Le 12 avril dernier, la nature et le Québec ont perdu une belle et grande voix : celle de M. Philippe Giroul, enseignant retraité du Québec et défenseur de cette nature qui ne peut toujours pas se faire entendre et écouter autrement que par les écologistes et les citoyens qui alertent.
Philippe Giroul a tenté depuis des décennies de donner à cette nature qui souffre, une voix qui crie silencieusement son désarroi. Il a réussi à faire taire les canons de l’armée canadienne située à Nicolet, laquelle ne se gênait pas pour tirer ses obus dans le fleuve Saint-Laurent sans autre souci de leur entraînement militaire. La famille Gentes de Nicolet a payé cher en 1982 la négligence de l’armée canadienne lorsqu’un obus ressemblant à une bûche a été jeté dans un feu de camp; son explosion causa la mort de Pierre Gentes.
Il a été découvert depuis que plus de 300 000 obus furent tirés dans le lac Saint-Pierre par la Défense nationale sise à Nicolet et que plus de 8000 de ceux-ci n’avaient pas explosé! Philippe Giroul a entrepris d’éveiller les autorités à leurs responsabilités; sans lui, où en serait rendu ce respect de la nature et des citoyens?
Philippe Giroul travaillait sans relâche et sans attendre la reconnaissance de personne pour obtenir des résultats à ses alertes. Il savait que c’est toujours très long avant d’obtenir une réelle écoute des autorités : il faut être tenace et confiant en soi pour savoir éclairer celles et ceux qui doivent ouvrir leur cœur et leur raison à plus de respect de cette nature qui n’a pas de voix et qui se meurt plus que jamais.
En tant qu’enseignant des petits enfants et des adolescents, Philippe Giroul a donné toute sa patience et son amour pour faire de nous tous des adultes matures qui savent respecter cette nature pour que nous puissions en jouir sans en abuser. L’équilibre est toujours à chercher et toujours difficile à maintenir, surtout en ces temps de guerre fratricide où les obus tuent plus que jamais des victimes innocentes de la bêtise de certaines autorités qui sont sans respect autant de la nature que de ses enfants.
Merci à M. Philippe Giroul d’avoir su être persévérant pour la cause du respect de la nature, cette nature dont la voix demeure trop silencieuse à sa souffrance laquelle pourtant est de plus en plus la nôtre si nous continuons à faire la sourde oreille à ses appels à l’aide.
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