Les Américains sont devenus les gendarmes et les juges du monde. Maintenant, tout ce qui touche à la Russie est considéré comme criminel. Joël Lautier, joueur d’échecs reconverti dans le business, est amalgamé à l’axe du Mal. Les Américains ne sont pas sortis de l’après-11 Septembre, dans le genre « qui n’est pas avec nous est contre nous », pour reprendre la phrase de Bush jr.
On a retrouvé la seconde partie où Joël Lautier exécute Garry Kasparov, passé ensuite à l’Ouest, en 29 coups. Quant à Kevin Bordi, le nouveau grand manitou de la vulgarisation des échecs en France (160 000 abonnés sur Blitzstream), marié à une Russe, on espère que l’ambassade américaine en France ne va pas lui demander de divorcer !
– La Rédaction d’E&R –
Les États-Unis ont ajouté en mars un Français, Joël Lautier, à la liste des personnes visées par les sanctions contre la Russie, ont rapporté Les Échos mercredi. Une décision qui peut sembler surprenante et qui touche une ex-star tricolore des échecs.
C’est un nom qui ressort du lot. Sur les plus de 340 individus sanctionnés par les États-Unis le 24 mars en lien avec la guerre en Ukraine, un seul n’est pas russe, mais français : Joël Lautier, un ancien champion international d’échecs devenu conseiller en fusion-acquisition.
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Pourquoi Joël Lautier ?
Il a même droit à une mention spéciale du Trésor américain puisqu’il est cité à part dans un communiqué de presse faisant état des efforts de Washington pour cibler « l’élite des proches de Vladimir Poutine ». Ce Français de 48 ans y est mis presque dans le même sac qu’une quinzaine de riches Russes, dont Gennady Timchenko, un homme d’affaires et ami de Vladimir Poutine depuis le début des années 1980.
Presque – car Joël Lautier n’est pas visé par les sanctions spécifiquement pour s’être enrichi grâce à sa proximité avec le maître du Kremlin, contrairement aux oligarques qui se retrouvent dans le viseur des autorités américaines et européennes. Il doit ce discutable privilège au fait qu’il est devenu, en 2020, directeur non-exécutif au conseil d’administration et membre du comité de surveillance de la banque russe Sovcombank.
Cet établissement financier, l’une des banques d’importance « systémique » en Russie, est soupçonné d’avoir aidé l’élite russe à s’enrichir illégalement. Elle a été l’une des premières cibles des sanctions américaines, dès le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février.
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De champion d’échecs à homme d’affaires en Russie
Joël Lautier, contacté par Les Échos, n’a, de son côté, pas souhaité réagir à son inscription sur la liste des sanctions. Elle signifie que les éventuels avoirs qu’il détient aux États-Unis ou dans une banque américaine peuvent être saisis, et qu’il ne peut pas faire affaire avec des Américains.
Ironiquement, Joël Lautier a été mis sur la liste des sanctions américaines le même jour qu’Anatoli Karpov, l’ex-champion du monde d’échecs qui, devenu député russe, a voté en faveur de la guerre en Ukraine. Ces deux-là se sont affrontés par le passé à plusieurs reprises… sur l’échiquier.
Le tropisme russe du Français vient en partie de sa carrière échiquéenne. Jusqu’en 2006, Joël Lautier était, en effet, la plus grande star tricolore des échecs. Il a été champion du monde junior, a participé à plusieurs reprises au tournoi des candidats au titre de champion du monde. Joël Lautier est aussi l’un des très rares joueurs à avoir un score positif (2 victoires, 1 défaite, 7 nuls) contre la légende vivante des échecs Garry Kasparov.
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Et finalement, lorsqu’il prend sa retraite des échecs en 2006 pour se tourner vers la finance, « la Russie m’a offert la meilleure passerelle pour passer des échecs aux affaires ! », avait-il déclaré en 2016 aux Échos. Il profitait alors aussi de cette tribune médiatique pour dénoncer, deux ans après l’annexion de la Crimée par la Russie, la « diabolisation de la Russie en Europe » et appelait à tisser davantage de liens commerciaux avec Moscou.
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Malgré ces provocations, la France n’est pas russophobe
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