Déclaration du représentant permanent de la Russie Vassily Nebenzia, soulevant un point d’ordre lors de la réunion du Conseil de Sécurité des Nations unies (CSNU) sur la situation humanitaire en Ukraine, 5 avril 2022.
Source : Mission permanente de la Fédération de Russie à l’ONU
Traduction : lecridespeuples.fr
Mme la Présidente,
Avant que nous n’adoptions l’ordre du jour de cette réunion, je voudrais exprimer notre protestation quant à la manière dont la présidence britannique a traité deux de nos demandes de réunion du Conseil de sécurité pour discuter de la provocation odieuse des radicaux ukrainiens à Boutcha. Tout d’abord, le dimanche 3 avril, nous avons demandé une session ordinaire qui se tiendrait le lundi à 15 heures. Après que vous ayez rejeté cette demande, nous avons demandé une réunion d’urgence à 12h00 le 4 avril. Vous avez jugé possible de violer grossièrement le règlement intérieur du Conseil de Sécurité et d’ignorer une nouvelle fois notre demande, après avoir pris la décision autoritaire et inconsciente de faire discuter ce sujet aujourd’hui. Je me suis étendu sur cette situation scandaleuse dans ma lettre d’hier adressée à la présidence, que nous avons également fait circuler comme document officiel du CSNU.
Permettez-moi de vous demander sur quelles bases vous pensez pouvoir agir de la sorte, en défiant toutes les normes et règles ? Ne savez-vous pas qu’en cas de désaccord avec notre proposition, vous auriez dû convoquer une réunion et soumettre la question de la tenue de la réunion que nous avons demandée à un vote de procédure ? Par ailleurs, vous avez l’exemple de notre présidence du CSNU, au cours de laquelle nous n’avons refusé la convocation d’aucune des six réunions sur l’Ukraine.
Nous exigeons donc une clarification et des garanties qu’à l’avenir vous ne contesterez pas le droit des membres du CSNU de demander des réunions du Conseil, comme le prévoit l’article 2 du règlement intérieur du Conseil. Celui-ci se lit comme suit : « Le président convoque une réunion du Conseil de sécurité à la demande de tout membre du Conseil de sécurité ».
[Réponse inconsistante de la représentante du Royaume-Uni]
Droit de réponse
Nous avons des preuves factuelles que nous avons demandé une réunion 24 heures à l’avance. Tout cela a été consigné, nous sommes donc prêts à le partager. J’espère que ce que vous venez de dire signifie que, dorénavant, vous ne refuserez pas de convoquer des réunions du CSNU, à la demande des États membres.
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Déclaration du représentant permanent de la Russie Vassily Nebenzia lors du briefing du CSNU sur la situation humanitaire en Ukraine, 5 avril 2022.
Source : Mission permanente de la Fédération de Russie à l’ONU
Traduction : lecridespeuples.fr
Mme la Présidente,
Nous voudrions exprimer notre appréciation et notre gratitude à la délégation des Emirats Arabes Unis pour sa présidence en mars.
Nous remercions le Secrétaire général, Mme Rosemary DiCarlo et M. Martin Griffiths pour leurs exposés. Nous avons également écouté le Président de l’Ukraine Vladimir Zelensky.
Nous tenons à remercier Martin Griffiths pour sa visite à Moscou au cours de laquelle, comme nous pouvons en juger, il a eu des rencontres et des discussions très utiles. Il sait mieux que quiconque quels efforts la Russie déploie chaque jour pour organiser des corridors humanitaires. Cependant, l’Ukraine évite systématiquement de respecter ses engagements, même dans le cadre des arrangements conclus avec l’aide de médiateurs internationaux.
Je ne vais pas vous surcharger de chiffres puisque notre ministère de la Défense publie des rapports quotidiens. Je dirai simplement que nous avons réussi à sauver 123 686 personnes de Mariupol, qui se sont déplacées vers l’Est, sans aucune participation de l’Ukraine. Au total, plus de 602 000 personnes, dont plus de 119 000 enfants, ont été évacuées vers la Russie depuis le début de l’opération militaire spéciale (OMS). Contrairement aux affirmations de nos partenaires occidentaux, ces personnes n’ont pas été contraintes de partir ou enlevées. De nombreux clips vidéo, accessibles dans les réseaux sociaux, montrent qu’elles ont pris cette décision volontairement.
Mme la Présidente ,
Je voudrais profiter du fait que le Président de l’Ukraine participe virtuellement à notre réunion pour m’adresser à lui personnellement.
M. Zelensky,
Nous laissons à votre conscience toutes les accusations [de crimes de guerre] à l’emporte-pièce et non fondées portées contre l’armée russe. Ces accusations ne sont étayées par aucune preuve de témoins oculaires, dont nous avons parlé en détail lors de la conférence de presse d’hier.
Nous nous souvenons tous très bien du moment où vous avez été élu président de l’Ukraine en 2019. Beaucoup de gens ont placé leurs espoirs dans votre prise de fonction, car vous avez fait campagne en promettant d’instaurer la paix et de mettre fin à la guerre dans le Donbass. Le peuple russophone, dont vous vous êtes engagé à protéger les droits, avait foi en vous. Il semblait qu’une injustice historique, lorsque, à la suite du coup d’État de Maidan en 2014, l’Ukraine était mise sur la voie de devenir une « anti-Russie » maléfique, serait enfin de l’histoire ancienne.
Cependant, ces espoirs ont été vains. Vous avez commencé à traiter avec mépris les habitants des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, les caractérisant comme des « espèces », faisant écho à votre prédécesseur au pouvoir qui a proféré des menaces selon lesquelles les enfants de Donetsk et de Lougansk « pourriraient dans les caves », et les exhortant à partir en Russie. Et maintenant, vous êtes en guerre contre votre langue maternelle, le russe, et vous avez introduit une « inquisition linguistique » dans un pays où le russe est la langue maternelle d’au moins 40 % de la population.
Aujourd’hui, on peut entendre des explosions dans presque toute l’Ukraine, et pas seulement dans l’Est du pays, où on les entend depuis huit ans maintenant. Et elles peuvent être entendues précisément parce que, malheureusement, il n’y a plus d’autre moyen de ramener la paix dans le Donbass après que vous et vos subordonnés ayez refusé avec véhémence de respecter les accords de Minsk et que vous vous soyez préparés à résoudre le problème du Donbass par la force en mars dernier. Au cours de notre opération spéciale, nous avons trouvé de nombreux ordres secrets qui en témoignent.
On nous dit qu’il ne peut y avoir de nazis en Ukraine. Pourtant, nous savons avec certitude que non seulement ils sont là, mais que, malheureusement, ils sont aux commandes. Comment peut-il en être autrement si les héros nationaux de l’Ukraine sont les complices des nazis Bandera et Shukevich qui ont une lourde responsabilité non seulement dans l’Holocauste, mais aussi dans le meurtre de centaines de milliers de civils parmi les Polonais, les Russes, les Ukrainiens et les Juifs ? Vous préférez fermer les yeux sur les néo-nazis ukrainiens en prétendant qu’ils n’existent tout simplement pas.
Malheureusement, ils existent bel et bien, et ce qui est encore plus regrettable, c’est qu’ils sont nombreux, avec de nombreux jeunes parmi eux. Comment le savons-nous ? Ils ne le cachent pas, l’arborant par des tatouages nazis, en décorant leurs vêtements de croix gammées et autres insignes nazis, et en utilisant le salut nazi pour se saluer. Ils n’ont jamais essayé de se dissimuler sur les réseaux sociaux. Ils ont minutieusement infiltré l’Aidar, le Secteur droit et les bataillons Azov. Cela n’aurait pas été un tel problème s’ils n’avaient pas agi comme les nazis et perpétré des meurtres à la manière des nazis. Il ne s’agissait pas seulement de soldats russes faits prisonniers : ils allaient sur Internet pour se vanter des souffrances qui leur étaient infligées, mais aussi qu’ils infligeaient à leurs propres compatriotes. Vos néonazis et vos radicaux agissent avec une cruauté inégalée lorsqu’ils s’occupent de civils, les utilisent comme boucliers humains et déploient de l’artillerie lourde et des systèmes de roquettes à lancements multiples à proximité de bâtiments résidentiels.
https://twitter.com/moi2626/status/1513629456694448135
Nous avons entendu d’énormes quantités de mensonges sur l’armée russe aujourd’hui. Nous disposons de centaines, voire de milliers d’enregistrements vidéo de personnes prêtes à témoigner de la cruauté des nationalistes ukrainiens. Permettez-moi d’en lire quelques-uns. Ce sont des histoires difficiles, mais vous devez les entendre.
Natalia Kudinova : « Le maire de la ville a été l’un des premiers à fuir, et plus tard les autorités ukrainiennes nous ont menti en disant que la Russie ne laissait pas les gens utiliser les couloirs humanitaires. Le bataillon nationaliste Azov a retenu des femmes et des enfants dans des caves et a dévalisé des civils aux points de contrôle. Une grand-mère accompagnée de ses petits-enfants a déclaré que les combattants d’Azov ne les laissaient pas sortir de la cave et qu’ils tiraient pour tuer quiconque faisait un pas vers la sortie. Des femmes et des jeunes filles ont été déshabillées à un poste de contrôle d’Azov, les combattants leur prenant leur or et leur argent, y compris les derniers sous qu’elles avaient. »
Valentina Borisenkova a déclaré que les militaires ukrainiens ont chassé une femme et ses deux enfants de leur maison familiale et l’ont utilisée comme position de tir pour tirer des mortiers. « Elle est partie les larmes aux yeux… chassée de sa propre maison, avec deux enfants… par ces garçons… avec des brassards bleus (l’insigne de l’Ukraine). »
Marina a dit avoir été torturée dans un sous-sol du service de sécurité ukrainien à Kramatorsk : « Ils m’ont attachée à un tuyau d’égout. Quand ils ont appris que j’étais russe, ils ont commencé à me battre, à m’électrocuter, à me violer, et ils ont menacé d’amener ma fille mineure pour faire de même avec elle. »
Olga Shapovalova : « Nous avons quitté Mariupol, Mangush, le 25 mars. Les forces armées ukrainiennes ont placé leurs positions de tir entre les bâtiments résidentiels et dans les cours d’école, se cachant derrière les civils. Un char ukrainien a continué à circuler autour du théâtre et à tirer dans toutes les directions, visant les bâtiments résidentiels. Les chars étaient stationnés près des écoles 69, 68 et 5. J’ai vu cela de mes propres yeux. »
Olga Suportkina : « Les forces armées ukrainiennes ont pris position à l’école n° 15 de Marioupol le 25 février et sont parties le 7 mars. Elles ont tiré de là. Notre bâtiment a été touché par des tirs. Les 8 et 9 mars, il y a eu des bombardements lourds visant les habitations. Lorsqu’on leur a demandé pourquoi ils faisaient cela, les militaires ukrainiens ont répondu qu’ils resteraient là jusqu’à ce qu’ils éradiquent complètement l’esprit russe. Ils ont tout de suite commencé à piller tous les magasins. Les troupes de la RPD nous ont aidés à sortir et nous ont emmenés à Mangush. »
Il existe de nombreuses autres histoires déchirantes de Russes et d’Ukrainiens torturés à mort avec des croix gammées marquées sur la poitrine, de personnes tuées par des pilleurs et des criminels à qui l’on a donné des armes, de populations pacifiques et d’étrangers, dont les dirigeants ukrainiens tentent d’imputer la mort à l’armée russe, contredisant tous les faits. Je l’ai déjà dit et je le répète maintenant : penser que les militaires russes sont capables de faire ce dont ils sont accusés est ignoble.
En plus de cela, il y a des spectacles de théâtre carrément criminels avec des Ukrainiens pacifiques tués par leurs propres concitoyens radicaux afin, dans les meilleures traditions de Goebbels, de blâmer l’armée russe pour leur mort. Ils ont été tués dans les zones que les troupes russes ont quittées après les pourparlers de paix d’Istanbul, qui ont donné de l’espoir à tant de gens. Il s’avère aujourd’hui que nos troupes n’auraient pas dû les quitter. Je parle principalement de Boutcha.
Je suis conscient que vous avez vu les cadavres et entendu les histoires. Cependant, vous n’avez vu que ce qu’ils voulaient vous montrer. Vous ne pouvez pas ne pas voir les incohérences flagrantes dans la version des événements promue par les médias ukrainiens et occidentaux, notamment le fait qu’il n’y avait aucun cadavre dans la ville après le départ des troupes russes, comme le prouvent plusieurs vidéos. Il existe des enregistrements où des radicaux ukrainiens ont tiré sur ceux qui portaient des brassards blancs, c’est-à-dire des civils. Un examen attentif de la vidéo présentée aujourd’hui révélerait que les personnes allongées sur le sol portaient des brassards blancs, ce qui signifie qu’il s’agissait de civils. Et le fait que les corps dans la vidéo ne semblent pas être étendus dans la rue depuis trois ou quatre jours (selon les informations sensationnelles et scientifiquement absurdes fournies par le New York Times, les corps seraient étendus là depuis le 20 mars). Seuls des amateurs complets ou nos partenaires occidentaux, qui ne veulent rien entendre et appellent depuis longtemps tout ce qui est noir blanc et vice versa, pourraient se laisser prendre à ce faux spectacle.
Malheureusement, ces pays ne se soucient pas le moins du monde de l’Ukraine. Pour eux, ce pays n’est et n’était qu’un pion dans leur stratagème géopolitique contre la Russie, un pion qu’ils sacrifieront facilement. Mais pour l’instant, ils vont essayer de prolonger ce conflit en fournissant des armes et des munitions. Pour me répéter, et surtout, comment en sommes-nous arrivés à la cruauté que nous voyons de la part de ces nationalistes, par exemple, du bataillon Azov ? Et vous, M. Zelensky, dans une interview avec les médias américains, vous les défendez timidement, en disant qu’ « ils sont ce qu’ils sont » [aveu implicite que ce sont des nazis].
Je veux juste que vous y réfléchissiez et j’espère vraiment que vous trouverez une solution à cette situation, car cela ne dépend que de vous. Nous ne sommes pas venus à vous pour obtenir des terres ukrainiennes. Nous sommes venus pour apporter une paix tant attendue à un Donbass exsangue. Pas une simple trêve, mais une véritable paix durable. Pour ce faire, il est nécessaire d’extirper la cruauté que j’ai mentionnée et d’enlever cette tumeur maligne nazie qui dévore l’Ukraine et aurait éventuellement commencé à dévorer la Russie.
Nous atteindrons cet objectif, le plus tôt possible, espérons-le. Il n’y a peut-être pas d’autre issue. Nous évitons de bombarder des cibles civiles afin de sauver autant de vies civiles que possible, et c’est pourquoi nous n’avançons pas aussi vite que beaucoup l’attendaient. Nous n’agissons pas comme les Américains et leurs alliés en Irak ou en Syrie qui ont anéanti des villes entières. Ils ne se souciaient pas des civils, alors que nous nous en soucions, car ces gens sont nos proches. Les radicaux, en revanche, n’ont rien à perdre. Ils ne pourraient pas se moquer davantage du sort des civils. Ils sont prêts à emmener tout le peuple ukrainien dans la tombe avec eux, comme l’a clairement montré la provocation de Boutcha.
M. Zelensky, ne laissez pas l’Occident atteindre ses objectifs. Prenez les bonnes décisions pour votre pays, car l’Occident est prêt à se battre en Ukraine jusqu’au dernier Ukrainien. Prenez cette décision maintenant. Après tout, vous êtes bien conscient de la situation réelle sur le front. Après, il sera peut-être trop tard.
Merci.
Droit de réponse
Mme la Présidente,
Cela ne nous rapproche pas de la levée de séance, mais comme le sujet débattu est de la plus haute importance, je dois dire quelques mots sur la cause de cette réunion. Nous n’avons pas eu l’occasion de le dire hier, car nous n’avons pas été autorisés à convoquer une réunion séparée du Conseil de Sécurité sur cette question. Malheureusement, nos collègues ont fait de leur mieux pour anéantir l’initiative de tenir une réunion hier. Cela nous a donné une nouvelle démonstration claire de ce à quoi ressemble un « ordre fondé sur des règles » (promu par l’Occident en lieu et place du droit international universel).
Permettez-moi de revenir une fois de plus sur les événements de Boutcha qui ont motivé la convocation de cette réunion et qui ont permis de tirer des conclusions d’une grande portée que beaucoup d’entre vous ont déjà formulées. Toutes les divisions des forces armées russes se sont entièrement retirées de Boutcha en guise de geste de bonne volonté le 30 mars, le lendemain d’un cycle de négociations russo-ukrainiennes qui s’est déroulé en Turquie. Le même jour, le ministère russe de la défense a publié une notification correspondante sur son site Internet officiel.
Pendant la période où la ville a été contrôlée par les forces russes, aucun résident local n’a subi d’action violente. Les gens se déplaçaient librement dans la ville et avaient accès aux réseaux de téléphonie mobile. En outre, les militaires russes ont livré et distribué 452 tonnes d’aide humanitaire aux civils dans les villes de la région de Kiev. Des preuves le confirment. Les sorties de la ville n’étaient pas bloquées, les habitants pouvaient sortir librement en direction du nord. Dans le même temps, les troupes ukrainiennes bombardaient 24 heures sur 24 les frontières sud de Boutcha (y compris les quartiers résidentiels) avec de l’artillerie de gros calibre et des lance-roquettes multiples.
Une fois que les troupes russes se sont retirées, le maire de Boutcha, Anatoliy Fedoruk, dans son discours vidéo du 31 mars, en a parlé comme d’une libération héroïque de la ville par les forces ukrainiennes. Nous laisserons cette sournoiserie à sa conscience et nous nous attacherons à ce qu’il confirme le fait : le 31 mars, il n’y avait pas de troupes russes à Boutcha. Qui plus est, le maire n’a jamais mentionné de citoyens locaux abattus dans les rues avec les mains liées. Pouvez-vous croire qu’un maire ne pouvait pas remarquer les corps de, comme on dit, 280 personnes mortes dans les rues ?
Le 1er avril, dans une vidéo de deux minutes, Katerina Ukraintseva, membre du conseil municipal de Bucha, a averti à plusieurs reprises ses concitoyens que les services de sécurité ukrainiens étaient entrés dans la ville et la nettoyaient. Elle a demandé à chacun d’être très prudent. Un clip vidéo de près de 8 minutes est accessible sur Internet. Il fait état d’un nettoyage annoncé de Boutcha par la police nationale ukrainienne le 2 avril. Cette vidéo ne montre pas de cadavres de civils dans les rues. En outre, la vidéo montre la Garde nationale ukrainienne en train d’interviewer les habitants locaux, dont aucun ne mentionne de cadavres ou de fusillades de masse. L’un des portails d’information ukrainiens a également publié un avis sur le nettoyage prochain de Boutcha par les complices de la Russie. Il a ensuite supprimé la publication, mais les internautes ont réussi à la sauvegarder.
Les soi-disant preuves de crimes commis par les forces russes à Boutcha ne sont apparues que le 3 avril, soit quatre jours après la présence des forces armées ukrainiennes sur place.
Une fois de plus, sans aucune preuve et uniquement sur la base de la « présomption de culpabilité », les militaires russes sont inculpés pour certaines atrocités. Bien entendu, on ne peut manquer de remarquer la rapidité avec laquelle les images des journalistes ukrainiens ont été reprises par les politiciens occidentaux et les célèbres défenseurs des droits qui prétendent être impartiaux et sans parti pris.
Ce faisant, ils ignorent délibérément les contradictions évidentes du récit promu par l’Ukraine et l’Occident. Si ces corps étaient effectivement restés à l’air libre pendant plusieurs jours, ils auraient certainement présenté certains signes bien connus des experts en médecine légale. Nos collègues occidentaux semblent toutefois peu inquiets à ce sujet. Sinon, le New York Times ne serait pas allé jusqu’à dire que des cadavres gisaient dans les rues depuis le 20 mars. Si tel avait été le cas, pouvez-vous imaginer ce qu’ils seraient devenus ?
Les images diffusées par les Ukrainiens montrent que certains corps portaient un insigne spécifique sur le haut du bras : un brassard blanc. Les civils ont porté de telles brassards après l’arrivée des militaires russes.
L’un des clips vidéo que les radicaux ukrainiens ont téléchargé sur le web contient un appel nettement audible à abattre tous ceux qui ne portent pas de brassard bleu. Cette vidéo du nettoyage de Boutcha a été mise en ligne par un chef de l’un des soi-disant bataillons territoriaux, parmi lesquels les autorités ukrainiennes ont distribué des armes sans demander de comptes.
Par ailleurs, Katerina Ukraintseva, que j’ai déjà mentionnée, a admis dans une interview à la plateforme russe Meduza qu’elle n’avait jamais vu les troupes russes tirer sur des gens. Plus tard, dans cette même interview, elle a confirmé que les militaires ukrainiens étaient responsables de toutes les violations majeures. Bien sûr, nos collègues ukrainiens et occidentaux oublient facilement ces détails.
Le président Zelensky, cependant, soutient déjà que toutes ces images clairement mises en scène de Boutcha donneraient aux Ukrainiens un droit moral à une « réponse non civilisée ». On ne peut que deviner ce que cela signifie, à en juger par ce que les radicaux ukrainiens ont fait dans l’Est du pays. Les preuves de leurs crimes sont nombreuses et vraiment choquantes. Malheureusement, il semble que les experts de Kiev, spécialisés dans la désinformation et les provocations mises en scène, ne vont pas s’arrêter en si bon chemin.
Le ministère russe de la Défense a indiqué que, selon des données vérifiées, des membres du 72e Centre ukrainien d’information et d’opérations psychologiques ont filmé une autre séquence mise en scène de civils, prétendument tués par les troupes russes, afin de la faire diffuser par les médias occidentaux. Cette opération a été réalisée le 4 avril dans la ville de Moshchun (23 kilomètres au nord-ouest de Kiev). Les services spéciaux ukrainiens ont également mené de telles opérations à Sumy et dans d’autres villes.
En conclusion, permettez-moi de m’adresser à nos collègues occidentaux. Nous comprenons trop bien ce que vous faites lorsque vous jouez cette carte ukrainienne et que vous propagez chaque jour une campagne de propagande anti-russe hystérique. C’est pourquoi nous pensons que d’autres provocations effroyables (comme celle de Boutcha) auront lieu, avec de nouvelles tentatives de dénigrer les soldats russes, de les présenter comme des sadiques, des meurtriers et des violeurs. Comme je l’ai déjà dit, c’est une chose ignoble à penser. Vous ne vous souciez pas du fait que les dernières technologies permettent de réaliser n’importe quelle vidéo. Aujourd’hui, nous avons vu des images présentées par le camp ukrainien. L’Internet est déjà plein de réfutations de cela. Selon ces réfutations, ce qui nous a été montré a été filmé dans un autre endroit, à un autre moment, et avec d’autres personnes.
Un dernier point, à mon collègue américain, qui a déclaré une « croisade » pour exclure la Russie du Conseil des droits de l’homme. Permettez-moi de souligner que ces propos sont tenus par le représentant d’un pays qui a fortement critiqué le CDH il y a seulement 3 ans parce qu’il avait osé condamner les méthodes et les actes des soldats américains en Afghanistan et en Irak. Comme nous le savons, les États-Unis ont quitté le CDH. J’espère que nos collègues ici à l’ONU ne céderont pas aux manipulations et ne joueront pas le jeu de Washington dans ses entreprises extrêmement dangereuses.
Merci.
Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.
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