Le massacre de Boutcha a déclenché une déferlante dans les milieux complotistes, réveillant des mécanismes qui ne datent pas de la guerre en Ukraine. Zoom sur les mécanismes de propagande conspirationniste en temps de guerre.
Le procureur de la Cour pénale internationale, le Britannique Karim Khan, a qualifié mercredi l’Ukraine de « scène de crime », lors d’une visite à Boutcha, près de Kiev. « L’Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis », a-t-il déclaré lors d’une visite de cette ville où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l’occupation russe.
Mais aux yeux de la complosphère, Boutcha n’est qu’une mise en scène, un « fake » orchestré par le pouvoir ukrainien, ou encore les services secrets britanniques. Si la guerre en Ukraine a tout de suite enclenché une phase conspirationniste autour de ce conflit, Boutcha a déclenché la vitesse supérieure, avec des théories souvent relayées en tout premier lieu par le pouvoir russe.
Des acteurs à la place des victimes, mais aussi des témoins
Acteurs de crise, révisionnisme en temps réel, cette multiplication des narratifs destinée à créer un écran de fumée autour des faits avérés est la clé de voûte du discours de Moscou, qui ne le destine pas seulement à la communauté internationale, mais avant tout à sa population. Le correspondant permanent en Russie de Radio France, Sylvain Tronchet, décrypte dans cet épisode comment les médias à la solde du Kremlin, les seuls restants depuis le début de la guerre, servent quotidiennement et en boucle aux téléspectateurs cette narration complotiste comme la seule version existante.
Le complotisme au service de la propagande de guerre
La propagande de guerre, qui concerne également l’Ukraine, a souvent usé du conspirationnisme par le passé, notamment pour dénoncer des « fauteurs de guerre », et ainsi se décharger de la responsabilité d’un conflit et de ses conséquences. C’était déjà le cas en 1939, quand les Allemands évoquaient une guerre « de la finance », menée par « des forces occultes ».
Conflits différents, mécanismes similaires : Rudy Reichstadt et Tristan Mendès France analysent l’usage du complotisme en temps de guerre dans ce 27e épisode du podcast Complorama.
Source: Lire l'article complet de Conspiracy Watch