre à deux ou trois fois avant de terrasser son ennemi, le fourbe Augias.
Ce rapport à la mythologie n’est certes pas anodin, on est dans du connu. L’histoire se répète ou, plus poétiquement, balbutie.
C’est un travail alchimique. Il est question de changer le vil métal en or.
Et comment ne pas évoquer ici le voyage initiatique de Dante qui le mène vers le paradis, l’Amour et les étoiles, à travers l’enfer et le purgatoire, dans « La divine comédie » ?
Une œuvre qui prend maintenant tout son sens à la lumière, ou plutôt à l’ombre, des évènements actuels.
À noter que le principe intangible* et fondamental de beauté, mis en avant par Dostoïevski dans son roman « L’idiot », est presque naturellement indissociable des valeurs sous-jacentes de bonté et de vérité (la vérité nous rendra libres), sans pour autant rendre ces dernières forcément présentes dans l’imaginaire humain occidental, ce que Platon a parfaitement mis en lumière en dissociant ces notions mais pour, finalement, mieux les réunir.
La beauté, idée éternelle, valeur universelle, supérieure et incontournable, lumière du monde et pressentiment de son unité, forme corporelle de l’âme..
Ce sont bien là, en réalité, des principes universels, qu’on retrouve notamment dans les civilisations orientales, à la différence cependant que ces dernières n’ont pas, à l’opposé des us et coutumes occidentaux, la sale tendance de vouloir toujours séparer et diviser les choses car, pour les orientaux, certaines vérités ou réalités vont de soi et nul n’est besoin de couper les pattes des mouches en quatre pour comprendre de quoi il retourne..
On retrouve évidemment, dans ces différences fondamentales de pensée, la trop forte prépondérance du mental, du raisonnement, du rationnel et de l’analytique dans les sociétés occidentales, signe d’une nette prédominance du cerveau gauche et signe d’un profond déséquilibre entre le ciel et la terre, entre le Yin et le Yang, entre les polarités masculines et féminines, entre l’homme et la nature.
Ces déséquilibres majeurs s’étant accentués jour après jour au fil des siècles, il n’apparaît pas illogique que tout cela nous mène, doucement mais sûrement, vers la folie, la paranoïa, la schizophrénie, le meurtre, la destruction, la guerre, l’extinction, et tout ce que cela peut induire comme multiples et mortifères conséquences.
L’occident possède probablement en lui les germes de sa propre mort. Ce qui n’est guère paradoxal car tout système, parvenu à un paroxysme, aussi vertueux soit-il, ne peut que décroître. Et celui-ci est loin d’être vertueux.
Car, après tout, les humains ne sont que des humains, et le surhomme cher à Nietzsche n’est, à l’évidence, pas encore sur les rails…
Bien qu’en préparation (du moins je le pense)…
- Intangible : à quoi l’on ne doit pas toucher, porter atteinte ; que l’on doit maintenir intact.
Synonymes : inviolable, sacré, impalpable, insaisissable, immatériel.
Pour moi, cette notion d’intangibilité de la beauté est essentielle. Elle est inhérente au cœur de l’homme. Si l’espèce humaine ne le perçoit pas, ou ne le perçoit plus, ou s’en détourne volontairement, mieux vaut finalement qu’elle disparaisse car, hors la beauté, que reste-t-il ?
Une profonde et insondable crasse..
Il nous faut considérer que cette admirable phrase de Dostoïevski citée en exergue, qui affirme que le salut du monde exige la beauté, tout autant que ses sœurs siamoises, la bonté et la vérité, implique nécessairement son contraire, à savoir que, s’il n’y a pas suffisamment de beauté dans le monde, celui-ci risque fort de n’être point sauvé.
Certes, il y a dans cette idée de salut une vision chrétienne des choses, ou plutôt christique.
Je ne suis pas chrétien. Néanmoins, à la lumière des faits actuels, cela me parle et je ne peux m’empêcher de voir là une vérité évidente et universelle.
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne va vers le Père sans passer par moi. »
Affirmation logique, puisque Jésus incarne la voie vers la lumière, le père symbolisant le principe supérieur, l’Amour universel créateur de toutes choses.
Jésus le précise d’ailleurs lui-même :
Je suis la lumière du monde…
Je suis le beau pasteur…
La beauté est un choix. Elle implique d’aller vers la paix et la vie, de sortir de toute dualité, de tout jugement, de pardonner. Elle implique de se connecter à son âme, cette impalpable poussière d’étoile qui est en nous et nous relie à l’univers, au Grand Tout, à la conscience et à l’invisible, raison pour laquelle les satanistes injecteurs envoyés par l’ombre n’ont de cesse de nous couper de notre âme avec leurs immondes poisons.
Et cela m’amène à penser à la Vierge de La Salette, qui pleure et pleure tant et plus sur le monde, après avoir pleuré en maints endroits sans que les hommes, en grande majorité, dans leur arrogance, leur aveuglement et leur infinie ignorance, ne prennent conscience du Message et n’en tirent les salutaires conclusions.
Or, ne pas tenir compte des messages que la vie nous envoie afin de nous permettre de modifier à temps notre trajectoire, c’est aller vers le pire.
Et ceci est aussi vrai au niveau individuel qu’au niveau collectif.
Dans tous les cas, n’oublions jamais que nous créons des futurs par nos pensées, que nos pensées agissent dans le monde et que nous n’attirons à nous que ce que nous vibrons réellement, authentiquement.
J’ai entendu cette phrase, dernièrement : lorsque tu émets une pensée négative, tu armes quelque part un fusil dans le monde..
À méditer quelque peu, n’est-ce pas ?
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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